Si on croit que "table", ça veut dire table, on ne peut plus parler, c’est très simple. Il y a un usage du mot table qui s’applique à tout autre chose qu’à cette planche avec quatre pieds, et c’est ça qui est essentiel. Il n’y a pas un seul mot de la langue qui échappe à cette règle que, ce qu’il a l’air d’indiquer, c’est justement ça dont il convient de se détacher pour comprendre ce que c’est que l’usage de la langue. Ce qui est frappant, c’est que ce qui fait sens dans un mot, c’est justement étroitement lié, on peut démontrer la connexion de ce qui fait sens, avec ce fait caractéristique du langage qu’il n’est jamais un décalque des choses. C’est en cela qu’il fait sens. Si table a un sens c’est justement de ne jamais désigner purement et simplement la table.
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Info: Discours à Tokyo, 1971
Commentaires: 5
miguel
22.10.2023
hmmm... j'ai passé un peu de temps à revisiter ces histoires d'universaux. Je n'en sais rien non plus si Lacan y pense ici, sauf qu'on se retrouve une fois encore dans une logique à base duale dont il serait bien, en ces domaines sémantiques, de s'extirper un peu. Et polysémie va en ce sens
Coli Masson
21.10.2023
Je ne sais vraiment pas, je voyais ça plutôt en lien avec la querelle des nominaux.
miguel
20.10.2023
moi quasi certain... il est clair que le sens d'un mot et d'une phrase viennent en bonne partie de la relation qu'ils ont avec les autres termes/idées dans le contexte... Mais en sémantiques le réel prime, la priméité. Il y a des sens premiers, sinon on se perd. Pour spéculer il y a ici, venant d'un théologien rentré comme Lacan, une assoss implicite avec "Tables de la loi".