illumination

Mais dans le cadeau des fées, il y a une autre partie. À vrai dire, il nous reste encore à parler du vrai cadeau. Un jour, au milieu de cette agitation d'idées folles qui ne servent à rien et qui ne vont nulle part, il te vient quelque chose qui, tout à coup, tu ne sais même pas pourquoi, te fascine.T'enchante, te trouble, t'éblouit, te captive.

L'émotion que tu ressens est si grande qu'elle ne te tient pas dans la poitrine, elle te déborde de la tête, si bien que tu te dis : ça, je dois le raconter, je dois le partager. Et c'est là que naît la nouvelle, ou le roman. Cet éblouissement premier, si mobilisateur et si lancinant, je l'appelle le petit œuf. Si tu regardes bien, c'est quelque chose de beau, car le lecteur est présent dès l'instant même de la conception de l'oeuvre. Cet autre à qui tu vas raconter l'histoire et avec qui tu meurs d'envie de la partager. L'art, tout art, je crois, est d'abord de la communication.

Auteur: Montero Rosa

Info: Le danger de ne pas être folle, Une famille magnifique et lamentable, p 98

[ échange ] [ amorce ] [ illumination ] [ épiphanie ] [ langage ]

 

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