Saint Augustin parle des rapports entre les res et les signa. S’il n’en a jamais composé un traité, son ouvrage De doctrina christiana a pu être regardé comme "la première construction qui, dans l’histoire de la pensée occidentale, mérite le nom de sémiotique" [Tzvetan Todorov, Théories du symbole], de théorie générale des signes. L’auteur entendait y exposer les règles de l’interprétation des Ecritures à l’attention d’abord des lecteurs, puis des orateurs. […] Selon son acception la plus exigeante, la chose s’offre à la jouissance, alors que les signes appartiennent aux choses dont on use en vue d’autre chose. La considération des choses ou des fins commande une ontologie théologique, celle des signes ou des moyens, une herméneutique scripturaire. […]
La Doctrine chrétienne cherche avant tout à écarter la confusion dans l’interprétation des Ecritures. Le lecteur doit absolument se garder de confondre ce qui signifie et ce qui est : le signe et la chose. L’ontologie s’impose à l’herméneutique.
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Info: Le nœud symbolique, Desclée de Brouwer, Paris, 1997, pages 22-23
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