Ou alors il pouvait se faire qu’on n’arrivât pas vraiment à se réconcilier, que ma mère ne me protégeât de toi qu’en secret, qu’en cachette elle me donnât quelque chose, ou une permission, alors à tes yeux j’étais de nouveau l’être ténébreux, l’escroc, tout contrit, qui du fait de sa nullité ne pouvait arriver, même à ce dont il pensait avoir le droit, qu’en empruntant des chemins détournés. Naturellement, je me suis habitué ensuite à emprunter ces chemins pour rechercher aussi ce à quoi, de mon propre aveu, je n’avais aucun droit. Ce fut un nouvel accroissement de ma conscience d’être coupable.
Auteur:
Info: Lettre au père, traduit de l’allemand par Bernard Lortholary, éditions Gallimard, 2023, pages 36-37
Commentaires: 0