Voilà une des plus grandes bizarreries de la vieillesse – on s’imagine que tout le bouillonnement et les désordres de nos jeunes années devraient, avec le temps, laisser place à une sécurité intérieure, une solidité propre à nous préserver des grandes marées de la vie, alors que ce qui demeure en réalité est un autre courant d’incertitudes troublantes. Et s’il ne se déplace pas avec l’énergie printanière de la jeunesse et qu’on se croit protégé par l’argent et le statut qu’on s’est assurés, on ne peut jamais jurer qu’en un instant – face au sourire fugace d’une serveuse ou à une mémoire hésitante – ces défenses ne vont pas s’éroder irrémédiablement.
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Info: Un espion en Canaan
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