[…] l’elkasaïsme provient de la révélation qui aurait été transmise par un ange à Elxaï, révélation portant sur le moyen d’être délivré des péchés commis après le baptême. […]
L’elkasaïsme se distingua par le caractère précis de ses observances, son austérité et son ascétisme rigoureux, en particulier à l’égard de la chair, comparable en cela aux esséniens qui condamnaient la concupiscence et cultivaient volontiers la virginité, la sexualité étant considérée comme appartenant au principe mauvais subsistant en l’homme depuis la faute originelle. […]
Chose toutefois extrêmement surprenante, et malgré des positions théologiques peu compatibles avec celle des premiers chrétiens, et alors que l’ébionisme était foncièrement antitrinitaire, l’elkasïsme professait quant à lui une théologie trinitaire, représentant, à bien des égards, une authentique "scission à l’intérieur de la communauté judéo-chrétienne orthodoxe" [Daniélou, L’Eglise des premiers temps, page 98], permettant donc de penser que l’elkasaïsme, de manière certes paradoxale, n’est peut-être pas si éloigné que cela d’une théologie orthodoxe, et finalement étranger aux spéculations gnostiques franchement dualistes […].
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Info: Le Christianisme transcendant du régime écossais rectifié, éditions Devry, Paris, 2024, pages 279-280
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