Le masculin est la forme, le féminin est la matière [pour Aristote dans De la génération des animaux] : forme signifie ici pouvoir qui détermine, qui suscite le commencement d’un mouvement, d’un développement, d’un devenir ; matière veut dire la cause matérielle et instrumentale, la pure potentialité indéterminée, substance ou puissance qui, en soi privée de forme, peut prendre toutes formes, qui n’est rien en soi mais qui, une fois activée et fécondée, peut devenir tout. Le terme grec ὕλη [hylé], "matière", ne désigne donc ni la matière de l’organisme, ni celle de la nature physique en général ; difficilement intelligible pour la mentalité moderne, ce terme s’applique dans le présent contexte à une entité mystérieuse, insaisissable, abyssale, qui possède l’être et, aussi, ne le possède pas, en tant qu’elle est, précisément, la possibilité pure et la substance-puissance de la "nature" comme changement et devenir.
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Info: Métaphysique du sexe, traduit de l’italien par Philippe Baillet, éditions L'âge d'homme, Lausanne, 2005, pages 160-161
Commentaires: 4
Coli Masson
30.07.2024
Il ne parle pas d'humains mais d'essences.
miguel
26.07.2024
C pas pareil.... S'imaginer les humains "séparés" à ce point des autres bestiaux ?????
Coli Masson
25.07.2024
y a déjà masculin et féminin.