Quand nous sommes devant un sapin nous percevons une autre "parole" du monde, un autre sens que devant un chêne. Cette parole, ce sens, sont parfaitement objectifs, même si nous ne pouvons pas les définir avec des concepts, sinon par approximation d’images. Le chêne perçu nous dit autre chose que le sapin perçu, et parler d’un dit est à peine une métaphore. […]
En fin de compte, l’unité indestructible, la présence à soi qui fonde la réalité radicale du chêne perçu, sa solidité ontologique irréfutable, est bien de l’ordre du sémantique, ou, si l’on préfère, de l’intelligible : ce qu’il y a de plus "dur" dans le chêne, c’est son essence. Cette réalité est bien une structure, un ordre, mais une structure intelligible : l’intelligibilité de cette structure est sa réalité même.
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Info: Amour et vérité, L’Harmattan, 2011, Paris, page 85
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