En tant même qu’il est mode-limite d’un psychisme "libéré" de l’attraction unifiante de l’homme intérieur, le corps "sauve" l’âme de la dispersion dans l’indéfini ; il met fin à son errance potentielle (relativement). Sans doute ce salut naturel comporte-t-il un prix, celui de la mortalité, mais il offre aussi à l’âme la possibilité d’un retour vers soi-même, d’une conversion, d’un "rassemblement dans le cœur" (Luc, II, 19) par la grâce du Corps crucifié du Christ, salut surnaturel. […] La corporification qui se produit après la chute, et qui intéresse la totalité du monde humain, est à la fois une punition qui a pour conséquence la mortalité, mais aussi un bienfait et une miséricorde.
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Info: Amour et vérité, L’Harmattan, 2011, Paris, pages 95-96
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