christianisme

[…] il nous semble que la seule nouveauté vraiment neuve qui soit advenue dans l’histoire de la pensée humaine depuis les origines grecques de la philosophie, c’est la proclamation de Jésus-Christ, le Verbe divin incarné. C’est Lui qui, par sa présence annoncée, comme par son enseignement, a doté notre histoire intellectuelle d’une dimension proprement inconnue de l’Antiquité. […] Il a introduit en elle une déterminité dont elle n’avait aucune idée et dont demeurent dépourvues les philosophies qui refusent de le reconnaître. Nous voulons dire par là que l’incarnation de Dieu en Jésus-Christ constitue par soi-même, dans le simple fait de sa présentation historique (qu’on y croie ou non), un événement absolu et sans équivalent. Il s’ensuit que tous les autres événements, et même cet événement majeur dans l’ordre de la culture qu’est l’apparition de la philosophie dans le monde méditerranéen, se trouvent par rapport à lui et de facto relativisés. Redisons-le, en l’occurrence, il ne s’agit pas nécessairement de foi, mais simplement de l’existence effective d’une proclamation proprement sidérante surgissant irrécusablement au sein de la culture antique, comme un bloc erratique, un aérolithe, quelque chose de parfaitement imprévisible et qui, par là même qu’il outrepasse l’horizon intellectuel de la mentalité humaine, philosophique ou non, le termine et, dès lors, le détermine.

Auteur: Borella Jean

Info: Penser l'analogie, L'Harmattan, Paris, 2012, page 15

[ rupture ] [ discontinuité ] [ conséquences ] [ effets ]

 

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