beauté

Que les analystes eux-mêmes - j’espère qu’ici personne ne se sentira visé - ne se recommandent pas par un agrément corporel, c’est là ce à quoi la laideur socratique donne son plus noble antécédent, en même temps d’ailleurs qu’elle nous rappelle que ce n’est pas du tout un obstacle à l’amour.

Mais il faut tout de même souligner quelque chose, c’est que l’idéal physique du psychanalyste - tel du moins qu’il se modèle dans l’imagination de la masse - comporte une addition d’épaisseur obtuse et de rustrerie bornée qui véhicule vraiment avec elle toute la question du prestige. L’écran de cinéma - si je puis dire - est ici le révélateur le plus sensible. Pour nous servir simplement du tout dernier film d’HITCHCOCK [Psychose], voyez sous quelle forme se présente le débrouilleur d’énigme, celui qui se présente là pour trancher sans appel au terme de tous les recours, franchement il porte toutes les marques de ce que nous appellerons un élément stigmatisé comme l’intouchable !

[…] En somme l’analyse est la seule praxis où le charme soit un inconvénient : il romprait le charme.

Auteur: Lacan Jacques

Info: 16 novembre 1960

[ apparence ] [ das ding ] [ la chose ] [ répulsion ]

 

Commentaires: 2

Ajouté à la BD par Coli Masson

Commentaires

miguel, filsdelapensee@bluewin.ch
2024-08-28 07:13
détournement, distraction, déconcentration ?
Coli Masson, colimasson@live.fr
2024-08-28 14:29
Non, je pense que ça a vraiment rapport avec la fascination/horreur/dégoût/répulsion pour la Chose, das ding, mise en étiquette.