Heidegger excelle à donner l’impression d’un questionnement d’une indépassable rigueur. Philosophe dominant de notre époque, avec Wittgenstein, il se permet de faire la leçon aux croyants, lui qui n’a pas la foi, mais qui, en théologie, n’est pas "sans y entendre quelque chose" [Séminaire de Zurich, Poésie 13, 1980, p.60]. On trouve pourtant chez lui bien des à-peu-près. Les théologiens, dit-il [Questions I, Gallimard, p.40] devraient se souvenir que saint Paul a enseigné que la philosophie était folie (1 Co. 1, 20) : la philosophie serait ainsi incompatible avec la foi. Mais, pour saint Paul, la foi aussi est folie (Ibid., 21). Ce qui est folie, en philosophie, ce sont ses prétentions à la sagesse au regard du salut en Jésus-Christ, non l’effort rationnel pour rendre compte de l’existence des choses en remontant jusqu’à leur Cause. Saint Paul affirme au contraire la validité de cette démarche théologique et c’est pourquoi les païens impies sont inexcusables (Ro., 1, 20). Ce que L’Introduction à la métaphysique nous dit de la foi est d’ailleurs d’une extrême platitude.
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Info: Penser l'analogie, L'Harmattan, Paris, 2012, page 79
Commentaires: 2
Coli Masson
03.09.2024
Borella est plutôt théologien...
miguel
02.09.2024
philosophe-par-philosophe