Car l’indéfini est inépuisable analytiquement. Le moindre segment de droite, pourtant fini, est indéfiniment divisible, et nous ne l’épuiserons jamais par une telle division. Et cela vaut pour l’universalité du créé. Le péché consiste précisément à engager l’humanité dans cette saisie analytique de la création, par laquelle il prétend découvrir, à l’intérieur même des êtres finis, la fausse infinitude de l’indéfini. Ainsi le péché est-il lui-même indéfini et inépuisable analytiquement ; et c’est- là, notons-le, une façon de comprendre la perpétuité de l’enfer.
Il faut donc, pour en "sortir", épuiser la finitude du créé, synthétiquement, d’un seul coup, par passage instantané à la limite. Seul le plus peut le moins. Seul l’Infini véritable peut épuiser la finitude du créé et en révéler les limites et l’imperfection. Disons, pour être encore plus simple, que Dieu seul peut nous sauver.
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Info: Le sens du surnaturel, L'Harmattan, 1997, page 164
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