Dans la nuit étirée, inopinément glaciale, les frondaisons sauvages des jardins, en leur plénitude printanière, sont comme les mamelles, les tétines enragées de la mort: l'air est plein d'odeurs de rose, d'olivier et de sureau: elles sont bizarres, ces odeurs estivales dans le froid gelé, elles sont comme des senteurs fabriquées, comprimées sous le verre, simultanément été et hiver. Avec quelle raideur, et pourtant, avec quelle humilité intérieurement ondulante les fleurs ne se dressent-elles pas: fleurs à pétales soudés, à pétales libres, toutes et chacune cristal, symbole, forme sanguine. L'amour est-il leur? Quand donc le rapport définitif entre sexe et flore sera-t-il enfin révélé?
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Info: "vers l'unique métaphore".
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