flots

... Je regarde les vagues légères d'un nouveau jour sur l'Atlantique.

Le bateau laisse de chaque côté de sa proue une déchirure blanche, bleue et sulfurique d'eau, d'écume et d'abîmes remués.

Ce sont les portes de l'océan qui tremblent.

Au dessus passent les minuscules poissons volants, faits d'argent transparent.

Je reviens de l'exil.

Je regarde longuement ces eaux sur lesquelles je navigue vers d'autres eaux : les vagues tourmentées de ma patrie.

Le ciel d'une longue journée couvre tout l'océan.

Puis la nuit viendra qui cachera de son ombre une fois encore le grand palais vert du mystère.

Auteur: Neruda Pablo

Info: J'avoue que j'ai vécu, p 332

[ mer diurne ]

 

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