"Aimer un être, c’est lui dire : toi, tu ne mourras pas." (Gabriel Marcel) Cette idée d’une immortalité personnelle que l’influence de Simone Weil avait affaiblie, ressurgit en moi avec une nécessité, une plénitude de source. Simone Weil n’y croyait pas parce qu’elle aimait en Dieu seul tout être et toute chose ; son platonisme lui faisait considérer l’individu sous l’aspect limite plutôt que sous l’aspect originalité ; et la mort, dans sa conception du monde, en supprimant les limites et les apparences, dissout en même temps ce qu’on appelle la personnalité. Il faut distinguer ici deux catégories d’apparences : celles qui relèvent du préjugé et de l’opinion et qu’on a raison de considérer comme fausses, et celles qui sont l’expression de l’intime originalité des êtres et qui nous mettent en contact avec la parcelle divine enfermée dans chaque créature.
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Info: Notre regard qui manque à la lumière, Librairie Arthème Fayard, 1970, pages 69-70
Commentaires: 1
miguel
10.10.2024
singularités ?