Certains hommes redoutent par-dessus tout la maladie parce que la santé du corps confère une sorte de laissez-passer au désordre de leur âme. La maladie, c’est l’état de siège. Le péché n’y circule plus à son aise dans le champ des possibilités humaines : il ne bénéficie plus de la complicité des innocentes forces cosmiques. La maladie supprime cette chaleur vitale, ce consentement tacite de la chair et du sang, par quoi le péché se sent entouré et comme absous. Elle laisse le pécheur seul devant son péché comme le saint est seul devant Dieu. Elle donne au péché, réduit à son impureté essentielle, l’avant-goût de l’enfer.
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Info: Notre regard qui manque à la lumière, Librairie Arthème Fayard, 1970, page 127
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