Ellen n'avait ni la vie facile ni la vie heureuse, mais elle ne s'était pas attendue à mener une vie facile et, si son existence n'était pas heureuse, c'était là le lot des femmes. Le monde était fait pour l'homme et elle en acceptait l'ordonnance. L'homme était maître du domaine, la femme l'administrait. L'homme s'attribuait tout le mérite d'une bonne gestion, la femme louait l'habileté qu'il avait déployée. L'homme mugissait comme un taureau quand il s'était enfoncé une écharde dans le doigt, la femme étouffait les plaintes de l'enfantement de peur de déranger. Les hommes étaient grossiers et s'enivraient souvent. Les femmes ignoraient les écarts de langage et mettaient les ivrognes au lit sans un mot de reproche. (...)
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Info: Autant en emporte le vent
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