immanent-transcendant

Rapprochons analogie et symbole, mais marquons leur différence : c’est que l’analogie donne la clef du symbole, tandis que le symbole peut voiler l’analogie. Ainsi l’analogie, en revêtant des formes sensibles, devient symbole, mais le symbole déchiffré se transforme en l’analogie qui le constituait. L’analogie est le sens du symbole. Cela montre d’abord qu’un symbole qui ne repose sur aucune analogie n’a pas de sens en lui-même, qu’il est le fruit d’une fantaisie ou d’une convention. Mais cela montre aussi que le sens ne s’accomplit que dans l’analogie et par l’analogie. Dire qu’un objet a un sens, c’est découvrir de quoi il est l’analogue. […] Le sens est exigence d’analogie. Sans analogie, le monde est absurde, c’est-à-dire sans répétition d’un logos. Si le symbole est signe de reconnaissance, ainsi que nous l’enseigne l’usage que l’on fait de ce terme, la connaissance de l’analogie est la reconnaissance du signe.

Auteur: Borella Jean

Info: Penser l'analogie, L'Harmattan, Paris, 2012, pages 209-210

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