Maintenant, celui qui veut bien se rendre compte de la valeur et de l'utilité du parfait détachement, qu'il prenne en considération les paroles que le Christ a dites a ses disciples sur son apparition humaine : " il est bon pour vous que je vous quitte, car si je ne vous quitte pas vous ne pouvez pas recevoir le Saint-Esprit." Comme s'il disait : " Vous avez tiré jusqu'à présent trop de joie de ma présence visible, c'est pourquoi vous ne pouvez recevoir la joie parfaite du Saint-Esprit. Dépouillez-vous donc de ce qui est image et unissez-vous à l'essence sans image et sans forme. Car la consolation spirituelle de Dieu est douce, c'est pourquoi elle ne veut s'offrir qu'à celui qui méprise la consolation perceptible par les sens." En vérité je le dis pour tous les gens qui réfléchissent : il n'en va de personne aussi bien que de celui qui se tient dans le plus grand détachement. [...] Plus l'homme s'éloigne de la créature, plus le Créateur se hâte vers lui. Eh bien donc ! si la joie, déjà, que nous pouvions avoir à la présence corporelle du Christ nous fait du tort pour la réceptivité du Saint-Esprit, combien davantage la joie déplacée que nous prenons aux choses périssables ne doit-elle pas nous faire du tort vis-à-vis de Dieu ?
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Info: L'amour est fort comme la mort et autres textes, pp 31-33.
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