philosophie antique

[…] la tradition platonicienne ne peut être assumée par la révélation chrétienne que si elle est dépouillée de son "égoïté" culturelle, de son centre le plus intérieur, de sa racine génétique. Et c’est contre ce dépouillement que protestent Plotin et Porphyre. Ce centre est un centre mystique. Le cœur du platonisme, c’est la contemplation du Bien, au-delà de l’être, et l’identification intellective à la source surintelligible de toute lumière. Le vrai platonisme, disons-le clairement, celui de Platon, et non celui des manuels universitaires, est l’une des plus hautes expressions de la métaphysique universelle. […] Mais c’est que le christianisme parle au nom d’un autre centre mystique, d’une ponctualité vraiment sacrée, celle du Logos fait chair en Jésus-Christ. L’ésotérisme platonicien est alors comme absorbé et effacé dans l’ésotérisme christique : il ne demeure de lui qu’une langue conceptuelle, relativement extérieure, que la nouvelle religion adopte comme la sienne propre.

Auteur: Borella Jean

Info: L'intelligence et la foi, L'Harmattant, Paris, 2018, pages 69-70

[ rencontre ] [ assimilation ] [ intégration ]

 

Commentaires: 0

Ajouté à la BD par Coli Masson

Commentaires

No comments