christianisme

L’homme doit donc d’abord saisir directement qu’il a besoin d’être sauvé, c’est-à-dire qu’il est un être radicalement contingent. Le désir du Salut, c’est la conscience de notre contingence. Et c’est pourquoi le Salut se présente en Jésus-Christ, dans la contingence d’une ponctualité spatio-temporelle : voici Jésus, le Salut de Dieu ; crois-tu en Lui ? Voici la contingence qui parle à notre contingence, et qui la sauve d’elle-même, moyennant la foi, parce qu’elle est aussi la pure nécessité du Logos éternel. […] Pour sauver mon intelligence, Platon suffisait. Et du même coup, je m’oubliais, moi-même. Mais Jésus-Christ n’a pas prêché le Logos. Il l’a incarné. La contingence de son incarnation fait alors surgir ma propre contingence comme signe de ma perte et comme conscience de mon salut […]. […]

Nous comprenons alors que ce dont nous parlait la grande tradition métaphysique, à travers ses multiples expressions, n’était pas seulement des abstractions ou des idées directement assimilables par notre intelligence, mais que, derrière ces mots et ces concepts, se trouve la vraie patrie de notre être. L’impassibilité du discours intellectif cesse d’être de l’indifférence. […] On le voit, la véritable intelligence de Platon, c’est la foi en Jésus-Christ qui nous la donne.

Auteur: Borella Jean

Info: L'intelligence et la foi, L'Harmattant, Paris, 2018, pages 74-75

[ corps-âme-esprit ] [ kérygme ] [ matérialisation ] [ continuité ] [ accomplissement ]

 

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