Quant à la "philosophie de l’action", loin de déprécier ou "d’ébrécher la raison au profit d’un pragmatisme religieux", elle a eu pour constant objet d’intégrer et de hiérarchiser toutes les formes de la vie intellectuelle, de réserver et de délimiter la place et la part de la pensée discursive, d’en montrer à la fois le rôle utile ou nécessaire et les lacunes ou les déficiences normales, de déterminer méthodiquement les ressources ultérieures d’une intelligence qui ne s’enrichit pas seulement per notiones mais encore et surtout per actum, connaturalitatem et unionem, de réagir en même temps contre un rationalisme exclusif et indigent, contre un intuitionnisme prématuré et illusoire, contre un pragmatisme ambigu et sans vérité. Jeter aux "philosophes de l’action" ce nom même (dont au reste ils ne se servent pas) pour leur signifier qu’ils trahissent la pensée et la raison, c’est vraiment trop oublier que la Pensée de la Pensée est aussi l’Acte pur, et que l’intelligence est essentiellement vie et lumière.
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Info: Revue du clergé français, 1919
Commentaires: 1
miguel
27.11.2024
dépassement, bouger ?