vitalité

A l'intellectuel morbide de la Renaissance qui s'interroge : "Être ou ne pas être ? Telle est la question", le massif docteur médiéval répond d'une voix de tonnerre : "Être ! Tel est la réponse." Cela vaut qu'on y insiste. Car il ne faudrait pas croire, ce que l'on fait volontiers, que la Renaissance marque le moment où l'on commence à faire confiance à la vie. C'est l'époque au contraire où, pour la première fois, quelques esprits commencèrent à désespérer de la vie. Le Moyen Âge avait mis des freins à l'universel appétit de vivre qui tournait parfois à la fureur de vivre. Les freins furent quelquefois exagérément serrés il est arrivé que des interdits soient promulgués en termes brutaux, voire carrément féroces. Mais ils servaient à contenir une force naturelle très puissante : la force d'hommes qui veulent vivre. Avant l'apparition de la pensée dite moderne, on n'avait jamais eu à combattre des hommes qui désiraient mourir.

Auteur: Chesterton Gilbert Keith

Info: Saint Thomas du Créateur, Dominique Martin Morin, 2016, page 96

[ histoire ] [ préjugés ] [ modernité ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

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