Car il a plu à la divine Providence de préparer aux justes, dans l’avenir, des biens dont les injustes ne jouiront pas, et aux impies, des maux dont les bons ne seront pas tourmentés. Pour les biens et les maux temporels, elle veut qu’ils soient communs aux uns et aux autres, afin que l’on ne recherche pas avec trop d’ardeur ces biens que l’on voit aussi entre les mains des méchants, et que l’on n’évite pas comme une honte ces maux qui, d’ordinaire même, affligent les bons.
Mais l’intérêt sérieux dont il s’en va est dans l’usage de ce qu’on appelle bonne ou mauvaise fortune. L’homme vertueux ne se laisse ni exalter par l’une, ni briser par l’autre. Pour le méchant, le malheur temporel n’est un supplice que parce que le bonheur fut une corruption.
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Info: La cité de Dieu, volume 1, traduction en latin de Louis Moreau (1846) revue par Jean-Claude Eslin, Editions du Seuil, 1994, page 42
Commentaires: 2
Coli Masson
12.01.2025
Ce qui est mis en perspective ici c'est le décalage entre justice terrestre/céleste. On peut aussi ajouter la distinction immanente/transcendante mais je trouve que le premier doublon est plus pertinent.
miguel
10.01.2025
immanente ?