Le christianisme comporte une certaine anthropologie : l’âme humaine n’est pas naturellement d’essence divine puisqu’elle est créée. L’âme humaine n’est pas naturellement consubstantielle à la Divinité, à l’Un, à l’Unique Substance, car il y a pluralité de substances, et il faut distinguer entre la Substance incréée, que les chrétiens comme les Juifs appellent Dieu, et les substances créées. L’âme humaine, qui n’est pas d’essence divine, n’est pas tombée dans un corps mauvais dans lequel elle serait aliénée, exilée, comme dans un tombeau, car le monde entier, la réalité physique, la réalité biologique, est l’œuvre de l’Unique, qui a déclaré cette œuvre belle et bonne. L’existence corporelle ne saurait donc être comprise comme le résultat d’une chute ni d’une catastrophe. L’existence corporelle, pour l’homme, est un commencement de création, excellent en son temps.
Auteur:
Info: La crise moderniste, éditions du Seuil, 1979, pages 243-244
Commentaires: 0