La grande dichotomie du vivant se situe entre les autotrophes, ces organismes capables de se nourrir eux-mêmes grâce à des ressources inorganiques, et les hétérotrophes, qui dépendent d’autres organismes pour leur subsistance*. Cette division fondamentale structure les écosystèmes, mais elle transcende aussi la simple question de la nutrition pour refléter des stratégies de vie profondément différentes : d’un côté, la stabilité et l’autonomie des autotrophes, souvent fixes et ancrés dans leur environnement ; de l’autre, la mobilité et l’interdépendance des hétérotrophes, qui doivent chercher, capturer ou coopérer pour survivre. Chez les hétérotrophes, et en particulier chez les mammifères, cette dichotomie s’est complexifiée avec l’émergence de la sexuation. Celle-ci a conduit à une verticalisation orthogonale du vivant, où la séparation-spécialisation des rôles reproductifs (mâle/femelle) a permis à la fois une unité fonctionnelle – tous semblables dans leur participation à la reproduction – et une diversité créative – tous différents dans leurs rôles, leurs comportements et leurs adaptations. Cette dynamique, poussée à son paroxysme chez les humains, a donné naissance à un grégarisme-culture verticalisé, où la complémentarité des genres et la complexité sociale ont favorisé l’émergence de la culture, de la technologie et de l’art. Cependant, cette verticalisation a aussi entraîné une séparation-différenciation de la 'source-matrice', c’est-à-dire de la nature et des équilibres écologiques. Puissants et efficaces, les humains se retrouvent ainsi à la fois créateurs et potentiellement auto-destructeurs, incarnant les paradoxes de la sexuation et de l’évolution. Alors que les autotrophes, dans leur simplicité et leur autonomie, restent ancrés dans les cycles naturels, les hétérotrophes – et surtout les humains – ont développé une capacité à transformer, voire à dominer, leur environnement, au risque de s’en éloigner irrémédiablement. Ainsi, la dichotomie entre autotrophes et hétérotrophes ne se limite pas à une question de nutrition : elle reflète aussi des trajectoires évolutives distinctes, où la sexuation et la culture ont joué un rôle clé dans l’émergence de la complexité, mais aussi dans les défis auxquels le vivant – et en particulier l’humanité – est aujourd’hui confronté.
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Info: seule la première phrase est de Smil, le reste est de MG, couplé avec deepseek
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