A part ça, il y a eu autre chose. Une autre peur. On ne l’entend pas, on ne la voit pas, elle n'a ni odeur ni couleur, mais nous change physiquement et psychologiquement. Notre formule sanguine change, notre code génétique change, le paysage change... Quoi que nous pensions, quoi que nous fassions… Je me lève le matin, je bois du thé, je vais aux répétitions, je rencontre mes élèves… Et cela est suspendu au-dessus de moi. Comme un signe. Comme une question. Je ne peux comparer cela à rien.
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Info: Témoignage de Lilia Mikhaïlovna Kouzmenkova, metteur en scène, enseignante au conservatoire théâtral de Moguilev, dans La supplication, Editions Jean-Claude Lattès, 1998, traduit du russe par Galia Ackerman et Pierre Lorrain, page 197
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