Tu sais comment les fous entrent dans une pièce,
trop effrontément,
leurs yeux explosant dans l'air comme des roses
venant d'espaces où nous ne sommes jamais entrés.
Ils sont toujours assistés par quelqu'un de petit et d'amical
qui se met entre leur monde effroyable et le nôtre
comme pour l'expliquer mais qui se borne à sourire,
mouette neigeuse qui plonge sur une épave.
Ils ne nous voient pas, ni aucun visiteur du dimanche
parmi les géraniums et les sièges en osier,
car ce sont des Jack qui grimpent au pays des haricots magiques,
un lieu plein de marteaux, avec un rayonnement extraordinaire
comparé à quoi manquent de lumière
les solariums vitrés où nous nous levons pour les accueillir.
Les nouvelles que nous leur apportons, banales, rassurantes,
trempées de la joyeuse idiotie de midi,
ne peuvent rivaliser avec ce qu'ils ont à dire
de ce qu'ils ont vu par les fentes du four de l'ogre.
Et nous nous retirons. Le neigeux quelqu'un dit :
Ne faites pas attention, ils sont dérangés aujourd'hui !
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Info: Dans l'hiver des villes. Le Pays des haricots magiques. Traduit de l'anglais, US, par Jacques Demarcq
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