[…] un discours n’est pas un événement punctiforme à la RUSSELL, si je puis dire. Un discours est quelque chose qui a un point, une matière, une texture, et non seulement qui prend du temps, qui a une dimension dans le temps, une épaisseur, qui fait que nous ne pouvons absolument pas nous contenter de présent instantané, mais en plus dont toute notre expérience… tout ce que nous avons dit et tout ce que nous sommes capables de présentifier tout de suite par l’expérience : il est bien clair par exemple que si je commence une phrase, vous n’en comprendrez le sens que lorsque je l’aurai finie, parce qu’il est quand même tout à fait nécessaire, c’est la définition de la phrase, que j’en ai dit le dernier mot pour que vous compreniez où en est le premier …nous montre dans l’exemple le plus tangible ce qu’on peut appeler l’action nachträglich du signifiant, c’est-à-dire ce que je vous dis sans cesse dans le texte de l’expérience analytique elle-même, comme nous étant donné sur une infiniment plus grande échelle dans l’histoire du passé.
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Info: 6 novembre 1957
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