La littérature c’est quelque chose qui s’arrache à cette demande, c’est ce qui est sauvé du déluge de la demande d’enfant. Toute la littérature, même parlant d’autre chose, commente la demande d’enfant dont elle est rescapée. La littérature est la miraculée de la demande d’enfant. Chaque livre est une sorte de Moïse sauvé des eaux d’avalanche du rêve d’eaux amniotiques. Par là, on pourrait éclairer, plus intelligemment qu’on ne l’a fait jusqu’ici, la raison pour laquelle la littérature est en principe impossible aux femmes. Si faire de la littérature c’est dire qu’on voit (et comment on voit) la demande d’enfant, pour quelle raison une femme parviendrait-elle à devenir quelqu’un qui voit cette demande qu’elle est ? Par quel tour de force ? Pourrait-elle seulement y penser ?
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Info: Ultima Necat, tome 1, Les Belles Lettres, 2015, 30 juin 1985
Commentaires: 2
Coli Masson
09.11.2025
Il y a un peu quelque chose de symptomatique de Muray vis-à-vis des femmes et de la paternité, comme je te le disais, même s'il n'a pas tout à fait tort non plus.
miguel
09.11.2025
L'idée que les femmes sont parfois-souvent des hommes comme les autres n'a pas du le traverser