langage

Donc, dans la langue égyptienne, cette relique unique d'un monde primitif, se trouve un certain nombre de mots ayant deux sens dont l'un est exactement le contraire de l'autre. Qu'on se figure, s'il est possible de se la figurer, une absurdité aussi flagrante que celle-ci : le mot fort signifiant aussi bien fort que faible ; le mot lumière servant aussi bien à désigner la lumière que l'obscurité ; un bourgeois de Munich appelant bière la bière, tandis qu'un autre emploierait le même terme pour parler de l'eau et on a l'extraordinaire usage auquel les anciens Égyptiens habituellement s'adonnaient dans leur langue. Comment en vouloir à qui, entendant cela, hoche la tête avec incrédulité ?

Auteur: Abel Karl

Info: Sprachwissenchaftliche Abhanblungen (Essais philosophiques), cité dans Le sens opposé des mots primitifs de Sigmund Freud, traduction de Marie Bonaparte et Mme E. Marty

[ curiosité ] [ loi d'Abel ] [ double sens antithétique ]

 

Commentaires: 2

Ajouté à la BD par Coli Masson

Commentaires

miguel, filsdelapensee@bluewin.ch
2025-12-11 10:10
Il y aurait bcp à dire et étiqueter sur ces exemples quasi préquantiques de Abel. A savoir des tags indiquant les idées de : dualité, paradoxe, diachronie, etc... Surtout la nature "hyperstructurelle dérisoire" du langage écrit, des codages fixés, puisque qu’apparaît clairement ici que la situation, le contexte, le langage corporel et tous les autres paramètres "sémiotiques" éventuels... président de beaucoup au sens d'une formulation et à son interprétation, elle aussi toujours bien sûre subjective. Pas facile à clarifier clairement ;-) ;-)
Coli Masson, colimasson@live.fr
2025-12-12 16:24
C'était de l'écrit mais pas seulement, c'est aussi du parlé. Ce n'est pas parce qu'on ne parle plus cette langue maintenant qu'elle n'a pas été parlée par les égyptiens de ce temps. Le fait qu'un mot ait un double sens antithétique était supporté de manière inconsciente, comme pour l'exemple de "altus" qui est utilisé pour dire "haut" mais laisse aussi entendre le sens de "profond" donc bas, souterrain, intérieur. Mais c'est refoulé... voir l'exemple de Lacan avec "atterré" et "terreur".
Plutôt que dualité, je vois quelque chose comme un curseur de mesure, ce qui est dit d'ailleurs dans une autre citasse je crois. Parce que l'idée de haut ne peut se préciser, s'affiner, prendre toute son ampleur que dans le rapport à l'idée de profond, souterrain, bas. Il y a quelque chose de l'ordre d'un balancement, d'une oscillation.
Paradoxe, pourquoi pas.
Diachronie, je ne sais pas, l'idée de temps n'intervient pas trop ici.