De toutes les excentricités du lexique égyptien, la plus extraordinaire est peut-être celle-ci : outre les mots qui unissent en eux les sens les plus opposés, il possède encore des mots composites, dans lesquels deux vocables de sens contraires forment un composé ne possédant que l'un des sens des deux éléments le constituant. Ainsi, dans cette langue extraordinaire, il n'y a pas seulement des mots voulant dire aussi bien fort que faible, ou ordonner qu'obéir, mais encore des mots composites tels que vieux-jeune, loin-près, lier-séparer, dehors-dedans... lesquels, malgré un assemblage de mots comprenant les sens les plus dissemblables, ne veulent dire, le premier que jeune, le second que près, le troisième que lier, le quatrième que dedans... C'est donc vraiment intentionnellement qu'ont été réunies dans ces mots des contradictions quant aux concepts, non pas afin de créer, comme cela arrive parfois en chinois, un nouveau concept, mais simplement afin d'exprimer, par ce mot composite, le sens d'un seul de ses membres contrastés, sens que ce nombre isolé eût à lui seul suffi à fournir...
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Info: Sprachwissenchaftliche Abhanblungen (Essais philosophiques), cité dans Le sens opposé des mots primitifs de Sigmund Freud, traduction de Marie Bonaparte et Mme E. Marty
Commentaires: 2
Coli Masson
12.12.2025
ok
miguel
11.12.2025
dans ces exemples d'Abel il conviendrait de préciser une fois ou deux "langage écrit" et "hiéroglyphes"