Citation
Catégorie
Tag – étiquette
Auteur
Info



nb max de mots
nb min de mots
trier par
Dictionnaire analogique intriqué pour extraits. Recherche mots ou phrases tous azimuts. Aussi outil de précision sémantique et de réflexion communautaire. Voir la rubrique mode d'emploi. Jetez un oeil à la colonne "chaînes". ATTENTION, faire une REINITIALISATION après  une recherche complexe. Et utilisez le nuage de corrélats !!!!..... Lire la suite >>
Résultat(s): 491
Temps de recherche: 0.0583s

indifférenciation

Ce corps-ci respecte tout ce que tout le monde dit car le point de vue de chacun dépend de l’échelle le long de laquelle il s’élève. Pour ce corps-ci, toutes idées lancées reviennent au même – à quelque niveau qu’elles se situent. Pour cette raison, que vous souteniez que le corps peut ou ne peut pas exister sans prârabdha ou que vous avanciez une théorie d’un point de vue quelconque, tout est exact sur le niveau correspondant. Mais au-delà des mots et de toute expression, là où il y a manifestation et non-manifestation, durée et non-durée, espace et absence d’espace – aucune affirmation n’est valable.

Auteur: Ma-Ananda Moyi

Info: Dans "L'enseignement de Mâ Ananda Moyî", trad. Josette Herbert, page 89

[ création mentale ] [ connaissances ] [ principe analogique ] [ indiscriminé ]

 

Commentaires: 0

Ajouté à la BD par Coli Masson

portrait

Mme Émilie avait un visage blafard, qu’elle couvrait encore de poudre de riz, le front y compris ; un "tour" de cheveux violemment châtains ; des dents jaunes comme celles des chevaux ; tout cela lui faisant un visage aux couleurs du Pape (trait honorable), mais enfin qui n’était pas joli joli. Avec cela sèche, voûtée, sans tétons, les sourcils clairsemés et noircis au noir d’allumette, et les mains des Coëtquidan, qui étaient sa gloire, si petites au bout de ses bras – à peine plus larges que ses poignets – qu’elles en étaient monstrueuses, comme des membres atrophiés, ou comme les pattes d’un batracien.

Auteur: Montherlant Henry de

Info: Dans "Les Célibataires", éditions Grasset, Paris, 1934, pages 122-123

[ laideur ] [ femme-par-homme ]

 
Mis dans la chaine

Commentaires: 0

Ajouté à la BD par Coli Masson

sénescence

Etant donné la pauvreté de sa vie intérieure, Narcisse se tourne vers autrui pour avoir le sentiment d’être. Il a besoin qu’on l’admire pour sa beauté, son charme, sa célébrité ou son pouvoir – attributs qui, en général, s’estompent avec les années. Incapable de parvenir à des sublimations satisfaisantes, sous forme d’amour ou de travail, il se rend compte qu’il dispose de bien peu quand la jeunesse le quitte. L’avenir ne l’intéresse pas et il ne fait rien pour s’accorder les consolations traditionnelles de la vieillesse, dont la plus forte est l’espoir que, d’une certaine manière, les générations futures poursuivront la tâche de sa vie. 

Auteur: Lasch Christopher

Info: Dans "La culture du narcissisme", trad. Michel L. Landa, éd. Flammarion, Paris, 2018, page 332

[ réconforts ] [ manque de perspectives ] [ sans postérité ]

 

Commentaires: 0

Ajouté à la BD par Coli Masson

livres en série

D'autres encore vous offrent des jeux de cartes représentant des personnages et des situations qu’il vous suffit ensuite de battre et de distribuer pour produire automatiquement des histoires astucieuses. C’est sans doute d’une façon comparable que serait produite la littérature d’une société totalitaire, si l’on y estimait encore la littérature nécessaire. L’imagination – et même la conscience, dans la mesure du possible – serait éliminée du processus d’écriture. Les livres seraient planifiés dans leurs grandes lignes par des bureaucrates et passeraient par tant de mains que, une fois achevés, ils n’auraient rien de plus personnel qu’une voiture Ford à la sortie de la chaîne de montage.

Auteur: Orwell George

Info: Dans "Pourquoi j'écris ?", trad. de l'anglais par Marc Chénetier, éditions Gallimard, 2022, page 64

[ production industrielle ] [ sans substance ] [ insignifiants ]

 

Commentaires: 0

Ajouté à la BD par Coli Masson

lecture

En analysant quelques exemples emblématiques de mots inventés par Frank Herbert – Muad’Dib, Bene Gesserit, Fremen –, explorons l’exotisme linguistique de son livre-univers, exotisme qui contribue directement au sense of wonder, ce fameux sens de l’émerveillement caractéristique de la science-fiction. Nos remarques portent sur la traduction plutôt que le texte original, mais les procédés restent similaires ; surtout, et c’est ce que nous retiendrons, la diversité et la richesse de ces procédés font de Dune un modèle de livre-univers, capable de transporter le lecteur, francophone comme anglophone, dans un monde autre, évocateur, dense, cohérent, où il peut suspendre son incrédulité spontanément, sans effort.





 

Auteur: Landragin Frédéric

Info: Exotisme linguistique dans Dune, résumé

[ dépaysante ] [ libératrice ] [ ouverture ]

 

Commentaires: 0

Ajouté à la BD par miguel

réfléchir

Le refus de l’autorité devenant l’autorité des temps sans autorité ne me convient pas. Déconstruire la prison, oui ; mais pas pour transformer le coupable en victime. Déconstruire l’école, oui ; mais pas pour transférer le pouvoir à l’enfant-roi. Déconstruire la phallocratie, oui ; mais pas pour légitimer l’abolition des sexes. Déconstruire l’art classique, oui ; mais pas pour que n’importe quoi devienne œuvre d’art. Déconstruire la famille, oui ; mais pas pour que les parents se comportent comme des enfants. Déconstruire la philosophie, oui ; mais pas pour qu’elle devienne un sabir d’autistes. Déconstruire la politique, oui ; mais pas pour qu’elle devienne le champ d’action des communicants.

Auteur: Onfray Michel

Info: In "La chronique mensuelle de M O, Nov 2014 – N° 114" - http://mo.michelonfray.fr/

[ mettre en question ]

 

Commentaires: 0

Ajouté à la BD par miguel

psychanalyse

[Dialogue fictif entre Freud et Ferenczi à propos des idées de C.G. Jung]
Les peuples germaniques sont toujours dans leur enfance, dit-il [Jung], donc leur inconscient contient des forces jeunes, explosives, ténébreuses. D’où leur capacité, leur vocation peut-être, à créer une culture distincte, de part en part nouvelle ; sans doute cette culture inédite est-elle à manier avec précaution, mais elle a une beauté inhérente, et une valeur propre qui ne peut pas être appréciée de vieilles cultures fatiguées – disons les Juifs ou, pour que ce soit plus facile à avaler, les Chinois. Résultat des courses, il croit possible que notre "psychologie juive" ne s’applique pas pleinement aux aryens.

Auteur: Keve Tom

Info: Dans "Trois explications du monde", pages 19-20

[ hypothèse raciale ] [ judaïsme ]

 

Commentaires: 0

Ajouté à la BD par Coli Masson

rêves

L’échafaudage d’un cauchemar exige une dépense nerveuse plus exténuante que la construction théorique la mieux articulée. Comment, après le réveil, recommencer la besogne d’aligner des idées quand, dans l’inconscience, nous étions mêlés à des spectacles grotesques et merveilleux, et que nous roulions à travers les sphères sans l’entrave de l’antipoétique Causalité ? Pendant des heures nous étions semblables à des dieux ivres – et, subitement, les yeux ouverts supprimant l’infini nocturne, il nous faut reprendre, sous la médiocrité du jour, le ressassement de problèmes incolores, sans que nous y aide aucun des phantasmes de la nuit. La féerie glorieuse et néfaste aura donc été inutile ; le sommeil nous a épuisés en vain.

Auteur: Cioran Emil Michel

Info: Dans "Précis de décomposition" in Œuvres, éditions Gallimard, 1995, pages 629-630

[ condition supérieure ] [ dissociation structurelle ] [ songes ]

 

Commentaires: 0

Ajouté à la BD par Coli Masson

commisération

Elle avait arrêté ce qu’elle faisait et regardait dans ta direction. Tu pensais que tu avais réussi à faire bonne figure, mais l’expression sur son visage – maintenant que tu lui tournais le dos – était de la pitié. Tu es resté immobile un instant, puis tu t’es détourné de son image pour lui faire face directement.

De la pitié, as-tu pensé en toi-même. Plus tu lancerais des bouteilles contre le mur, plus elle te submergerait de pitié. Sans doute que si tu lui avais cassé une bouteille sur la tête, son regard de mourante aurait dit : "Tu me fais pitié, tu me fais pitié."

Pitié. Le mot se prononce comme on crache.

Auteur: Butlin Ron

Info: Le son de ma voix

[ insulte ] [ mépris ]

 

Commentaires: 0

alcoolisme

Au début, tu voulais boire l’océan pour le mettre à sec, mais tandis que tu t’y employais, toutes sortes d’horreurs – à la fois vivantes et mortes – sont apparues. Ces créatures tâtonnaient vers toi à l’aveuglette. Plus elles étaient horribles, plus tu buvais – comme si tu tentais de les avaler, de les ôter de ta vue. Tu ne bois pas pour oublier – cela ne se passe plus ainsi – au lieu de cela, l’océan est devenu tout ce qui n’est jamais arrivé, et quand tu bois tu peux nager sans effort là où l’humeur te porte. Tu bois effectivement comme un poisson dans l’eau, puisque boire te permet de respirer sous l’eau.

Auteur: Butlin Ron

Info: Le son de ma voix

[ addiction ] [ dépendance ]

 

Commentaires: 0