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apprentissage

La création se distingue d’une simple production par le fait qu’en plus de l’ "œuvre extérieure" (la seule dont on tienne compte communément), elle s’accompagne d’une "œuvre intérieure" qui en constitue l’aspect essentiel. L’acte créateur, ou le processus ou le travail créateur, est celui qui  transforme l’être qui l’accomplit  ou en lequel il s’accomplit – plus précisément celui qui le transforme dans le sens d’un devenir en puissance, d’une croissance qui ne soit celle du moi (et qui est tout autre chose aussi qu’une accumulation de "connaissances" ou de "savoir-faire"), d’une maturité. Pour apprécier la qualité créatrice d’un acte ou d’une activité, la nature de l’œuvre extérieure (c’est-à-dire de l’effet et de la trace de cet acte ou activité sur le monde extérieur) est entièrement accessoire. À la limite, une telle œuvre peut même être absente. Tel est le cas notamment de l’activité créatrice du très jeune enfant.

Auteur: Grothendieck Alexandre

Info: La clef des songes. Sur la création

[ ludique ] [ découvertes miroirs ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

temps

L’homme ne crée rien, il ne fait que choisir ce qui est créé, et encore : seulement dans le sens du futur. Dans le sens du passé, l’univers se crée tout seul, sans avoir besoin d’observateurs. Sinon, comment expliquerais-tu la création du soleil, à une époque où personne ne pouvait y assister ? Ecoute bien : il y a quelques années tu t’es fait mal au genou en tombant, mais tu ne t’en souviens plus. Comme personne ne t’a vu tomber, ou te plaindre, et que ton genou a guéri toutes ses séquelles, le passé reconstruit par ta Loi de Convergence des Parties est "passé" à côté du fait que tu sois tombé ! Dans ce nouveau passé, tu n’es donc pas tombé du tout, et ce rappel que je t’en fais maintenant n’est pas une trace à prendre en compte, car je ne suis pas un acteur de ton monde.

Auteur: Guillemant Philippe

Info: Dans "La route du temps" page 284

[ mouvant ] [ tiré par les cheveux ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

christianisme

.. Les cathares, chrétiens dualistes, croyaient en effet à deux créations émanant de deux principes, selon la logique dont on a senti l'amorce dès le prologue du Livre des Deux Principes : un bon arbre ne pouvant porter de mauvais fruits, ni un mauvais arbre de bons fruits, il s'ensuivait logiquement que le monde visible, soumis à la corruption, à la mort et au mal, ne pouvait être la création du Dieu d'amour enseigné par le Christ : "Mon royaume n'est pas de ce monde ..." (Jo, 18,36).
Pénétrés de cette logique forte, elle-même admirablement soutenue et fondée dans le Nouveau Testament, les prédicateurs cathares et les lettrés, auteurs de leurs textes théoriques, ne cherchèrent jamais à ménager l'Eglise romaine, ni à composer avec elle. Elle était la fausse Eglise, suscitée par le faux Dieu de ce monde, pour détourner le message du Christ. Ils s'exprimaient en héritiers directs des apôtres.

Auteur: Brenon Anne

Info: Le vrai visage du catharisme

[ historique ] [ dissidence ]

 

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anthropocentrisme

Implicitement, l’homme moderne pense que tout ce qui s’est passé dans l’univers depuis l’origine est fait pour converger vers cette chose qui pense, création de la vie, être précieux, unique, sommet des créatures, qui est lui-même, dans lequel il y a ce point privilégié qui s’appelle la conscience.
Cette perspective conduit à un anthropomorphisme si délirant qu’il faut commencer à s’en dessiller les yeux, pour s’apercevoir de quelle espèce d’illusion on est victime. C’est nouveau dans l’humanité, cette niaiserie de l’athéisme scientiste. Comme on se défend à l’intérieur de la science contre tout ce qui peut rappeler un recours à l’Etre suprême, pris de vertige, on se précipite ailleurs – pour faire la même chose, se prosterner. Là, il n’y a plus rien à comprendre, tout est expliqué – il faut que la conscience apparaisse, le monde, l’histoire convergent vers cette merveille qu’est l’homme contemporain, vous, moi, qui courons à travers les rues.

Auteur: Lacan Jacques

Info: Dans le "Séminaire, Livre II", pages 63-64

[ centre du monde ] [ fantasmes ] [ pensée religieuse ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

dualité

L'univers physique était un langage à la grammaire parfaitement ambiguë. Chaque événement physique était un énoncé qui pouvait être analysé de deux manières totalement différentes, l'une accidentelle et l'autre téléologique, toutes deux valables, ni l'une ni l'autre disqualifiables, quel que soit le contexte. 

Lorsque les ancêtres des humains et des heptapodes avaient acquis les premières étincelles de conscience, ils avaient perçu le même monde physique, mais ils avaient effectué des analyses grammaticales différentes de leur perception. ; les visions du monde qu'ils avaient finis par adopter résultaient de cette divergence. Les humains avaient acquis un mode de conscience séquentiel, les heptapodes un mode de conscience simultané. Nous faisions l'expérience des événement dans un certain ordre et nous percevions leur relation comme une relation de cause à effet. Ils faisaient l'espérience de tous les événements à la fois et ils percevaient un objectif sous-jacent au tout. Un objectif de minimisation et de maximisation.

Auteur: Chiang Ted

Info: Stories of Your Life and Others

[ créationnisme vs évolutionnisme ] [ acceptation vs refus ] [ performatif-constatif ] [ xénolinguistique ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

injonction biblique

Dominez sur tout animal… Combien n’a-t-on pas déliré au sujet de ce texte, dans ces dernières décennies, trouvant frénétiquement ici le fondement de la technique, de toute l’entreprise technicienne (moderne) et la légitimation de ce que fait l’homme, glorieusement qualifié de démiurge. Mais on oublie très précisément ce parallélisme des deux textes d’une part, et surtout que Dieu ne donne pas à l’homme un pouvoir incohérent, illimité, totalitaire. Il n’est pas dit qu’il peut utiliser le monde à son gré. Et très particulièrement du moment que cet homme est l’image de Dieu, il a à diriger la terre comme Dieu dirige la création. Il a à dominer sur les animaux comme Dieu domine sur les hommes. […] Et très spécifiquement, si Dieu crée et gouverne par sa parole, si l’homme est l’image de Dieu, s’il est appelé par Dieu à assujettir (gouverner) et dominer (ordonner), cela ne peut être que par le même moyen, à savoir la parole.

Auteur: Ellul Jacques

Info: Dans "La parole humiliée", éditions de la Table Ronde, Paris, 2014, pages 107-108

[ ordre symbolique ] [ mauvaise interprétation ] [ transformation ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

dualité

Si Marx avait lu Sade, il n'aurait pas commis une lourde faute : ne pas avoir vu que toute l'économie est aussi une affaire passionnelle et pulsionnelle. Si Marx avait lu Sade, le monde en aurait été changé. Nous aurions évité la création de monstres froids que furent les économies socialistes tenant pour suspecte toute passion, sauf celle pour le chef. Nous n'aurions pas eu cette division hautement dommageable entre Marx d'un côté pour l'économie des biens et Freud de l'autre pour l'économie libidinale - scission fautive dès le départ qu'aucun freudo-marxisme, fût-ce celui de l'école de Francfort, n'a jamais pu régler. Si Marx avait lu Sade, nous aurions pu disposer d'une économie générale des passions. Le monde aurait pu se réformer autrement. Nous aurions évité la captation et le fourvoiement des esprits rétifs à la théodicée smithienne dans ces fausses alternatives au capitalisme que furent les économies socialistes, qui ne pouvaient conduire qu'au plus lamentable des fiascos.

Auteur: Dufour Dany-Robert

Info: La cité perverse

[ rationnel ] [ irrationnel ] [ science molle ]

 
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cosmogonie

Pour la pensée indienne, l’ignorance est "créatrice". En se servant de la terminologie des deux principales écoles védantines, on pourrait dire que le monde est une création subjective de l’inconscient humain, de la "nescience" (ajnâna) ou bien alors la projection cosmologique de Brahman, la "grande illusion" (mâyâ), à laquelle seule notre ignorance confère de la réalité ontologique et de la validité logique.
[…] c’est l’ignorance ou l’illusion qui sont considérées par la pensée indienne comme étant la source intarissable des formes cosmiques et du devenir universel. Le monde, tel notamment qu’il se présente dans l’expérience humaine, est une multiplicité en devenir incessant ; il est créateur de formes infiniment nombreuses. Mais ce monde-ci, c’est-à-dire le Cosmos tout entier, ne peut être, pour la métaphysique védantine, qu’une "illusion", à moins qu’il ne soit la projection d’une "magie" divine – car la seule réalité qui soit susceptible d’être pensée est l’être (sat) : l’Un, égal à soi-même, immobile, autonome, sans "expérience", sans devenir.

Auteur: Eliade Mircea

Info: Dans "Techniques du yoga" page 28

[ védantisme ] [ idéalisme ]

 

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création

Il y a quelque chose de transcendant dans sa vision de l'humanité. Que fait-il d'autre dans tous ses films, Woody, sinon se demander ce que la réflexion peut apporter au monde. A quoi ça sert de penser ? (...) A propos du Caravage, que j'aime tant, un critique d'art avait employé cette formule qui me paraît extraordinaire: "la somme et la négation". Le Caravage faisait la somme de tout ce que pensait son époque, mais niait ses conclusions pour imposer quelque chose de neuf. Le Caravage faisait donc partie du groupe, mais s'y opposait totalement. C'est exactement la position de Woody. Toutes ces conversations hilarantes sur l'art, la littérature, le cinéma, la psychanalyse sont tenues par des gens qui, parce qu'ils ne dominent pas le sujet qu'ils croient dominer, le transforment en connerie épaisse. Ils ressentent vrai mais parlent faux. Et donc, cette façon qu'a Woody de nier le monde intellectuel pour montrer l'importance de la réflexion intellectuelle est, pour moi, extraordinaire.

Auteur: Escande Jean-Paul

Info: Télérama, 14 août 1996. à propso de Woody Allen

[ chef d'oeuvre ] [ beaux-arts ]

 

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univers

Partant de Nairobi, nous visitâmes dans une petite Ford les Athi Plains, grande réserve de gibier. Sur une colline peu élevée, dans cette vaste savane, un spectacle sans pareil nous attendait. jusqu'à l'horizon le plus lointain nous aperçûmes d'immenses troupeaux : gazelles, antilopes, gnous, zèbres, phacochères, etc. Tout en paissant et remuant leurs têtes, les bêtes des troupeaux avançaient en un cours insensible - à peine percevait-on le cri mélancolique d'un oiseau de proie : c'était le silence du commencement éternel, le monde comme il avait toujours été dans l'état de non-être; car jusqu'à une époque toute récente personne n'était là pour savoir que c'était "ce monde". je m'éloignai de mes compagnons jusqu'à les perdre de vue. J'avais le sentiment d'être tout à fait seul. J'étais alors le premier homme qui savait que cela était le monde, et qui par sa connaissance venait seulement de le créer réellement. C'est ici qu'avec une éblouissante clarté m'apparut la valeur cosmique de la conscience : Quod nature relinquit.

Auteur: Jung Carl Gustav

Info: cité par Edward Edinger dans La création de conscience

[ nature ] [ miroir ] [ planète terre ]

 

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