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dieu

Il y a un enseignement de vie dans le bouddhisme selon lequel le Bouddha, mot qui signifie "éveillé", n'est pas quelqu'un à qui on rend un culte. Bouddha n'est pas quelqu'un qu'on ambitionne de devenir ; Bouddha n'est pas quelqu'un qui est né il y a plus de deux mille ans et qui était plus intelligent qu'on ne le sera jamais. Bouddha c'est notre nature innée - notre nature-de-bouddha - et cela signifie que si nous grandissons jusqu'à la maturité, nous commençons à entrer en contact avec l'intelligence que nous avons déjà. Ce n'est pas une intelligence qui sera transplantée en nous. Si nous mûrissons complètement, nous ne serons plus emprisonnés dans le sentiment propre à l'enfance qu'il faut constamment nous protéger ou nous mettre à l'abri parce que la vie est trop dure. Si nous devenons adultes - c'est-à-dire tout à fait à l'aise dans notre monde quelle que soit la difficulté de la situation - c'est parce que nous allons permettre à quelque chose qui est déjà en nous d'être cultivé. Nous lui permettons de croître, de se développer, au lieu de tout le temps le protéger et le garder enterré.

Auteur: Chödrön Pema

Info: La Voie commence là où vous êtes, Pages 141-142

[ intérieur ] [ divinité ] [ éducation ] [ conscience ]

 

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positiver

- C'est si simple. Plus on vieillit, plus on apprend. Si tu restais âgé de vingt-deux ans, tu serais toujours aussi ignorant que tu l'étais alors. Vieillir, ce n'est pas seulement se détériorer, tu sais ! C'est croître. Ce n'est pas seulement aller vers la mort, ce qui peut être perçu comme négatif, c'est également comprendre que l'on va mourir, ce qui est positif car alors on vit mieux.
- Oui, dis-je, mais si c'est tellement bien de vieillir, pourquoi les gens disent-ils toujours : "Oh, si je pouvais retrouver ma jeunesse ! On n'entend jamais les gens dire : "Comme j'aimerais avoir soixante-cinq ans !"
- Tu sais ce que cela reflète ? Des vies insatisfaites. Des vies mal remplies. Des vies qui n'ont pas trouvé leur sens. Quand on a trouvé un sens à sa vie, on n'a pas envie de revenir en arriève. On veut aller de l'avant. On veut en voir plus, en faire plus. On a hâte d'avoir soixante-cinq ans.
Ecoute bien. Il faut que tu saches quelque chose. Il faut que tous les jeunes le sachent. Quand on passe son temps à se battre contre la vieillesse, on finit toujours par être malheureux, parce qu'elle arrive de toute façon.

Auteur: Albom Mitch

Info: La dernière leçon : Comment un vieil homme face à la mort m'a appris le goût de vivre

[ décrépitude ]

 

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questions véritables

De moi, du moins, il n’existe et il n’y aura certainement jamais aucun ouvrage sur pareils sujets. Il n’y a pas moyen, en effet, de les mettre en formules, comme on fait pour les autres sciences, mais c’est quand on a longtemps fréquenté ces problèmes, quand on a vécu avec eux que la vérité jaillit soudain dans l’âme, comme la lumière jaillit de l’étincelle, et ensuite croît d’elle-même. Sans doute, je sais bien que s’il fallait les exposer par écrit ou de vive voix, c’est moi qui le ferais le mieux ; mais je sais aussi que, si l’exposé était défectueux, j’en souffrirais plus que personne. Si j’avais cru qu’on pût les écrire et les exprimer pour le peuple d’une manière suffisante, qu’aurais-je pu accomplir de plus beau dans ma vie que de manifester une doctrine si salutaire aux hommes et de mettre en pleine lumière pour tous la vraie nature des choses ? Or, je ne pense pas que d’argumenter là-dessus, comme on dit, soit un bien pour les hommes, sauf pour une élite à qui il suffit de quelques indications pour découvrir par elle-même la vérité. Quant aux autres, on les remplirait ou bien d’un injuste mépris, ce qui est inconvenant, ou bien d’une vaine et sotte suffisance par la sublimité des enseignements reçus.

Auteur: Platon

Info: Lettre VII, 341c-342a

[ principes ] [ ineffable ] [ limites discursives ] [ philosophie ] [ mandarinat intellectuel ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

surpopulation

L’écologie humaine du dépassement : Pourquoi une importante "correction de population"est inévitable

Homo sapiens a évolué pour se reproduire de manière exponentielle, s’étendre géographiquement et consommer toutes les ressources disponibles. Pendant la majeure partie de l’histoire de l’évolution de l’humanité, ces tendances expansionnistes ont été contrées par des rétroactions négatives. Cependant, la révolution scientifique et l’utilisation des combustibles fossiles ont réduit de nombreuses formes de rétroaction négative, ce qui nous a permis de réaliser notre plein potentiel de croissance exponentielle. Cette capacité naturelle est renforcée par l’économie néolibérale axée sur la croissance – la culture complète la nature. Problème : l’entreprise humaine est une "structure dissipative" et un sous-système de l’écosphère – elle ne peut croître et se maintenir qu’en consommant et en dissipant l’énergie disponible et les ressources extraites de son système hôte, l’écosphère, et en rejetant ses déchets dans son système hôte. L’augmentation de la population de un à huit milliards d’habitants et la multiplication par plus de 100 du PRP réel en seulement deux siècles, sur une planète finie, a donc propulsé la société techno-industrielle moderne dans un état de dépassement avancé. Nous consommons et polluons la base biophysique de notre propre existence. Le changement climatique est le symptôme le plus connu du dépassement, mais les "solutions" courantes vont en fait accélérer le dérèglement climatique et aggraver le dépassement. L’humanité présente la dynamique caractéristique d’un cycle unique d’expansion et de régression de la population. L’économie mondiale se contractera inévitablement et l’humanité subira une "correction" démographique majeure au cours de ce siècle. 

Auteur: Rees William E.

Info: Traduction DeepL du résumé de "The Human Ecology of Overshoot: Why a Major ‘Population Correction’ Is Inevitable". Sur le blog de Paul Jorion. 27 août 2023

[ surconsommation ] [ changement climatique ] [ transition énergétique ]

 

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Ajouté à la BD par Le sous-projectionniste

question

Nous devons à présent nous faire une raison. A l’issue d’un long combat, la croyance, aujourd’hui, l’emporte sur la connaissance. Un peu partout, dans notre monde, le recrutement des scientifiques se fait de plus en plus malaisé, les étudiants délaissent les sciences – sauf en Chine sans doute, et en Inde. Et partout, ailleurs et ici, les croyances (de toutes sortes) se multiplient, se durcissent, nous encerclent, nous envahissent, nous attaquent.
Est-ce un bien ? Un mal ? Est-ce, comme pour d’autres modes de vie, une évolution passagère et indifférente ? Dur à dire.
Nous pensions nous diriger – nous ; l’Occident, les modernes, les évolués, les éclairés – tant bien que mal, siècle après siècle, et surtout dans les trois derniers, vers plus de clarté, plus de force, plus de compréhension des choses et des êtres, plus de maîtrise même ; nous nous trompions. L’obscurité marchait sans cesse à nos côtés, aussi rapide, plus rapide peut-être, que la lumière. L’éducation de tous, que nous jugions indispensable, s’effritait. Elle nous semblait de plus en plus inadaptée, vieillotte, comme un instrument de musique dont nous ne reconnaîtrions plus les accords. Du même coup, l’obscurité et sa sœur l’ignorance prospéraient, surtout depuis une cinquantaine d’années, et aussi leur proche cousine, la violence. Mais nous ne voulions pas, et nous ne pouvions pas, pendant longtemps, les voir.
En France, à la fin du XXe siècle, même si cela nous étonne, le nombre d’analphabètes était plus élevé que cent ans plus tôt. Et sans doute, aujourd’hui, ne cesse-t-il de croître, comme croît la population. Ailleurs aussi ? Nous ne le savons pas, mais c’est probable.

Auteur: Carrière Jean-claude

Info: Croyance

[ nord-sud ] [ décadence ] [ rationalisme ]

 

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femmes-hommes

Une chercheuse australienne trouve les talents inattendus du chant des phoques
SYDNEY Thu Jun 30, 9:45 AM ET (AFP) - une chercheuse australienne a montré que les mâles de deux espèces de phoques en Antarctique courtisent les compagnes potentielles en chantant des mélodies complexes. Tracey Rogers du zoo de Taronga de Sydney dit que les phoques léopard, qui peuvent croître jusqu'à trois mètres et ont des rangées de dents pointues comme des rasoir ont un côté sensible malgré leur aspect agressif. "les mâles sont comme des chanteurs d'opéra" dit-elle." ils se mettent à l'envers sous l'eau et basculent doucement dans les deux sens, chantant de manière émouvante des chansons stylisées qui portent sur de longues distances." Tracey dit que les chansons des mâles tendent vers deux catégories, un grognement réitéré mat ou une mélodie complexe qui rivalise en beauté celle des chansons de baleine à bosse et pourrait être entendue sous l'eau à 40 kilomètres (25 milles). Elle dit que quelques mâles amoureux ont chanté jusqu'à 13 heures par jour afin d'essayer de trouver une compagne, prenant des courtes pauses de deux-minute entre les chants. Alors que les phoques léopard sont les animaux solitaires et chantent pour trouver compagne à de longues distances, les phoques de Weddell qui vivent en colonies, aiment avoir une assistance. "Les espèces coloniales comme des phoques de Weddell sont plus comme des chanteurs de jazz" dit elle. "les mâles s'exécutent sur scène sous-marines dans les secteurs fréquentés par des femelles alors qu'elles se déplacent avec leur bébés sur leur terrain de chasse. "ils savent où leur public est, ils ne doivent pas s'inquiéter d'un signal sur de longues distances et ils n'ont pas besoin d'adhérer a des règles strictes. "Ainsi ils improvisent, présentant de nouveaux types de sons avec diverses rangées de vocalises. En leur monde, l'agilité, la finesse et les beaux chants sont ce qui compte.

Auteur: Fortean Times

Info:

[ mâles-femelles ] [ vus-scientifiquement ]

 
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couple

Or il arriva que, le lendemain, le destin me réserva un don différent et unique : la rencontre avec une femme, jeune et faite de chair et d'os, chaude contre ma jambe à travers nos manteaux, allègre au milieu du brouillard humide des vallées, patiente, savante et sûre tandis que nous marchions dans les rues encore bordées de décombres. En quelques heures, nous sûmes que nous nous appartenions, non pour une rencontre mais pour la vie, ainsi qu'il en a été. En quelques heures, je m'étais senti neuf et plein de puissances nouvelles, lavé et guéri de mon long mal, prêt enfin à entrer dans la vie avec joie et vigueur ; le monde, autour de moi, était lui aussi soudainement guéri, et exorcisés le nom et le visage de la femme qui était descendue aux enfers avec moi et n'en était pas revenue. Mon écriture même devint une aventure différente, non plus l'itinéraire douloureux d'un convalescent, d'un homme qui mendie de la pitié et des visages amis, mais une construction lucide, qui avait cessé d'être solitaire – une œuvre de chimiste qui pèse et sépare, mesure et juge sur des preuves sûres, et s'ingénie à répondre aux pourquoi. À côté du soulagement libérateur qui est le propre de celui qui est de retour et raconte, j'éprouvais maintenant dans l'écriture un plaisir complexe, intense et nouveau, semblable à celui que j'avais éprouvé, étudiant, en pénétrant dans l'ordre solennel du calcul différentiel. Il était exaltant de chercher et de trouver, ou de créer, le mot juste, c'est-à-dire mesuré exactement, bref et fort, de tirer les choses du souvenir, et de les décrire avec le maximum de rigueur et le minimum d'encombrement. Paradoxalement, mon bagage de souvenirs atroces devenait une richesse, une semence ; il me semblait, en écrivant, croître comme une plante. Dans le train de marchandises du lundi suivant, pressé au milieu de la foule ensommeillée et emmitouflée dans les cache-nez, je me sentais joyeux et décidé comme jamais avant ni après. J'étais prêt à défier le monde entier et tout le monde.


Auteur: Levi Primo

Info: ​​​​​​​Le Système périodique

[ amour ] [ fertilisant ] [ contact ] [ rapprochement ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

imagination enfantine

Je suis couché dans mon lit, à mon cinquième étage, et mon jour, que rien n'interrompt, est comme un cadran sans aiguilles. De même qu'une chose qui était longtemps perdue, se retrouve un matin à sa place, ménagée et bonne, presque plus neuve qu'au jour de la perte, comme si elle avait été confiée aux soins de quelqu'un, - de même se retrouvent ça et là sur la couverture de mon lit des choses perdues de mon enfance et qui sont comme neuves. Toutes les peurs oubliées sont de nouveau là.

La peur qu'un petit fil de laine qui sort de l'ourlet de la couverture ne soit dur, dur et aigu comme une aiguille en acier ; la peur que ce petit bouton de ma chemise de nuit ne soit plus gros que ma tête, plus gros et plus lourd, la peur que cette petite miette de pain ne soit en verre lorsqu'elle touchera le sol et qu'elle ne se brise, et le souci pesant qu'en même temps tout ne soit brisé ; qu'à jamais tout ne soit brisé, la peur que ce bord déchiré d'une lettre ouverte ne soit un objet défendu, un objet indiciblement précieux pour lequel nul endroit de la chambre ne serait assez sûr ; la peur d'avaler, si je m'endormais, le morceau de charbon qui est là devant le poêle ; la peur qu'un chiffre quelconque ne puisse commencer à croître dans mon cerveau jusqu'à ce qu'il n'y ait plus place pour lui en moi ; la peur que ma couche ne soit en granit, en granit gris ; la peur de crier et qu'on n'accoure à ma porte et qu'on ne finisse par l'enfoncer ; la peur de me trahir et de dire tout ce dont j'ai peur, et la peur de ne pouvoir rien dire, parce que tout est indicible, et les autres peurs.. les peurs.

J'ai prié pour retrouver mon enfance, et elle est revenue, et je sens qu'elle est toujours dure comme autrefois et qu'il ne m'a servi à rien de vieillir.

Auteur: Rilke Rainer Maria

Info: Les Cahiers de Malte Laurids Brigge

[ regret ] [ ravivée ]

 
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Ajouté à la BD par miguel

déprise de soi

Bien qu'aujourd'hui on semble l'ignorer, la formation de la faculté d'attention est le but véritable et presque l'unique intérêt des études. La plupart des exercices scolaires ont aussi un certain intérêt intrinsèque ; mais cet intérêt est secondaire. Tous les exercices qui font vraiment appel au pouvoir d'attention sont intéressants au même titre et presque également.

Les lycéens, les étudiants qui aiment Dieu ne devraient jamais dire : "Moi, j'aime les mathématiques", "Moi, j'aime le français", "Moi, j'aime le grec". Ils doivent apprendre à aimer tout cela parce que tout cela fait croître cette attention, qui, orientée vers Dieu, est la substance même de la prière.

N'avoir ni don ni goût naturel pour la géométrie n'empêche pas la recherche d'un problème ou l'étude d'une démonstration de développer l'attention. C'est presque le contraire. C'est presque une circonstance favorable.

Même il importe peu qu'on réussisse à trouver la solution ou à saisir la démonstration, quoiqu'il faille vraiment s'efforcer d'y réussir. Jamais, en aucun cas, aucun effort d'attention véritable n'est perdu. Toujours il est pleinement efficace spirituellement, et par suite aussi, par surcroît, sur le plan inférieur de l'intelligence, car toute lumière spirituelle éclaire l'intelligence.

Si on cherche avec une véritable attention la solution d'un problème de géométrie et si, au bout d'une heure, on n'est pas plus avancé qu'en commençant, on a néanmoins avancé, durant chaque minute de cette heure, dans une autre dimension plus mystérieuse. Sans qu'on le sente, sans qu'on le sache, cet effort en apparence stérile et sans fruit a mis plus de lumière dans l'âme. Le fruit se retrouvera un jour, plus tard, dans la prière. Il se retrouvera sans doute aussi par surcroît dans un domaine quelconque de l'intelligence, peut-être tout à fait étranger à la mathématique. Peut-être un jour celui qui a donné cet effort inefficace sera-t-il capable de saisir plus directement, à cause de cet effort, la beauté d'un vers de Racine. Mais que le fruit de cet effort doive se retrouver dans la prière, cela est certain, cela ne fait aucun doute.

Auteur: Weil Simone

Info: "Attente de Dieu"

[ persévérance ] [ gratuité ] [ karma yoga ] [ travail ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

dissidence

Les mauvais sentiments ne représentent peut-être pas la garantie absolue de la bonne littérature, mais les bons, en revanche, sont une assurance-béton pour faire perdurer, pour faire croître et embellir tout ce qu’on peut imaginer de plus faux, de plus grotesquement pleurnichard, de plus salement kitsch, de plus préraphaélite goitreux, de plus romantique apathique, de plus victorien-populiste qui se soit jamais abattu sur aucun public. La réalité ne tient pas debout en plein vent caritatif. Un romancier véridique, aujourd’hui, serait traité comme autrefois les "porteurs de mauvaises nouvelles" : on le mettrait à mort séance tenante, dès remise du manuscrit. C’est pour cela exactement qu’il n’y a plus de romanciers. Parce que quelqu’un qui oserait aller à fond, réellement, et jusqu’au bout de ce qui est observable, ne pourrait qu’apparaître porteur de nouvelles affreusement désagréables.

La Littérature ? Il y a des Fêtes du Livre pour ça.

L’air du temps cherche tout ce qui unit. Rien n’est écœurant comme cette pêche obscène aux convergences. Nous vivons sous une arrogance puritaine comme on en a rarement vu. [...]

L’enfer contemporain est pavé de bonnes dévotions qu’il serait si agréable de piétiner. C’est un crime contre l’esprit, c’est une désertion gravissime de ne pas essayer, jour après jour, d’étriller quelques crapuleries. Les gens ne croient plus, dit-on, que ce qu’ils ont vu à la télé ? Ça tombe bien, la littérature a toujours été là, en principe du moins, pour démolir ce que tout le monde croit. S’il en existait encore une, s’il y avait encore des écrivains, au lieu d’"auteurs", au lieu de "livres", on pourrait peut-être se divertir. Toute entreprise d’envergure a toujours été, dans ce domaine, par un bout ou par un autre, franchement démoralisatrice, saccageuse de pastorale. Voyez les niaiseries de chevalerie pulvérisées dans Cervantès ; ou encore la "chimère" religieuse à son plus haut point d’hégémonie pourchassée par Sade de bout en bout ; ou le parti dévot dans Molière… Non, aucun grand écrivain n’a jamais accepté, quels que soient les dangers, de descendre de la constatation des données de la société à l’apologie de la nécessité de cette dernière.

Auteur: Muray Philippe

Info: "Défriser l'être", tiré de L'Empire du Bien

[ démystification ]

 
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