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dérisoire

A côté de moi ça va serpiller, enfilmer, transpaletter, déballer, étudier et sans doute se faire chier jusqu'au soir. Personne ne parle sauf deux jeunes trentenaires au niveau médian de la déprime hivernale, bien emballés dans des trois-quarts aux cols avachis, et comme j'ai rien d'autre à faire je les écoute. Ils ont fait la même fac d'économie et je comprends rapidement que ça leur a pas servi à grand-chose de suer pendant cinq ans, puisqu'ils roulent vers une formation de gestion des énergies avec laquelle ils ont l'air d'espérer trouver un travail qui corresponde un peu à ce pour quoi ils ont effrité leur jeunesse. Ils ont même pas l'air d'y croire vraiment.

Auteur: Johannin Simon

Info: Nino dans la nuit, Pages 142-143, Allia, 2019

[ jeu social ]

 

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prière

HAPPY NEW YEAR

Écoute, je ne demande pas grand-chose,
seulement ta main, la tenir
comme une rainette qui dort contente ainsi.
J'ai besoin de cette porte que tu m'offrais
pour entrer dans ton monde, ce petit bout
de sucre vert, joyeux de sa rondeur.
Me prêtes-tu ta main cette nuit
de fin d'année et de chouettes enrouées ?
Tu ne le peux pas pour des raisons techniques. Alors
je la tisse avec l'air, ourdissant chaque doigt,
la pêche soyeuse de la paume
et le verso, ce pays d'arbres bleus.
Je la prends ainsi et je la soutiens, comme
si de cela dépendaient
beaucoup des biens du monde,
la suite des quatre saisons,
le chant des coqs, l'amour des hommes.

Auteur: Cortazar Julio

Info: Crépuscule d'automne, 31-12-1951

[ poème ]

 
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anticivisme

(...) je détestais Paris, cette ville infestée de bourgeois écoresponsables me répugnait, j’étais peut-être un bourgeois moi aussi mais je n’étais pas écoresponsable, je roulais en 4x4 diesel – je n’aurais peut-être pas fait grand-chose de bien dans ma vie, mais au moins j’aurais contribué à détruire la planète – et je sabotais systématiquement le programme de tri sélectif mis en œuvre par le syndic de l’immeuble en balançant les bouteilles de vin vides dans la poubelle réservée aux papiers et emballages, les déchets périssables dans le bac de collecte du verre. Je m’enorgueillissais quelque peu de mon absence de civisme, mais aussi je tirais une mesquine vengeance du montant indécent du loyer et des charges (...)

Auteur: Houellebecq Michel

Info: Sérotonine

[ justification ] [ rumination ] [ vandalisme ]

 

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médias

Du temps de Balzac, on apprenait la vie d'un médecin de campagne dans Balzac ; du temps de Flaubert, la vie de l'adultère dans Bovary, etc., etc. Maintenant nous sommes renseignés sur tous ces chapitres, énormément renseignés : et par la presse, et par les tribunaux, et par la télévision, et par les enquêtes médico-sociales. Oh ! il y en a des histoires, avec des documents, des photographies... Il n'y a plus besoin de tout ça. Je crois que le rôle documentaire, et même psychologique, du roman est terminé, voilà mon impression. Et alors, qu'est-ce qui lui reste ? Eh bien, il ne lui reste pas grand-chose, il lui reste le style, et puis les circonstances où le bonhomme se trouve.

Auteur: Céline Louis-Ferdinand

Info: LFC vous parle, 1957, Romans 2, la Pléiade, Gallimard 1996<p.932>

 

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personnage

Auparavant, Peredonov avait tenu à exposer ses livres comme pour témoigner de ses idées libérales. En fait, il n'avait ni idées ni même envie de réfléchir. Il gardait ces livres pour la façade, mais ne les lisait jamais. D'ailleurs, il y avait longtemps qu'il n'avait lu le moindre livre; il prétendait n'avoir pas le temps; il n'était abonné à aucun journal et ne se tenait au courant des événements que par les conversations. Il n'avait pas grand-chose à apprendre, car rien ne l'intéressait dans la vie, à part sa propre personne. Il allait même jusqu'à se moquer des abonnés aux journaux, leur reprochant de gaspiller leur argent et leur temps. Il faut croire que son temps lui paraissait éminemment précieux.

Auteur: Fyodor Sologoub

Info: Un démon de petite envergure

[ superficiel ] [ paresseux ] [ égoïste ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

conversation

La fille de Mama, une belle fille, avait épousé un gros Italien. Tous deux se déclarèrent communistes. Lui travaillait de nuit pour une boîte branchée tandis qu’elle passait ses journées et ses nuits à lire et à masser ses jolies jambes. Ils me servirent du vin italien. Je le bus sans comprendre un traître mot de leur baratin. Je me sentis vite largué. Le communisme ne m’inspirait pas plus que la démocratie. Le temps passant, j’en arrivai à penser que j’étais un parfait imbécile. Ne le comprenaient-ils pas ? Pourquoi ne me parlaient-ils pas de ce vin ? C’était quoi, ce discours ? Ça ne m’intéressait pas. Ça n’éveillait rien en moi. Ne voyaient-ils pas que malgré mon apparence, je n’étais qu’un pas grand-chose ?

Auteur: Bukowski Charles

Info: Dans "Un carnet taché de vin", page 113

[ ennui ] [ indifférence ] [ auto-dénigrement ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

perdu

Les événements dont je vais parler se sont passés avant que ma vie ne prenne forme. Elle pouvait encore partir dans toutes les directions, comme lorsque l'on erre au hasard, par un soir d'été. On est jeune, on se dit que tout est possible, même s'il n'arrive pas grand-chose pour autant. On est encore seul face à l'existence, détaché, parce que la vie ne s'est pas encore intéressée à nous, parce que nous n'y avons pas encore apposé nos marques. On peut même avoir l'impression d'être un intrus, un importun. La liberté a le goût amer du fruit vert tandis que l'on prolonge son errance à travers la ville assez longtemps pour la voir se vider des gens qui rentrent chez eux.

Auteur: Grondahl Jens Christian

Info: Les Mains Rouges de

[ solitude ] [ adolescence ] [ quête ]

 

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savoirs

Ce qui change le monde, c'est la connaissance. Rien d'autre, rien ne peut transformer le monde. La connaissance seule peut le changer, tout en le laissant tel qu'il est, inchangé. Vu sous cet angle, le monde est éternellement immuable, mais aussi en perpétuel changement. Tu me diras que ça ne nous sert pas à grand-chose. N'empêche que pour rendre la vie supportable, on peut le dire, l'humanité dispose d'une arme, qui est la connaissance. les bêtes n'ont pas besoin de ça. Parce que pour elles ça ne signifie rien : rendre la vie supportable. Mais l'homme, lui, connaît et se fait une arme de la difficulté même de supporter l'existence, sans que pour autant cette difficulté s'en trouve pour le moins adoucie.

Auteur: Mishima Yukio

Info: Le Pavillon d'or

[ thérapie ] [ homme-animal ]

 
Mis dans la chaine

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musique

- D'ailleurs, t'es d'où, Turner? Un monde tellement éloigné qu'il nous faut un putain de télescope pour le voir. Ton paternel allait bosser tous les matins avec une chemise blanche infroissable?
- En fait, la plus grande partie de sa vie, pendant près de quarante ans - jusqu'à ce que ça ferme -, il a travaillé à la scierie du coin. Après ça, il a plus fait grand-chose, pas même se lever de la table de la cuisine. Les vieux joueurs de banjo utilisaient un accord ouvert qu'ils appelaient sawmill*. Parce que c'est là qu'ils bossaient tous, dans des scieries, et qu'il y en avait tellement qui avaient perdu des doigts. Avec l'accord ouvert sawmill, on peut presque tout jouer avec un doigt ou deux.

Auteur: Sallis James

Info: Bois mort. *sawmill: scierie

[ guitare ] [ accord open ] [ anecdote ]

 

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médias

Parlant des journalistes de son pays, un syndicaliste américain a observé: "Il y a vingt ans, ils déjeunaient avec nous dans des cafés. Aujourd'hui, ils dînent avec des industriels." En ne rencontrant que des "décideurs", en se dévoyant dans une société de cour et d'argent, en se transformant en machine à propagande de la pensée de marché, le journalisme s'est enfermé dans une classe et dans une caste. Il a perdu des lecteurs et son crédit. Il a précipité l'appauvrissement du débat public. Cette situation est le propre d'un système: les codes de déontologie n'y changeront pas grand-chose. Mais, face à ce que Paul Nizan appelait "les concepts dociles que rangent les caissiers soigneux de la pensée bourgeoise", la lucidité est une forme de résistance.

Auteur: Halimi Serge

Info: Les nouveaux chiens de garde

[ compromission ]

 

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