Citation
Catégorie
Tag – étiquette
Auteur
Info



nb max de mots
nb min de mots
trier par
Dictionnaire analogique intriqué pour extraits. Recherche mots ou phrases tous azimuts. Aussi outil de précision sémantique et de réflexion communautaire. Voir la rubrique mode d'emploi. Jetez un oeil à la colonne "chaînes". ATTENTION, faire une REINITIALISATION après  une recherche complexe. Et utilisez le nuage de corrélats !!!!..... Lire la suite >>
Résultat(s): 136
Temps de recherche: 0.0738s

divinité

[...] Ludwig Feuerbach propose une explication de ce qu'est Dieu. Il ne nie pas son existence, il dissèque la chimère. Pas question de dire "Dieu n'existe pas", mais "Qu'est-ce-que ce Dieu auquel la plupart croient ?" Et de répondre : une fiction, une création des hommes, une fabrication obéissant à des lois particulières, en l'occurrence la projection et l'hypostase : les hommes créent Dieu à leur image inversée.
Mortels, finis, limités, douloureux de ces contraintes, les humains travaillés par la complétude inventent une puissance dotée très exactement des qualités opposées : avec leurs défauts retournés comme les doigts d'une paire de gants, ils fabriquent les qualités devant lesquelles ils s'agenouillent puis se prosternent. Je suis mortel ? Dieu est immortel : je suis fini ? Dieu est infini ; je suis limité ? Dieu est illimité ; je ne sais pas tout ? Dieu est omniscient ; je ne peux pas tout ? Dieu est omnipotent ; je ne suis pas doué du talent d'ubiquité ? Dieu est omniprésent ; je suis créé ? Dieu est incréé ; je suis faible ? Dieu incarne la Toute-Puissance ; je suis sur Terre ? Dieu est au ciel ; je suis imparfait ? Dieu est parfait ; je ne suis rien ? Dieu est tout, etc.
La religion devient donc la pratique d'aliénation par excellence : elle suppose la coupure de l'homme avec lui-même et la création d'un monde imaginaire dans lequel la vérité se trouve fictivement investie.

Auteur: Onfray Michel

Info: Traité d'athéologie : Physique de la métaphysique

[ fuite ] [ définition ] [ inversion ]

 

Commentaires: 0

écriture

L'homme ne récrée-t-il pas les mondes qui lui sont inaccessibles dans un univers de rêve, et selon son désir ? Ne récrée-t-il pas la peur et l'amour, afin de vivre dans le paradis ou l'enfer qu'il vient de créer ? L'imaginaire a ce sens-là dans mes romans.

J'ai rencontré beaucoup de gens dans ma vie, et beaucoup d'entre eux m'ont servi de modèles pour mes personnages. Mais tous mes personnages, c'est moi qui les ai créés dans mon travail d'écrivain. Bien sûr, je désire aller vers le réel, mais ce n'est pas la quête centrale dans mon travail. Je veux créer un monde d'imaginaire et de narration, faire quelque chose de différent : réaliser ce royaume de l'imaginaire par la parole. Cela dit, je sais que je ne suis ni le premier ni le dernier parmi ceux qui créent des univers de parole. C'est avant tout une démarche professionnelle, pour moi, comme elle l'a toujours été. Les "sages familiers" qui m'entouraient étaient aussi des hommes de métier. Homère était un vrai professionnel ; les "Homère" turcs et kurdes de mon époque sont aussi des professionnels. Leur art consiste à créer des mondes, en racontant des histoires. Ce ne sont ni des mystiques ni des charlatans ni des mendiants vagabonds, mais les maîtres d'un art que nous avons en partage. Ce sont des hommes d'honneur gagnant leur pain avec la parole. Ils étaient des personnes presque sacrées, dans le milieu où ils évoluaient.

Auteur: Yachar Kemal

Info: Entretiens avec Alain Bosquet. trad Altan Gokalp, Gallimard, collection "Blanche", 1992. pp 43-44

[ artisanat ] [ tradition ] [ racines ]

 

Commentaires: 0

Ajouté à la BD par miguel

ignorance

Dans la nature humaine il n’y a pas de loi, il n’y a pas de destinée, il n’y a pas de fatalité. Comment peut-il y avoir une loi dans l’infinité ? La liberté est sa devise. La liberté est sa nature et son héritage. Soyez libre et ayez alors autant de personnalités que vous voudrez. Alors nous jouerons comme l’acteur qui vient sur la scène jouer le rôle d’un mendiant. Comparez-le avec le vrai mendiant qui déambule dans la rue. La scène est peut-être la même dans les deux cas, les mots sont peut-être les mêmes, et pourtant quelle différence ! L’un jouit de la misère tandis que l’autre en souffre amèrement. Qu’est-ce qui fait la différence ? L’un est libre et l’autre ne l’est pas. L’acteur sait que son dénuement n’est pas réel et qu’il ne l’a assumé que pour le spectacle, tandis que le vrai mendiant y voit un état déjà trop familier qu’il doit supporter bon gré mal gré. Telle est la loi. Tant que nous n’avons aucune connaissance de notre nature réelle, nous sommes des mendiants, poussés de-ci de-là par toutes les forces de la nature et rendus esclaves de tout ce qui est dans la nature ; dans le monde entier nous crions au secours, mais le secours n’arrive jamais ; nous nous adressons à des êtres imaginaires et il ne vient pas davantage. Mais nous espérons toujours qu’il viendra, et ainsi une vie se passe à pleurer, à se lamenter, à espérer, et la même pièce se répète encore et toujours.

Auteur: Vivekânanda Swâmi

Info: Dans "Jnâna-Yoga", pages 319-320

[ samsâra ] [ mâyâ ] [ identification ]

 

Commentaires: 0

Ajouté à la BD par Coli Masson

dualisme

Satan, qui est d’abord Lucifer, le "Porte-Lumière", est voué, comme tout ange, à la réverbération cosmique de la Gloire divine : il est lui-même seulement dans la mesure où il se tourne vers la Lumière principielle pour la refléter. Mais, se tournant vers lui-même, il découvre alors sa propre splendeur qui l’éblouit et l’aveugle. Oubliant qu’il n’est que le reflet du rayonnement divin, il veut s’en emparer et se l’approprier. Par un véritable cogito angéliste, il identifie son être à la conscience possessive qu’il en prend. En conséquence, occultant la Source lumineuse qui l’irradie, il "actualise" la "face obscure" du miroir, en même temps que son incompréhension de l’Absolu. Car toute autre créature lui paraît indigne de lui et du Créateur, nul n’ayant, plus que lui, le souci de l’honneur de Dieu. Comment admettre que le Très-Haut ait aussi créé ce "bas-monde" et qu’il y ait une "essence de la boue, de la crasse et du cheveu" ?

Il veut donc arrêter à son propre miroir le rayonnement de la Beauté divine. Ce faisant, tout ce qui est en dessous de lui se trouve couvert de son ombre et plongé dans la nuit : le mal est ainsi comme la réverbération ténébreuse et l’ombre de Satan sur le monde. N’ayant pas compris qu’aimer l’Absolu, c’est consentir au relatif, il espère pouvoir effacer la création inférieure que son amour jaloux de Dieu ne saurait supporter. Telle est l’essence angélique du mal. C’est pourquoi la révolte contre toutes les formes et leur destruction esthétique, relève bien de l’angélisme et de sa face obscure.

Auteur: Borella Jean

Info: La crise du symbolisme religieux, pp. 218-219

[ jugement de valeurs ] [ hiérarchie imaginaire ]

 

Commentaires: 0

Ajouté à la BD par Coli Masson

imaginaire

PREMIER. Pendant ce temps, le Leader connaît des heures sombres.

SECOND (s’approchant). Avant de poursuivre le poème, je voudrais montrer à nos amis ici présents que même Hitler, tout malicieusement occupé qu’il soit avec les affaires humaines, a bien le sens de l’autre monde, le monde inhumain. Ce coucher de soleil sur la mer du Nord vient juste de s’en aller vers l’ouest ; et le paysage de Berchtesgaden, les rêves de nature de Wagner et ainsi de suite. C’est romantique, et pourtant insuffisamment efficace, mais c’est encore une source de son pouvoir. Si c’était efficace, cela entraînerait un refus catégorique de ce genre de pouvoir, mais bien entendu c’est simplement romantique et ça le fait souffrir.

PREMIER. Vous voulez dire qu’il est légèrement poète.

TROISIEME. Ceux qui sont avec lui aussi. Ils disent "le sang et la terre" tandis que l’Ouest dit "démocratie". Avez-vous déjà entendu un mot plus prosaïque ? Démocratie : le gilet de sauvetage en argile qui a fait couler Athènes, et fait couler la France. Le sang et la terre sont l poésie, vous pouvez vous battrez pour ça ; la démocratie n’est que pure prose, abstraite, indéfinie, et, ainsi qu’ils l’utilisent, malhonnête. Pourquoi l’Ouest ne peut-il crier "Liberté" ? Les mots ont un grand pouvoir, et le monde change.

SECOND. Liberté, est-ce un mot bien défini ?

TROISIEME. Non, pour moitié de la prose : abstrait mais noble. Il est comparatif : comme par exemple, l’Anglais a moins de liberté que l’Allemand, et l’Allemand moins que le Russe ; mais c’est un mot que la poésie peut admettre et pour lequel les hommes peuvent se battre.

Auteur: Jeffers Robinson

Info: Dans "Mara ou Tu peux en vouloir au soleil", Préface, trad. de l’anglais (États-Unis) par Cédric Barnaud, éditions Unes, 2022, page 67

[ pouvoir performatif ]

 

Commentaires: 0

Ajouté à la BD par Coli Masson

enfants-animaux

Nombre d’enfants ont mal vécu leur Œdipe ou leur sortie de l’Œdipe par manque d’une castration, je veux dire que manque d’être verbalisée la prohibition de la réalisation du désir sexuel en famille, laquelle libère le désir pour sa réalisation hors du milieu familial. Par manque d’occasions fréquentes de voir d’autres enfants, leurs parents voulant les garder pour eux les jours de congé, ces enfants-là cherchent à avoir des animaux domestiques, tant pour les aimer que pour les mettre en leur dépendance. Ce sont des chats, des chiens, des animaux de compagnie, des hamsters, et même aussi, maintenant, des chevaux que les enfants aiment beaucoup lorsqu’ils sont doux. Cela ne veut pas dire, d’ailleurs, que ces enfants, avec le temps, ne vont pas "s’en sortir" et arriver à résoudre leur Œdipe ; mais ce sera plus tard, car les animaux sont comme leurs objets transitionnels d’autrefois, qui les reliaient imaginairement à leur mère-sein. Ces animaux qu’ils aiment à câliner, à caresser et dont ils se font aimer, à qui ils commandent ou dont ils se font craindre, sont pour eux des objets transitionnels de leur relation sensuelle diffuse aux parents d’avant la résolution de l’Œdipe [...]. Cet attachement à des animaux peut d’ailleurs devenir un but de sublimation qui, plus tard, se continuera dans une vocation liée au monde animal. Je ne veux pas dire que toute bonne relation avec les animaux soit pour les humains le signe d’une image du corps non sortie de la relation œdipienne. Mais c’est le cas lorsqu’il s’agit d’animaux que l’amour de leur maître isole de leurs congénères, par la nécessité narcissique chez l’enfant d’avoir un confident affectif et muet.

Auteur: Dolto Françoise

Info: "L'image inconsciente du corps", éditions du Seuil, 1983, pages 186-187

[ explication ] [ passion ]

 

Commentaires: 0

Ajouté à la BD par Coli Masson

monade anthropique

Pour ceux qui vivent à l'intérieur de ses limites, les lumières de la ville sont le seul luminaire du vaste ciel. Les réverbères des rues éclipsent les étoiles, et l'éclat des réclames de whisky réduit même le clair de lune à une inconséquence presque invisible.

Ce phénomène est symbolique ; c'est une parabole en action. Mentalement et physiquement, l’homme est ainsi l’habitant, pendant la majeure partie de sa vie, d’un univers purement humain, et en quelque sorte "fabriqué-maison", creusé par lui-même dans le cosmos immense et non humain qui l’entoure, et sans lequel ni cet univers, ni lui-même ne pourraient exister. À l’intérieur de cette catacombe privée, nous édifions pour nous-mêmes un petit monde à nous, construit avec un assortiment étrange de matériaux – des intérêts et des "idéals", des mots et des technologies, des désirs et des rêveries en plein jour, des produits ouvrés et des institutions, des dieux et des démons imaginaires. Là, parmi les projections agrandies de notre personnalité, nous exécutons nos bouffonneries curieuses et perpétrons nos crimes et nos démences, nous pensons les pensées et ressentons les émotions appropriées à notre milieu fabriqué par l’homme, nous chérissons nos folles ambitions qui seules donnent une signification à une maison de fous. Mais pendant tout ce temps, en dépit des bruits de la radio et des tubes à néon, la nuit et les étoiles sont là - juste au-delà du dernier arrêt des autobus, juste au-dessus du dais de fumée illuminée. C’est là un fait que les habitants de la catacombe humaine trouvent trop facile, hélas, d’oublier ; mais, qu’ils oublient ou se souviennent, cela demeure toujours un fait. La nuit et les étoiles sont toujours là.

Auteur: Huxley Aldous

Info: Les portes de la perception

[ épiphénomène ]

 

Commentaires: 0

Ajouté à la BD par miguel

réflexion communautaire

Ce "moteur de recherche-base de données collaboratif" a une ambition quasi au-delà de la mégalomanie. Il aimerait supprimer les egos pour tenter de faire émerger quelques bribes de discernement collectif. Ne s'appuyer QUE sur le(s) sens du langage.

Quête qui passe par une discussion constante sur la signification des symboles de base, les mots, afin de préciser ces axiomes de la réflexion. Particulièrement pour l'étiquetage. (Internet est ici très utile).

Ainsi allons-nous peut-être esquisser ensembles quelques chaines de raisonnement ; points d'appuis, monades à facettes, algorithmes quantiques... qui préciseront un peu mieux - allons savoir - ce qui est offert à nos sens avant d'être formulé ; verbalisé.

Réflexives aussi, ces maths idiomatiques communautaires et ludiques, puisque ce mode de lecture FLP nous révèle, il nous aide à formuler des noeuds personnels, agrandit notre monde intérieur, dilate nos frontières, ces limitations d'être incarnés, comme exprimé par David Deutsch : "La réalité contient non seulement les preuves, mais aussi les moyens (nos esprits et nos outils) de la comprendre. Il existe des symboles mathématiques dans la réalité physique. Le fait que ce soit nous qui les ayons mis ici ne les rend pas moins physiques."

L'univers produit nos petites personnes, elles-même engendrent des myriades de symboles partagés : hyper structures que les intellects humains ne cessent de modeler, de transformer, d'affiner... Descriptifs de nos expériences au sein de ces carrefours, consensus partagés, que sont les mots (signifiants) et les langages.

Vous êtes ici au sein d'un grand jeu littéraire, celui de la verbalisation de notre réel et des "mondes possibles" que l'imaginaire sémantico-linguistique nous permet de développer.

Auteur: Mg

Info: 27 juillet 2017

[ approfondissement ] [ citation s'appliquant à ce logiciel ] [ mémétique ]

 

Commentaires: 0

citation s'appliquant à ce logiciel

Dans l'idéal un participant de FLP devrait avant tout s'intéresser aux "histoires", dès que les mots défilants font sens et intéressent - sans idées préconçues si possible. Aussi : dès le moment où le terme voyage astral (par exemple) est indiqué en étiquette ou implicite, c'est à dire conté comme "réel", cela impliquera clairement une forme d'impressionnisme.

De fait les manières de raconter sont souvent plus intéressantes que le contenu qui veut être transmis. Dit autrement pour quelqu'un de pragmatique au sens propre certains mots/sens sont quasi synonymes ou superposables de par leur subjectivité (leur non objectivité scientifique à ce jour). Par exemple : mort imminente, subconscient, télépathie, shc, hallucinations, voyage astral, rêve, inconscient, etc. Toutes les histoires qui sont issues ou se rapportent étroitement à ces termes sont donc à prendre avec intérêt et distanciation. Parce qu'au finish on s'aperçoit vite qu'ici aussi, c'est la créativité qui fait la différence. Qui manque surtout. Il est beaucoup trop facile à notre sens - et ça nous fait souvent rire - d'annoncer des trucs comme "dans cet autre monde/dimension, les concepts sont tellement évolués qu'il nous est impossible de les formuler pour vous autres primates de bas niveau, etc.. " alors que beaucoup de bons auteurs de Science-fiction sont allés tellement plus loin avec leurs imaginaires.

D'ailleurs en ces domaine "parapsy" ou paranormaux on notera rapidement les même antiennes qui reviennent, ces univers parallèles tellement plus larges, éclairés, multidimentionnels et ouverts... Ont aussi besoin de consensus.   

Bref, vu de l'autre bout de la lorgnette - psy, il est tout aussi intéressant de tenter de comprendre pourquoi certaines personnes (dont nous pouvons souvent être) sont enclines à pencher vers des récits plus proches du merveilleux que de la réalité.

On devine assez aisément la réponse.

Auteur: Mg

Info: Texte, inspiré et en réponse à une participante qui gratifia FLP de l'intéressante et amusant récit d'un de ses voyages astraux, au cours duquel elle tenta de communiquer avec son cheval. Cette dame s'inquiétait de passer pour folle.

[ ouverture ] [ inventivité sémantique ] [ lecture fuite ] [ imagination ] [ littérature plaisir ]

 

Commentaires: 0

Ajouté à la BD par miguel

cité imaginaire

Au-delà de six fleuves et trois chaînes de montagnes surgit Zora, ville que ne peut oublier celui qui l’a vue une fois. Mais ce n’est pas qu’elle laisse dans le souvenir comme d’autres villes mémorables une image hors du commun. Zora a la propriété de rester dans la mémoire endroit après endroit, dans la succession de ses rues, et des maisons le long des rues, et des portes et fenêtres des maisons, bien qu’elle n’y déploie aucune beauté ou rareté particulière. Son secret est dans la façon dont la vue court sur des figures qui se suivent comme dans une partition musicale, où l’on ne peut modifier ou déplacer aucune note. L’homme qui sait de mémoire comment Zora est faite, la nuit quand il ne peut dormir il imagine qu’il marche dans ses rues et il se rappelle l’ordre dans lequel se suivent l’horloge de cuivre, l’auvent rayé du barbier, la fontaine aux sept jets d’eau, la tour de verre de l’astronome, le kiosque du marchand de pastèques, la statue de l’ermite et du lion, le bain turc, le café du coin, la traverse qui conduit au port. Cette ville qui ne s’efface pas de l’esprit est comme une charpente ou un réticule dans les cases duquel chacun peut disposer ce qu’il veut se rappeler: noms d’hommes illustres, vertus, nombres, classifications végétales et minérales, dates de batailles, constellations, parties du discours. On pourra, entre chaque notion et chaque point de l’itinéraire, établir un lien d’affinité ou de contraste, qui serve à la mémoire de rappel instantané. Si bien que les hommes les plus savants du monde sont ceux qui savent Zora par cœur. Mais c’est inutilement que je me suis mis à voyager pour visiter la ville: contrainte de demeurer immobile et égale à elle-même pour qu’on s’en souvienne mieux, Zora languit, s’est défaite, a disparu. La Terre l’a oubliée.

Auteur: Calvino Italo

Info: Villes invisibles

[ arcanes ] [ aide-mémoire ] [ mnémotechnique ]

 

Commentaires: 0

Ajouté à la BD par miguel