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Avis aux écrivains. Vous rêvez de gloire, d'argent sonnant et trébuchant, de tirages monstres ? Veillez, en ce cas, à respecter quelques consignes : pas plus de onze mots par phrase, que vos personnages - au moins au nombre de 3 ou 4 - boivent du café, qu'ils se douchent, qu'ils froncent souvent les sourcils, serrent la mâchoire, soupirent, sourient ou hochent la tête. Evitez les rats, les géants et les ours, qui peuplent rarement les best-sellers. Faites fi de la nostalgie liée à l'enfance. Biffez les émotions complexes -telles que la honte et la pitié. Oubliez la nature, mer ou montagne. Il semble qu'elle ne fasse guère recette. Privilégiez les dialogues, les verbes d'action, le vocabulaire à caractère policier et judiciaire (enquêtes, pistolet, meurtre, avocat, indices). Evoquez les technologies les plus en pointe et multipliez les conflits. Tels sont les résultats scientifiques de l'étude algorithmique de 200 romans ayant monopolisé le palmarès des meilleures ventes établi par le New York Times...

Auteur: Internet

Info: Le Monde, Le best-seller et l'algorithme

[ évolution ] [ statistiques ] [ audimat ] [ nivellement par le bas ]

 
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lavage du linge

Dans les sociétés rurales anciennes, la lessive n'était pas une opération quotidienne mais un vaste chantier collectif d'envergure - qu'on appelait la "grande buée" - qui avait lieu deux fois l'an à l'automne et au printemps. Elle durait plusieurs jours et s'accompagnait de festivités qui réunissaient toute la communauté. D'autres petites lessives avaient lieu ponctuellement, en fonction des temps morts du travail agricole. Le lavage s'effectuait de façon sommaire aux points d'eau disponibles avant que des lavoirs couverts ne soient construits - au XIXe siècle pour l'essentiel - dans tous les villages. En ville, la lessive se professionnalise plus tôt, à partir du XVIIe siècle des blanchisseuses professionnelles apparaissent, des bateaux-lavoirs sont installés sur les cours d'eau - on en compte 68 sur la Seine en 1831 - et les lavoirs publics se multiplient. Il s'agissait d'une opération complexe, très ritualisée, fortement genrée et socialement différenciée : les plus riches confiaient leur linge aux lavandières qui allaient tous les jours au lavoir, ou aux blanchisseuses spécialisées.

Auteur: Jarrige François

Info: Dans "La décroissance" n°160 page 10

[ historique ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

éducation

... ce qui est très angoissant pour un enfant, c'est qu'un méchant soit en fin de compte gentil, car l'enfant a besoin de valeurs manichéennes. Les bons doivent être pleinement bons, et les méchants vraiment méchants. Si le méchant est sympathique, et qu'en plus il fait rire, rien ne va plus ; l'enfant ne s'y retrouve pas. L'intention de ce genre de films, et qui se multiplie malheureusement de nos jours, c'est de désamorcer par l'humour les peurs constitutives de l'enfant. Comme chacun sait, l'enfer est pavé de bonnes intentions. Mais ce choix de l'humour me semble extrêmement pervers. L'ayant expérimenté moi-même, je crois qu'une trop grande mise à distance des affects par l'humour est toujours troublante pour les enfants, trop jeunes pour comprendre. Sans nostalgie aucune, j'aurais tendance à dire que les Walt Disney, malgré la bêtise inhérente à certaines histoires, proposent aux enfants des valeurs sûres car profondément rassurantes : Cruella, au moins, était foncièrement méchante, ce qui pouvait réellement aider les enfants à se construire.

Auteur: Stora Michael

Info: Guérir par le virtuel : Une nouvelle approche thérapeutique

[ clarté ] [ pédagogie ] [ intelligibilité ] [ bipolarité ]

 

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socialisme politique

Ce qu’il faut, c’est arriver à penser les nouvelles formes de la vie concrète en dehors, ou au-delà, de la notion d’aliénation.

C’est ce que l’homme de gauche ne peut même pas envisager car il lui faut toujours et profondément incriminer le monde. L’homme de gauche aime l’homme et il n’aime pas le monde. Il veut croire le premier innocent et le second coupable. [...] Coincé entre l’impératif de ne pas apparaître pessimiste ou catastrophiste et celui de sembler tout de même subversif, il ne lui reste plus, d’un côté, qu’à raconter qu’une vie nouvelle commence, sourd de toutes parts, pousse, se multiplie, qu’elle est passionnante, jeune, généreuse, brouillonne, et qu’il ne faut pas en désespérer (et alors il n’a qu’un seul moyen pour ne pas en désespérer : ne pas la voir), et, de l’autre côté, mettre en accusation tout ce qui aliène encore cette merveilleuse vie nouvelle, notamment les "féodalités économiques et technocratiques" qui interdisent encore que le peuple ait vraiment le pouvoir et la parole.

Auteur: Muray Philippe

Info: Dans "Exorcismes spirituels, tome 4", Les Belles Lettres, Paris, 2010, page 1571

[ dualisme ] [ contradictions ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

pédagogie artistique

Qui trompe un autre se trompe beaucoup plus lui-même. On reconnaît donc les Charlatans à leur amour des riches robes, des cérémonies, décorums, rituels, retraites magiques, conditions absurdes et autres stupidités, trop nombreuses pour être relatées. Toute leur doctrine n'est qu'étalage vantard, une lâcheté avide de notoriété ; leur norme tout ce qui est inutile, leur échec certain assuré. C'est pourquoi ceux qui ont quelque capacité naturelle la perdent rapidement par leur enseignement. Ils ne peuvent que dogmatiser, implanter et multiplier ce qui est entièrement superficiel. Si j'étais professeur, je ne me comporterais pas en maître, celui qui en sait plus, ainsi l'élève ne pourrait prétendre au titre de disciple. Assimilant lentement, il ne serait pas conscient de son apprentissage, il ne répéterait pas l'erreur vitale ; sans crainte, il la réaliserait avec facilité. Le seul enseignement possible est de montrer à un homme comment apprendre de sa propre sagesse, et comment utiliser son ignorance et ses erreurs. Pas en obscurcissant sa vision et son intention par "ce qui est juste".

Auteur: Osman Spare Austin

Info: The Book of Pleasure (Self-Love): The Psychology of Ecstasy

[ ouverture ] [ autonomisation ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

création du besoin

L’individu dit moderne ne produit pas ce qu’il mange et porte, il le consomme. Au fil des décennies, la distance entre la production et l’individu s’est creusée qualitativement – produits de plus en plus sophistiqués que je ne peux pas fabriquer – et quantitativement – lieux de production hors de vue. Le développement de la société dite de consommation est à proportion de cette distance, qui en s’accroissant multiplie les biens dont l’acquisition requiert de l’argent, multiplies les gestes d’achat.

Dans ce processus personne n’a voulu la consommation. Les marchands n’ont pas voulu la consommation mais le profit. Les marchands sujets au “profitisme” ont travaillé à l’extension du domaine marchand et donc de la consommation. Le supposé consommateur n’a pas voulu les supermarchés. Je n’ai pas souvenir, en 1987, d’avoir croisé beaucoup d’humains suppliant qu’on invente la montre connectée avant que le manque ne les tue. Nous n’avons rien demandé. De ce récit s’infère la tâche de combattre, non le consumérisme, mais le profitisme, ou le “marchandisme”, dont la modalité moderne s’appelle le capitalisme.

Auteur: Bégaudeau François

Info: "Pourquoi je ne consomme pas", Socialter n°48, octobre-novembre 2021

[ délégation des compétences ] [ gavage ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

finance

Selon le NY Times d'aujourd'hui les 30,522 employés de Goldman Sachs ont gagné une moyenne de $600,000 l'année passée, moyenne qui prend aussi en compte les secrétaires, mais pas les nettoyeuses.... ce qui fait grosso merdo 18 milliards de dollars de salaire en 2007. Tout ceci presque exclusivement pour des cols blancs qui se branlent les neurones dans des réunions de money managers, devant des colonnes de chiffres sur Internet et souvent au golf... multipliez ce nombre par les autres banques d'affaires spécialistes de l'argent virtuel (Lehman, Merryl, JP Morgan and so on ) puis multipliez ce chiffre par 15 (ans). Vous aurez ainsi une idée des revenus de la bande de joyeux lurons (d'autres diront gangsters... ) qui manipulent le pognon, principalement à NYC, Londres, Paris, Genève... Et maintenant les obligations d'Etat américaines, les bons du Trésor, seront probablement la prochaine bulle à éclater sur les marchés financiers, la confiance dans la capacité des Etats-Unis à rembourser leur immense dette est mise en doute.... Bref il se pourrait que dans peu de temps les bons du trésor US fassent tout exploser.

Auteur: MG

Info: 29 sept 2008

[ spéculation ]

 

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cité imaginaire

Passé le gué, franchi le col, l’homme se trouve tout à coup face à la ville de Moriana, avec ses portes d’albâtre transparentes à la lumière du soleil, ses colonnes de corail qui soutiennent des frontons incrustés de serpentine, ses villas toutes de verre comme les aquariums où les ombres des danseuses aux écailles argentées nagent sous les lampadaires en forme de méduse. S’il n’en est pas à son premier voyage, l’homme sait déjà que les villes comme celle-ci ont un envers : il suffit de parcourir un demi-cercle pour avoir en vue la face cachée de Moriana, une étendue de tôle rouillée, de toile de sac, de planches hérissées de clous, de tuyaux noircis par la suie, de tas de pots, de murs aveugles couverts d’inscriptions délavées, de chaises dépareillées, de cordes tout juste bonnes pour se pendre à une poutre pourrie.

D’un côté à l’autre, la ville semble se continuer en une perspective qui multiplierait son répertoire d’images : en fait, elle n’a pas d’épaisseur, elle consiste uniquement en un envers et un endroit, comme une feuille de papier, avec une figure de-ci et une figure de-là, qui ne peuvent se détacher ni se regarder.

Auteur: Calvino Italo

Info: Villes invisibles

[ biface ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

se délecter

Nous savourons différentes préparations contenant chacune l’équivalent d’une cuillérée de nourriture. Leur présentation respecte des figures géométriques de base et leur poids est négligeable par rapport à celui de l’assiette. La portion la plus légère – du lièvre fumé et de l’oseille d’Åland, sous une forme presque invisible – pèse à peu près autant que la moustache dudit lièvre... Les verres de vin se multiplient devant nous. On nous sert en effet avec chaque plat une goutte du nectar recommandé par la maison pour l’accompagner, mais il est difficile d’en prolonger la dégustation quand on ne fait qu’une bouchée du mets. Et nous avons donc tous les deux devant nous une rangée de verres. Les vins sont loin d’être aussi différents les uns des autres que les descriptions que le serveur en donne. Nous croulons sous une avalanche d’adjectifs imprécis – ulmacé, flamboyant, aimable, souple, charnu, nerveux, herbacé et des dizaines d’autres – et d’informations clairement douteuses sur de petits domaines bios du nord-est de l’Italie. Je suis néanmoins conscient que le but d’un dîner aussi fortement tarifé n’est pas de relever le manque de logique de qui que ce soit ni d’exposer des arnaques, mais de rester assis face à face, et longtemps.

Auteur: Tuomainen Antti

Info: Ce matin, un lapin...  Ici deux couples sont côte à côte sur 2 tables adjacentes, l'un déguste consciencieusement alors que l'autre est absorbé pas les smartphones

[ profiter ] [ gastronomie ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

mystère

...il faut bien considérer comme le résultat d'un bricolage cosmique ce qui reste à la fois le problème le plus déconcertant et le conte le plus étonnant : la formation d'un être humain ; le processus qui, par la fusion d'un spermatozoïde et d'un ovule, met en route la division de la cellule-oeuf, qui devient deux cellules, puis quatre cellules, puis une petite boule, puis un petit sac. Puis, quelque part, dans ce petit corps en croissance, s'individualisent quelques cellules qui se multiplient jusqu'à former une masse de quelques dizaines de milliards de cellules nerveuses. Et c'est grâce à ces cellules qu'il devient possible d'apprendre à parler, à lire, à écrire et à compter. C'est avec ces cellules qu'il est possible de jouer du piano, de traverser une rue sans se faire écraser, ou d'aller faire une conférence à l'autre bout du monde. Toutes ces capacités sont contenues dans notre petite masse de cellules, toute la grammaire, la syntaxe, la géométrie, la musique. Et nous n'avons pas la moindre idée sur la manière dont tout cela se construit. Pour moi, c'est l'histoire la plus étonnante qu'on puisse raconter sur cette Terre. Beaucoup plus étonnante que n'importe quel roman policier ou de science-fiction.

Auteur: Jacob François

Info: Le jeu des possibles: Essai sur la diversité du vivant

[ sciences ] [ graine ] [ germination ]

 

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