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intellos courtisans

Si Orwell insiste tant sur la décence ordinaire ("common decency") des petites gens, c'est aussi pour dénoncer, par contraste, l'indécence extraordinaire des élites politiques et intellectuelles. Il en veut tout particulièrement à une catégorie de personnes qui auraient dû, plus que toutes les autres, faire preuve d'un peu plus de décence dans ses prises de positions publiques : les intellectuels. Tout au long de son œuvre, Orwell n'a eu de cesse de critiquer les intellectuels toujours prêts à braver la morale élémentaire pour légitimer des régimes notoirement tyranniques : "La plupart des intellectuels, pour ne pas dire tous, se sont ralliés à une forme de totalitarisme ou à une autre". Le constat est brutal, mais juste, et nous n'avons pas encore mesuré toute l'indignité intellectuelle et morale qu'il souligne. 

Certes, Orwell considère que la richesse prodigieuse de l'aristocratie terrienne et le goût du pouvoir de la classe dirigeante sont en eux-mêmes également indécents, mais, par-dessus-tout, il ne peut supporter la trahison des intellectuels. Souvent issus des classes moyennes, voire du peuple, ils semblaient pourtant être les mieux placés pour préserver à tout le moins une once de moralité dans un monde voué à l'exploitation des masses : 

"Lorsqu'on voit des hommes hautement instruits se montrer indifférents à l'oppression et à la persécution, on se demande ce qui est le plus méprisable, leur cynisme ou leur aveuglement." (Essais, articles et Lettres vol IV).

Auteur: Bégout Bruce

Info: De la décence ordinaire

[ universitaires compromis ] [ arrivisme sociétal ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

passivité

Contre ce monde insaisissable et fantasmagorique où ce qui est noir aujourd’hui peut être blanc demain et où le temps qu’il faisait la veille peut être modifié par décret, il n’y a à vrai dire que deux remparts. Le premier est qu’on a beau s’acharner à nier la vérité, la vérité n’en continue pas moins d’exister, dans votre dos pour ainsi dire, et qu’il vous est par conséquent impossible de la violer sans nuire à l’efficacité militaire. La seconde, c’est qu’aussi longtemps qu’il demeurera sur cette terre des régions non conquises, la tradition libérale pourra continuer de vivre. Que le fascisme, ou l’association des fascismes divers, conquière le monde entier, et ces deux remparts s’écrouleront. Nous sous-estimons, en Angleterre, ce genre de danger, nos traditions et notre sécurité passée nous ayant inculqué la croyance sentimentale que tout finit toujours par s’arranger et que ce que l’on craint le plus n’arrive jamais pour de bon. Nourris pendant des siècles d’une littérature où le bon droit triomphe invariablement au dernier chapitre, nous sommes presque instinctivement convaincus qu’à long terme le mal va toujours de lui-même à sa perte. Le pacifisme, par exemple, repose largement sur cette idée. Ne résistez pas au mal, il se détruira tout seul, d’une façon ou d’une autre. Mais pourquoi se détruirait-il ? Quelles preuves avons-nous qu’il le fasse jamais ? Et quel exemple y a-t-il d’un État industrialisé moderne qui se soit effondré sans l’intervention armée d’une puissance extérieure ?

Auteur: Orwell George

Info: Dans "Pourquoi j'écris ?", trad. de l'anglais par Marc Chénetier, éditions Gallimard, 2022, pages 27-28

[ croyance réconfortante ] [ zen hypocrite ] [ optimisme ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

clochard

Les mendiants ne travaillent pas, dit-on. Mais alors, qu’est-ce que le travail ? Un terrassier travaille en maniant un pic. Un comptable travaille en additionnant des chiffres. Un mendiant travaille en restant dehors, qu’il pleuve ou qu’il vente, et en attrapant des varices, des bronchites, etc. C’est un métier comme un autre. Parfaitement inutile, bien sûr – mais alors bien des activités enveloppées d’une aura de bon ton sont elles aussi inutiles. En tant que type social, un mendiant soutient avantageusement la comparaison avec quantité d’autres. Il est honnête, comparé aux vendeurs de la plupart des spécialités pharmaceutiques ; il a l’âme noble comparé au propriétaire d’un journal du dimanche ; il est aimable à côté d’un représentant de biens à crédit – bref c’est un parasite, mais un parasite somme toute inoffensif. Il prend à la communauté rarement plus que ce qu’il lui faut pour subsister et – chose qui devrait le justifier à nos yeux si l’on s’en tient aux valeurs morales en cours – il paie cela par d’innombrables souffrances. Je ne vois décidément rien chez un mendiant qui puisse le faire ranger dans une catégorie d’êtres à part, ou donner à qui que ce soit d’entre nous le droit de le mépriser.

Un mendiant, à voir les choses sans passion, n'est qu'un homme d'affaires qui gagne sa vie comme tous les autres hommes d'affaires, en saisissant les occasions qui se présentent. Il n'a pas plus que la majorité de nos contemporains failli à son honneur : il a simplement commis l'erreur de choisir une profession dans laquelle il est impossible de faire fortune.

Auteur: Orwell George

Info: Dans la dèche à Paris et à Londres, 1933

[ SDF ] [ dignité ] [ éloge ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

abrutissement

[...] contrairement à une opinion répandue même chez les gens cultivés, les prophéties de Huxley et Orwell sont très différentes l'une de l'autre. Orwell nous avertit du risque que nous courons d'être écrasés par une force oppressive externe. Huxley, dans sa vision, n'a nul besoin de faire intervenir un Big Brother pour expliquer que les gens seront dépossédés de leur autonomie, de leur maturité, de leur histoire. Il sait que les gens en viendront à aimer leur oppression, à adorer les technologies qui détruisent leur capacité de penser. Orwell craignait ceux qui interdiraient les livres. Huxley redoutait qu'il n'y ait même plus besoin d'interdire les livres car plus personne n'aurait envie d'en lire. Orwell craignait ceux qui nous priveraient de l'information. Huxley redoutait qu'on ne nous en abreuve au point que nous en soyons réduits à la passivité et à l'égoïsme. Orwell craignait qu'on ne nous cache la vérité. Huxley redoutait que la vérité ne soit noyée dans un océan d'insignifiances. Orwell craignait que notre culture ne soit prisonnière. Huxley redoutait que notre culture ne devienne triviale, seulement préoccupée de fadaises. Car, comme le faisait remarquer Huxley dans "Brave new world revisited", les défenseurs des libertés et de la raison, qui sont toujours en alerte pour s'opposer à la tyrannie, "ne tiennent pas compte de cet appétit quasi insatiable de l'homme pour les distractions". Dans "1984", ajoutait Huxley, le contrôle sur les gens s'exerce en leur infligeant des punitions ; dans "Le meilleur des mondes", il s'exerce en leur infligeant du plaisir. En bref, Orwell craignait que ce que nous haïssons ne nous détruise ; Huxley redoutait que cette destruction ne nous vienne plutôt de ce que nous aimons.

Auteur: Postman Neil

Info: Se distraire à en mourir, Le thème de cet ouvrage, repose sur l'idée que Huxley avait vu plus juste qu'Orwell

[ oppression ] [ comparaison ] [ homo festivus ] [ dualité ]

 

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Préambule pour la chaîne : AI, intelligence artificielle ou bêtise humaine ?

Devant l'hyper complexité, la puissance et la versatilité du monde, l'humanité apparait comme bien peu sage et fragile. Nous autres primates retors et pleins d'astuces sommes embringués dans un processus général d'affaiblissement de la race, dégénérescence commencée dès l'usage du premier outil - la première béquille, stigmate de notre éloignement et de notre différenciation égoïste au sein du système Gaïa. Ou de notre spécialisation.
Ce tropisme anthropomorphe toujours plus techno dépendant a apporté au vingtième siècle des résultats étonnants : surpopulation, démolition des biotopes et de la diversité des espèces animales, pollution, épuisement des ressources, réchauffement climatique...
En début de 3e millénaire, plutôt que réagir vigoureusement, les humains semblent entraînés sur une pente trop inclinée et glissante pour pouvoir stopper cette chute sans gros dégâts.
Dans ce tableau, heureusement, un certain optimisme reste de mise, on espère beaucoup des technosciences pour nous en sortir. Dépendance toujours.
C'est ici, vitesse de l'esprit et du développement des inquiétudes, qu'informatique et intelligence artificielle viennent autant nourrir nos espoirs que nos peurs. Il est avancé d'un côté que l'AI permettra de gérer (résoudre?) nos problèmes. De l'autre on prédit la "singularité", ce moment T où les machines surpasseront l'homme pour prendre le pouvoir. Une troisième tendance, mieux balancée peut-être, prévoit que l'humanité virus sera sous la coupe d'une petite oligarchie sur-argentée, installée dans quelque paradis "prévus pour", un peu comme dans le film Elysium, oligarchie tenant les commandes d'un système big brothérien en regard duquel celui d'Orwell fera figure d'aimable gag.
Voici donc l'état d'esprit du concepteur de cette chaîne - le surplomb. Les extraits, contradictoires parfois, sont disposés de manière à tenter d'informer au mieux, avec les meilleurs spécialistes, pour séparer le bon grain de l'ivraie. D'y voir un peu plus clair. N'hésitez pas à en proposer, à nourrir le débat.
Ou proposer une chaîne à la thématique mieux précisée.

Auteur: Mg

Info: On pourra aussi nourrir sa réflexion en cherchant directement dans la base de données avec des termes comme "homme-machine" et bien sûr "intellige" et "artifici", entre autres exemples.

[ machine learning ]

 
Mis dans la chaine

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Ajouté à la BD par miguel

éthique

S'il était possible qu'il se dégage des pages d'un livre une réelle puanteur, ce serait le cas pour celui-ci [l'autobiographie de Dali] [...]. Mais cela étant, il reste que Dali est un dessinateur exceptionnellement doué. C'est un exhibitionniste et un carriériste, mais ce n'est pas un imposteur. Il a cinquante fois plus de talent que la plupart des gens qui s'en prennent à sa moralité et ricanent devant ses tableaux. Et si l'on considère à la fois ces deux séries de faits, on se trouve face à un problème qui, en l'absence de toute base sérieuse d'accord, fait rarement l'objet d'une véritable discussion.
(...)
Ce que revendiquent en fait les défenseurs de Dali, c'est une sorte d'immunité artistique. L'artiste doit être exempté des lois morales qui pèsent sur les gens ordinaires. [...] On voit à quel point cette théorie est fausse si on l'applique à la criminalité ordinaire. [...] Si Shakespeare ressuscitait demain, et si l'on découvrait que sa distraction favorite consiste à violer des petites filles dans des voitures de chemin de fer, nous ne lui dirions sûrement pas de continuer à agir de la sorte sous prétexte qu'il écrira peut-être un nouveau Roi Lear.
(...)
Dali est un bon dessinateur et un être humain répugnant. L'un n'exclut pas l'autre et, en un sens, ne l'affecte même pas. Ce que nous demandons avant tout à un mur, c'est qu'il tienne debout. S'il tient debout, c'est un bon mur, et savoir à quoi il sert est une tout autre question. Et pourtant, le meilleur mur du monde mérite d'être abattu s'il entoure un camp de concentration.
(...)
Il représente un symptôme de la maladie du monde. L'important n'est pas de le dénoncer comme une crapule qui mériterait d'être cravachée en public, ni de le défendre comme un génie au-dessus de toute critique, mais de découvrir pourquoi il fait montre de ces aberrations particulières.

Auteur: Orwell George

Info: in L'immunité artistique. "Benefit of Clergy"

[ beaux-arts ] [ morale ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

principe généalogique

Quand on a appris que “iel” entrait au dico, on s’est encore esclaffés, on a fait des blagues douteuses sur le mode “Iel, mon mari !”, on s’est indignés à coups d’éditos, les plus éminentes sommités ont été consultées et la première dame a mis son grain de poivre. Pas sûr qu’il suffise de rire ou de protester pour arrêter cette dinguerie. Avec l’institutionnalisation d’un pronom “non-binaire”, car Le Robert est une institution, la police du langage franchit un cran. Il ne s’agit plus seulement de corriger les inégalités en amendant la langue (principe du politiquement correct), il s’agit d’effacer dans la langue ce qui relève encore de l’évidence concrète pour l’écrasante majorité des hommes : la différence des sexes.

Je ne sais pas si les promoteurs de cet escamotage ont lu Orwell et Klemperer, mais ils savent instinctivement que pour changer le réel, il faut subvertir le langage : inventez le mot et la chose adviendra. Bien avant l’arrivée de “iel”, de nombreux organismes avaient montré leur volonté de collaborer à l’ordre sémantique nouveau en proposant de cocher, à la rubrique “sexe”, la case “femme”, “homme” ou “autre”. Les responsables du Conservatoire national d’art dramatique savent bien qu’il y a deux sexes. En proposant aux candidats ce choix qui n’existe pas, ils espèrent faire moderne et échapper ainsi aux futures épurations. […]

En octobre, les autorités américaines ont délivré le premier passeport mentionnant le genre “X”. La révolution non binaire est en marche. Le capitalisme a ouvert le chemin de l’avenir radieux et désexualisé : en Amérique, tout cadre qui se respecte fait figurer “ses pronoms” sur ses profils de réseaux sociaux. […] Avec la “non-binarité”, le fantasme de la table rase est en phase d’être accompli. La révolution du genre ne veut pas mettre à bas l’ordre social ou politique, mais l’ordre anthropologique, le soubassement symbolique de l’espèce. Je ne veux pas vous faire peur, mais il n’est pas exclu qu’elle y parvienne.

Auteur: Lévy Elisabeth

Info: "Les non-bin errent" (éditorial), dans le Causeur de décembre 2021

[ indifférenciation ] [ dissolution ] [ filiation ] [ ultra-individualisme ]

 

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évolution

Dans ces sociétés riches où les deux parents travaillent, où les familles éclatées sont banalisées, où la loi a du mal à être incarnée par les figures parentales, auprès de qui les enfants sont-ils amenés à prendre des repères stables ? L'affaiblissement des idéologies, la quasi-disparition du poids des valeurs religieuses traditionnelles, des rituels sociaux, des normes sociales et institutionnelles ne permettent plus d'étayer la fragilité de certains fonctionnements parentaux. Par ailleurs, le modèle dominant proposé en échange - celui de la réussite matérielle - n'offre pas d'alternatives pour une valorisation des limites. De plus en plus, tandis que dans les générations passées, les parents avaient tendance à s'identifier - plus ou moins bien certes - à leurs propres parents, les consultations thérapeutiques d'enfants laissent découvrir bien souvent des parents identifiés à leurs enfants. De ce fait, ils éprouvent de grandes difficultés à tenir leur place d'exigence et de limitation. Au sein de ces configurations familiales, l'immaturité infantile de l'enfant a de la peine à être reconnu et respectée.
Un tel parent ne parviendra pas à comprendre aisément que son attente n'est pas compatible avec la maturité de l'enfant. Le parent, en voulant être aimé inconditionnellement, ne permet pas à l'enfant de construire des limites structurantes.
Dans un contexte technologique et social où les divers écrans (télévision, ordinateur, console de jeux) ont pris le pas sur les jeux collectifs (cartes, jeux de société, etc.) et parfois même sur l'éducation, l'impact du virtuel sur le réel ne saurait être ignoré du point de vue du fonctionnement psychique. Dans cette dynamique où le pouvoir des images ne cesse de croître, le travail d'élaboration de la pensée n'est pas facilité. Lorsque la société fictionnelle décrite par Georges Orwell dans 1984 devient réalité, qu'advient-il pour le sujet ? Lorsque le pouvoir politique, pour asseoir sa suprématie, fait tout ce qu'il peut pour promouvoir les images au détriment de la langue ou de la pensée, que devient le sujet ? Dans le roman 1984, parmi les principes du Novlangue (langue universelle destinée à écraser les différences), on retient l'appauvrissement de la langue - rendant impossible l'expression ou la formulation des pensées subversives.
Lorsque la société dominante tente d'écraser les singularités, ce sont les limites qui s'estompes ou s'effacent."

Auteur: Estellon Vincent

Info: Les états limites

[ standardisation ]

 

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visionnaires

Le lien manquant entre la folie et génie. Le génie ne peut pas exister sans trouble mental, selon une étude qui rappelle que George Orwell, LS Lowry et Lewis Carroll ont souffert une forme d'autisme parmi 21 autres artistes. Le portrait psychiatrique de certains des esprits les plus imaginatifs de l'histoire prétend prouver le lien entre folie et grandeur. Beethoven, Mozart, Hans Andersen et Emmanuel Kant sont parmi les musiciens, auteurs, peintres et philosophes qui ont été diagnostiqués avec le syndrome d'Asperger. Le Prof. Michael Fitzgerald, psychiatre et expert pour le syndrome qui affecte les rapports sociaux mais pas l'intellect, clame que les gens avec le mal d'Asperger ont une créativité artistique exceptionnelle, aussi bien que du génie mathématique. Einstein et d'autres génies de technologie ont été déjà suggérés comme étant victimes de ce mal.. Une des caractéristiques d'Asperger est pensée comme étant une incapacité à s'engager dans le jeu créateur. Le professeur Fitzgerald dit que le syndrome a presque certainement conduit Orwell, Lowry et Carroll à l'écriture et à la peinture comme forme de "d'auto aide". Asperger et la créativité sont deux faces de la même pièce de monnaie - on ne peut pas obtenir une sans l'autre" dit-il. Ses affirmations sont présentées dans "Genesis of Artistic Creativity". qui doit être édité ce mois, il a déjà gagné l'appui de la société autiste nationale. Le DR Judith Gould, directeur de l'unité diagnostic à la société autiste nationale, a indiqué hier :"la théorie tient la route, parce qu'un des critères du diagnostiques d'Asperger est une inégalité des capacités, où quelques qualifications sont meilleures que d'autres...Ce qui est considérablement souligné chez les génies." Cependant, le prof. John Geake, chercheur en créativité cognitive attaché à l'université d'Oxford et à l'université d'Oxford Brookes, n'est pas convaincu puisqu'il dit : "la vérité est que les personnes le plus fortement intelligentes sont très compétentes pour la vie." Le prof. Fitzgerald, psychiatre à l'université de la trinité à Dublin, a diagnostiqué plus de 900 personnes avec ce syndrome depuis qu'il a commencé à pratiquer en 1974. Pour son étude il a évalué les personnalités de 21 génies avec les critères d' Asperger en utilisant des biographies et des souvenirs de première main. Il croit qu'Orwell montrait un affaiblissement social, une concentration étroite, un comportement réitéré et une maladresse typiques du syndrome. Et Beethoven, "maladroit et non mûr émotionnellement... avait une tête exceptionnellement grande" correspondant aussi aux critères pour Asperger. Un expert de Beethoven, le Dr Barry Cooper, dit qu'il identifie à peine cette description du compositeur. "Il était maladroit parce que son esprit était sur des choses plus élevées... et je n'ai jamais entendu qu'il ait été décrit comme émotionnellement immature."

Auteur: Iggulden Amy

Info: 11 juin 2005

[ question ]

 

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régression linguistique

Baisse du QI, appauvrissement du langage et ruine de la pensée

L’effet de Flynn du nom de son concepteur, a prévalu jusque dans les année 1960. Son principe est que le Quotient Intellectuel (QI) moyen ne cesse d’augmenter dans la population. Or depuis les années 1980, les chercheurs en sciences cognitives semblent partager le constat d’une inversion de l’effet Flynn, et d’une baisse du QI moyen.

La thèse est encore discutée et de nombreuses études sont en cours depuis près de quarante ans sans parvenir à apaiser le débat. Il semble bien que le niveau d’intelligence mesuré par les tests de QI diminue dans les pays les plus développés, et qu’une multitude de facteurs puissent en être la cause.

A cette baisse même contestée du niveau moyen d’intelligence s’ajoute l’appauvrissement du langage. Les études sont nombreuses qui démontrent le rétrécissement du champ lexical et un appauvrissement de la langue. Il ne s’agit pas seulement de la diminution du vocabulaire utilisé, mais aussi des subtilités de la langue qui permettent d’élaborer et de formuler une pensée complexe.

La disparition progressive des temps (subjonctif, passé simple, imparfait, formes composées du futur, participe passé…) donne lieu à une pensée au présent, limitée à l’instant, incapable de projections dans le temps. La généralisation du tutoiement, la disparition des majuscules et de la ponctuation sont autant de coups mortels portés à la subtilité de l’expression. Supprimer le mot "mademoiselle" est non seulement renoncer à l’esthétique d’un mot, mais également promouvoir l’idée qu’entre une petite fille et une femme il n’y a rien.

Moins de mots et moins de verbes conjugués c’est moins de capacités à exprimer les émotions et moins de possibilité d’élaborer une pensée.

Des études ont montré qu’une partie de la violence dans la sphère publique et privée provient directement de l’incapacité à mettre des mots sur les émotions.

Sans mots pour construire un raisonnement la pensée complexe chère à Edgar Morin est entravée, rendue impossible. Plus le langage est pauvre, moins la pensée existe.

L’histoire est riche d’exemples et les écrits sont nombreux de Georges Orwell dans 1984 à Ray Bradbury dans Fahrenheit 451 qui ont relaté comment les dictatures de toutes obédiences entravaient la pensée en réduisant et tordant le nombre et le sens des mots. Il n’y a pas de pensée critique sans pensée. Et il n’y a pas de pensée sans mots. Comment construire une pensée hypothético-déductive sans maîtrise du conditionnel? Comment envisager l’avenir sans conjugaison au futur? Comment appréhender une temporalité, une succession d’éléments dans le temps, qu’ils soient passés ou à venir, ainsi que leur durée relative, sans une langue qui fait la différence entre ce qui aurait pu être, ce qui a été, ce qui est, ce qui pourrait advenir, et ce qui sera après que ce qui pourrait advenir soit advenu? Si un cri de ralliement devait se faire entendre aujourd’hui, ce serait celui, adressé aux parents et aux enseignants: faites parler, lire et écrire vos enfants, vos élèves, vos étudiants.

Enseignez et pratiquez la langue dans ses formes les plus variées, même si elle semble compliquée, surtout si elle est compliquée. Parce que dans cet effort se trouve la liberté. Ceux qui expliquent à longueur de temps qu’il faut simplifier l’orthographe, purger la langue de ses "défauts", abolir les genres, les temps, les nuances, tout ce qui crée de la complexité sont les fossoyeurs de l’esprit humain. Il n’est pas de liberté sans exigences. Il n’est pas de beauté sans la pensée de la beauté.

Auteur: Clavé Christophe

Info: 17.11.2019, l'Agefi

[ décadence culturelle ] [ mutation numérique ] [ simplification ]

 

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