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communisme

Le nom de Gramsci revient sans cesse depuis plusieurs mois, dans les médias, sur les réseaux sociaux, il est cité en permanence. Qui est-il et quelle est sa pensée?
Gramsci distingue deux types de sociétés. Pour faire simple, celles où il suffit, comme en Russie, de prendre le central téléphonique et le palais présidentiel pour prendre le pouvoir. La bataille pour "l’hégémonie" vient après, ce sont les sociétés "orientales" qui fonctionnent ainsi… Et celles, plus complexes, où le pouvoir est protégé par des tranchées et des casemates, qui représentent des institutions culturelles ou des lieux de productions intellectuelles, de sens, qui favorisent le consentement. Dans ce cas, avant d’atteindre le central téléphonique, il faut prendre ces lieux de pouvoir. C’est ce que l’on appelle le front culturel, c’est le cas des sociétés occidentales comme la société française, italienne ou allemande d’alors.
Au contraire de François Hollande et de François Lenglet, Antonio Gramsci ne croit pas à l’économicisme*, c’est-à-dire à la réduction de l’histoire à l’économique. Il perçoit la force des représentations individuelles et collectives, la force de l’idéologie… Ce refus de l’économicisme mène à ouvrir le "front culturel", c’est-à-dire à développer une bataille qui porter sur la représentation du monde tel qu’on le souhaite, sur la vision du monde…
Le front culturel consiste à écrire des articles au sein d’un journal, voire à créer un journal, à produire des biens culturels (pièces de théâtre, chansons, films etc…) qui contribuent à convaincre les gens qu’il y a d’autres évidences que celles produites jusque-là par la société capitaliste.
L’hégémonie, c’est l’addition de la capacité à convaincre et à contraindre
La classe ouvrière doit produire, selon Gramsci, ses propres références. Ses intellectuels, doivent être des "intellectuels organiques", doivent faire de la classe ouvrière la "classe politique" chargée d’accomplir la vraie révolution: c’est-à-dire une réforme éthique et morale complète. L’hégémonie, c’est l’addition de la capacité à convaincre et à contraindre.
Convaincre c’est faire entrer des idées dans le sens commun, qui est l’ensemble des évidences que l’on ne questionne pas.
La crise (organique), c’est le moment où le système économique et les évidences qui peuplent l’univers mental de chacun "divorcent". Et l'on voit deux choses: le consentement à accepter les effets matériels du système économique s’affaiblit (on voit alors des grèves, des mouvements d’occupation des places comme Occupy Wall Street, Indignados, etc); et la coercition augmente: on assiste alots à la répression de grèves, aux arrestations de syndicalistes etc…
Au contraire, un "bloc historique" voit le jour lorsqu’un mode de production et un système idéologique s’imbriquent parfaitement, se recoupent: le bloc historique néolibéral des années 1980 à la fin des années 2000 par exemple. Car le néolibéralisme n’est pas qu’une affaire économique, il est aussi une affaire éthique et morale.
A travers ces écrits, il devient le grand penseur des crises, casquette qui lui donne tant de pertinence aujourd’hui, et surtout depuis 2007 et 2008 que la crise financière propage ses effets. Dans ces Cahiers, il apporte à l’œuvre de Marx l'une des révisions ou l’un des compléments les plus riches de l’histoire du marxisme. Pour beaucoup de socialistes, il faut attendre que les lois de Marx sur les contradictions du capitalisme se concrétisent pour que la Révolution advienne. La Révolution d’Octobre, selon Gramsci, invalide cette thèse. Elle se fait "contre le Capital", du nom du grand livre de Karl Marx.
Le penseur italien fait partie du patrimoine intellectuel de l’Europe. Il a forgé des outils qui sont utiles aujourd’hui pour analyser le monde, comprendre comment les gens le voient et participent à la vie sociale, comment individus et médias interagissent, comment les représentations et les identités se forment continuellement et magmatiquement. Il a donné naissance à des écoles de pensée foisonnantes et utiles pour qui veut agir sur le monde.

Auteur: Brustier Gaël

Info: *Doctrine visant à considérer l'économie comme centrale dans le fonctionnement

[ socialisme ]

 

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cognition

Comment le cerveau déforme la réalité temporelle
En 1973 Benjamin Libet de l’université d’état de Californie à San Francisco, dans une série d’expériences fascinantes, a prouvé que la prise de conscience suite à un stimulus sensoriel, (stimulation électrique sur le cerveau) se produit 500 millisecondes (temps neuronal) après le stimulus.
Lors de certaines opérations du cerveau, il a obtenu l’autorisation des patients de réaliser une expérience, qui consistait à stimuler avec des électrodes la zone du cerveau à l’air libre, (la boite crânienne étant ouverte ) qui correspondait à la zone d’activité d’une piqûre au doigt. Le sujet réveillé déclare après 500 millisecondes sentir la piqûre.
C’est-à-dire que la plupart des expériences conscientes, requièrent une période minimale substantielle d’activation corticale de 350 à 500 millisecondes pour accéder à la conscience.
Ben Libet a profité de certaines opérations du cerveau où celui-ci est ouvert et où le patient est réveillé pour stimuler directement le cerveau et observer les réactions du patient. En fait, il stimulait d’abord un doigt (avec une petite décharge électrique), puis il mesurait le temps pour que le sujet ressente une piqûre au doigt. Ça donnait 25 millisecondes.
Ensuite, il stimulait directement le cerveau sur la zone correspondant à la main. Le sujet ressent bien une piqûre à la main (et non pas au cerveau), mais seulement au bout de 500 millisecondes. De plus, pour que le sujet ressente une piqûre, il fallait envoyer un train de choc, et non pas un choc unique.
Ben Libet a ensuite combiné les deux expériences : il a d’abord stimulé le doigt, puis 200 ms plus tard il stimule le cerveau avec un train de chocs. Le sujet ressent une seule piqûre, 700 ms après la stimulation du doigt. Comme les chocs électriques fait au cerveau sont plus faibles que ceux faits au doigt, et comme le sujet ne ressent qu’une faible piqûre, on sait que la piqûre qu’il a ressenti après 700 ms était la stimulation du cerveau. Celle effectuée sur le doigt est donc passée à la trappe.
Puis Libet recommence (le doigt, puis le cerveau), mais en laissant cette fois un délai de 500 ms entre les deux stimulations. Toujours rien : le sujet ne perçoit qu’une seule piqûre, 1 seconde après la première stimulation (c’est-à-dire 500 ms après la stimulation du cerveau).
Libet recommence une dernière fois, mais en laissant plus de 500 ms entre les deux stimulations. Là, le patient ressent bien 2 piqûres, la première 25 ms après la première stimulation (au doigt), et la deuxième 500 ms après la deuxième stimulation (au cerveau).
Libet a tiré plusieurs conclusions de ces expériences :
1- L’influx nerveux met 25 ms pour parvenir du doigt au cerveau.
2- Il faut 500 ms pour être conscient de quelque chose, puisque c’est le délai entre la stimulation du cerveau et la sensation afférente.
3- Une stimulation au cerveau moins de 500 ms après une première stimulation au doigt nous empêche d’être conscients d’une piqûre dont nous serions normalement conscients au bout de 25 ms.
Évidemment ça pose un problème, puisque le temps d’élaboration d’une sensation consciente est bien de 500 ms (475 ms en fait, puisqu’il faut compter le temps que l’influx nerveux arrive du doigt au cerveau). Comment se fait-il que dans la réalité, nous soyons conscients d’un stimuli après 25 ms seulement ? La solution que propose Libet est incroyable : il suggère ni plus ni moins que la conscience antidate la sensation en retournant en arrière dans le temps de 475 ms.
Cette expérience est la confirmation scientifique, que la conscience volontaire arrive beaucoup trop tard pour être à l’origine de l’action.
Et si le cerveau peut initier nos mouvements volontaires, avant même l’apparition d’une volonté consciente de faire ces mouvements, quel rôle reste-t-il pour la conscience?
Les expériences de Libet soulignent que tout ce qui se produit est d’abord inconscient, avant de devenir conscient.
Cette expérience a été vérifiée par d’autres scientifiques, et notamment Patrick Haggard qui travaille à l’Institut des neurosciences cognitives de l’University Collège de Londres, où Il dirige une équipe d’une dizaine de chercheurs.

Auteur: Internet

Info: http://www.neotrouve.com/?p=4496, 18 octobre 2013. Le livre de Benjamin Libet écrit trois ans avant sa mort en 2007 et traduit pour les éditions Dervy sous le titre L’esprit au-delà des neurones, témoigne d’une vie de recherche qui aura influencé autant les neurosciences que nourri nombre de débats en philosophie. D’ailleurs l’ouvrage, rétrospective des travaux et des découvertes du chercheur, porte un sous-titre programmatique qui atteste de cette double-entrée philosophique et scientifique : Une exploration de la conscience et de la liberté. Les expériences de Libet montrent un décalage de quelques dixièmes de seconde entre l’activité cérébrale et l’accès des sujets d’expérience à leurs propres états subjectifs, états qui correspondent subjectivement à cette activité neuronale. Le décalage temporel constaté n’est donc pas celui qui a lieu entre des états cérébraux et les états mentaux correspondant, mais celui qui a lieu entre les états cérébraux et la conscience d’ordre supérieur qui se porte sur les états mentaux correspondant. Compris de cette façon, un tel décalage ne semble t-il pas logique, conforme à la différence qu’il peut y avoir entre conscience immédiate et conscience réflexive, d’ordre supérieur ?

[ neurosciences ]

 

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xénolinguistique

Q - L'humanité a-t-elle prévu un protocole "premier contact" ? 

R - Je ne sais pas si les États ont prévu quoi que ce soit. Ce que je sais, c'est que je ne connais aucun collègue linguiste à qui on a demandé de préparer quelque chose. Des réflexions ont été engagées au sein du programme SETI - qui vise à détecter la présence de civilisations extraterrestres avancées dans d'autres systèmes solaires -, mais cela concerne la communication à distance. Si la communication s'effectue face à face, les réponses se trouvent dans la linguistique de terrain. 

R - Dans ce cas, il n'y a pas de document décrivant des "étapes magiques". Il existe néanmoins un cadre de travail : quand des linguistes découvrent un peuple dont le langage est totalement inconnu, ils commencent par vivre avec ses membres, observer leur comportement, les écouter, et apprendre leur culture. Aujourd'hui, ils utilisent généralement un enregistreur pour détecter les variations parfois subtiles de la langue et retranscrivent les sons grâce à un alphabet adapté, à l'image de l'Alphabet Phonétique International. Surtout, ils décrivent le cadre dans lequel les phrases sont prononcées : si elles sont accompagnées d'un geste des mains ou des yeux ou l'utilisation d'un outil. 

Q - Quels seraient les principaux obstacles empêchant la communication entre l'humanité et des extraterrestres ? 

R - Les auteurs de science-fiction ont à peu près tout imaginé : des extraterrestres communiquant avec des motifs, des couleurs, des peintures, des tapotements, des vibrations voire même par des odeurs, ou des champs magnétiques, ces deux derniers modes étant particulièrement compliqués. Le jour du premier contact, les scientifiques installeront probablement toutes sortes de détecteurs : de vibrations et d'ondes dans toutes les gammes de fréquences imaginables, olfactifs, de mouvements hyper sensibles, etc.  

Découvrir le type de médium utilisé pour communiquer ne devrait pas être le plus dur. Ensuite, il s'agira de décrypter le contenu. Pas facile quand on part de rien, que l'on n'a pas de dictionnaire, de corpus ou de référence. Échanger un premier mot qui a du sens peut déjà se révéler complexe, mais prononcer une phrase complète, requiert de connaître la culture et les coutumes du nouveau peuple. 

Q - Vous écrivez qu'il est important de maîtriser le langage pour mieux communiquer entre nous et avec d'autres. Une promotion pour la linguistique ? 

R - Oui, car je pense qu'on ne met pas suffisamment en avant les langues et leurs complexités dans le monde actuel. Par exemple, lorsque l'on parle de sciences à la télévision, ce sont toujours les sciences dures : chimie, mathématiques, physique. On évoque trop rarement les sciences humaines comme la linguistique, qui sont pourtant très importantes.  

C'est pareil pour la science-fiction, les romans donnés aux jeunes sont souvent sur les robots, l'exploration spatiale, beaucoup moins sur les langues. Pourtant, il existe des tas de livres de SF qui sont très importants du point de vue linguistique. La sortie de 'l'ovni' Premier Contact au cinéma m'a motivé à écrire ce livre. Je me suis dit : "Ah ! Enfin un film d'extraterrestres dans lequel on parle de langage", ce qui est tout même plus intéressant que les films de guerre type Independance Day, à la fois désespérément vide et remplis de clichés éculés. 

Q - L'apprentissage de la langue d'une civilisation extraterrestre pourrait-il nous transformer ? 

R - Je pense que c'est plutôt par l'apprentissage de leur culture ou de leurs technologies que s'opéreront des changements. On sait aujourd'hui que l'hypothèse Sapir-Whorf [qui soutient que la façon dont on perçoit le monde dépend du langage] est fausse. J'explique pourquoi dans mon livre, mais pour résumer, Sapir et son élève Whorf ont eu cette idée en étudiant les langues amérindiennes. Whorf, qui n'était pas linguiste mais ingénieur, a ensuite poussé le concept de manière peu scientifique. 

Quand nous apprenons une langue, nous apprenons de nouvelles choses sur l'autre. C'est donc un super outil pour comprendre la diversité et j'encourage à le faire, mais cela ne "recâble" pas notre cerveau. Cela ne va pas nous permettre d'avoir des visions du futur comme dans Premier Contact. En ce sens le film dérive dans la fiction, ce qui n'est pas grave puisque c'est le propre de la SF d'être un laboratoire où l'on peut aller au bout de tout, même d'une hypothèse incroyable.

Auteur: Landragin Frédéric

Info: Interviewé par Victor Garcia sur https://www.lexpress.fr/le 18 10 2018

[ astrolinguistique ] [ exo-langages ]

 

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métaphysique

Beaucoup de mots utilisés par Parménide, ont subi une distorsion qui ne s'est qu'aggravée au cours des siècles. Une de celles-ci a affecté un mot crucial, central, dans le témoignage de Parménide et de tous les sages de la Grèce archaïque : ce mot est, λόγος.(logos)

Génération après génération, les érudits et les universitaires ont traduit ce mot par "raison" sans même remarquer, ou peut-être ont-ils fait semblant de ne pas le voir, que le mot λόγος ne prit ce sens qu'un bon siècle après Parménide [...] - donc il était traduit par "raison au lieu de "recueillement" et "discours révélé". Le verbe "lego" avait le sens de "cueillir"... Et encore, on voit que c'est d'abord timidement que ce sens s'est imposé. Une autre erreur patente, consiste à faire dire à ce même mot grec une platitude : "discours". La traduction par "discours" n'est pas fausse, mais restrictive, car pour Parménide, tout comme pour Héraclite, le λόγος est d'abord et avant tout la révélation. Discours il y a, oui, mais discours révélé. C'est donc la parole, mais pas n'importe quelle parole : la parole juste, la parole sacrée, la parole vraie, celle révélée par la Déesse. Une telle parole n'est pas matière à opinion, elle est à jamais paradoxale : en-dehors et au-delà de la δόξα (doxa).

Ce mot grec, dont le sens habituel est "opinion, avis", ou encore "ce que l'on attend, croyance", a aussi, sur le plan philosophique, le sens plus particulier de "croyance, doctrine", par opposition à la vérité pure (αλήθεια) ou à la gnose (γνωση), la connaissance directe de la vérité pure. Le mot δόξα dérive du verbe (dokeo), "avoir l'apparence de ", "paraître, sembler". Ce verbe est lui-même lié au verbe (dexomai), dont le sens principal est "recevoir en présent", "accepter une choses offerte".

A la lumière de tout cela, on peut dire que l'homme de la δόξα est celui qui, grâce à ses sens, perçoit l'apparence de la réalité et accepte comme étant la réalité la trame tissée par son cerveau à partir de ces apparences.

L'homme de la gnose, dévoré par une intense passion de connaître, va plus loin, Bien sûr, notre civilisation est complètement dominée par l'homme de la δόξα, qui constitue la très vaste majorité ; cette majorité dort profondément tout en prétendant à une soi-disant liberté personnelle et collective....

[...] Le mot "logique" avait, dans la Grèce archaïque, le sens de parole : il s'agit ici de la parole de la Déesse, le pouvoir de séduction du Réem. Le λόγος est la parole de ce qui est.

Héraclite dit : "La sagesse veut que ceux qui sont à l'écoute, non de moi, mais du λόγος, conviennent que toutes choses est l'Unique."

C'est quand le mot λόγος a pris le sens de raison, ou raisonnement, que l'homme occidental a commencé à s'éloigner de la puissance sans bornes de la Vie, n'écoutant plus que le ronronnement de sa propre pensée et le bêlement de ses opinions. Quel est le résultat de cette bifurcation ?
L'homme est malheureux et agité : il ne vit pas en paix ni avec lui-même ni avec les autres. On a inventé la fable de la transition qu'auraient accompli les Grecs entre le mythe (μῦθος), vu comme superstition, et la raison (finalement associée à λόγος ). Or Parménide, comme tous les Grecs de la période archaïque, ne concevaient pas une telle opposition entre les deux ; bien plus, il utilisait les deux mots dans le même sens ; révélation.

Le prétendu "miracle grec" attribué à la période classique est une imposture : celle d'une soi-disant transition entre d'une part l'époque du mythe perçu comme un ramassis de fables et de légendes, et, d'autre part, la raison vue comme le véritable moyen pour atteindre la vérité. Une transition a bel et bien eu lieu, c'est certain et nous en voyons les désastreuses conséquences aujourd'hui.

Mais elle ne fut ni un miracle ni l'affaire de Parménide. Pour celui-ci, μῦθος et λόγος se référaient tous les deux à la révélation, seule possibilité pour la Connaissance.
Miracle il y eut, mais avant, pendant et après la période classique de la Grèce. Il fut, est et sera toujours l'affaire de tous ceux, connus ou inconnus, en Grèce ou ailleurs, en qui se révéla, se révèle et se révélera directement cette Connaissance.

Nous disons miracle parce que la raison et l'accumulation de savoir de seconde main furent, sont et seront à jamais incapables d'expliquer l'inconcevable réalité au-delà du fait d'exister ou ne pas exister.

Auteur: Bouchart d'Orval Jean

Info: Dans "Parménide, au-delà de l'existence"

[ logos ] [ étymologie ] [ alètheia ] [ histoire de la philosophie ] [ Grèce antique ] [ sémantique ] [ diachronie ]

 

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christianisme-protestantisme

Luther n’était pas encore Luther, déjà il abhorrait, nous l’avons vu, dans l’auteur de l’Enchiridion l’intelligence claire qui se glorifie de sa clarté, la raison ennemie du mystère et de toutes ces choses obscures que perçoit l’intuition. Il a dit un jour un mot saisissant, qu’on trouve dans le recueil de Cordatus [Tischreden, W., III, p. 264, no 3316]. Il date du printemps de 1533 : "Il n’est pas d’article de foi, si bien confirmé soit-il par l’Évangile, dont ne sache se moquer un Érasme, je veux dire la Raison". — Ab Erasmo, id est a ratione ; voilà le secret d’une haine atroce, d’une de ces haines recuites et hallucinantes dont les hommes de Dieu ont le secret : cette haine du péché incarné dans le voisin et qui conduit jusqu’aux vœux homicides. En ces années-là, les recueils de Tischreden le prouvent surabondamment : Luther radotait de fureur contre Érasme. Et qu’il ait consenti, lui qu’aucune considération ne savait retenir quand un flot de sang lui montait du cœur au cerveau, qu’il ait consenti pendant tant et tant de mois à tenir presque cachée cette haine furieuse ; qu’en avril 1524 encore, il ait écrit "au roi de l’amphibologie", à ce "serpent", une longue lettre pour lui mettre une dernière fois le marché en mains : "Ne publie pas de livre contre moi, je n’en publierai pas contre toi" — en vérité, parmi tous les hommages qu’a reçus de son vivant le grand humaniste, je n’en sais pas de plus beau et, venant d’un tel ennemi, si fort de son triomphe, qui trahisse plus d’involontaire respect.

Mais enfin, il fallut bien que le duel s’engageât ? Ce fut Érasme qui le premier croisa le fer. Ce fut lui, pour des raisons aujourd’hui bien connues, qui publia le 1er septembre 1524 sa fameuse diatribe sur le libre arbitre. Le choix seul du sujet témoignait, une fois de plus, de sa haute et vive intelligence critique. Luther ne s’y trompa point. Il tint à le proclamer très haut dans les premières lignes de sa réplique [W., XVIII, p. 602] : "Toi, tu ne me fatigues pas avec des chicanes à côté, sur la papauté, le purgatoire, les indulgences et autres niaiseries qui leur servent à me harceler. Seul tu as saisi le nœud, tu as mordu à la gorge. Merci, Érasme !" Cette réplique de Luther, son traité Du serf arbitre, ne parut du reste qu’à l’extrême fin de 1525, le 31 décembre. Et c’est seulement en septembre de la même année, un an après l’attaque, que Luther se mit à la composer. L’adversaire était redoutable et si intrépide fût-on, on ne pouvait pas ne pas être intimidé à la pensée de l’affronter. Mais, dès que Luther se fut décidé à écrire, la pensée coula avec une force, une abondance, une violence irrésistibles. C’est que, ce qui était en jeu, c’était toute sa conception de la religion.

On l’a bien dit : au lieu d’intituler leurs deux écrits Du libre arbitre et Du serf arbitre, les deux antagonistes auraient pu leur donner ces titres : De la religion naturelle et De la religion surnaturelle. Entre l’omnipotence de Dieu et l’initiative de l’homme, libre à un semi-rationaliste comme Érasme de négocier un compromis et d’accepter sans émoi que soit battu en brèche ce sentiment véhément de la toute-puissance irrationnelle de Dieu en qui Luther voyait, lui, l’unique, l’indispensable garant de sa certitude subjective du salut. L’auteur du Serf arbitre ne pouvait s’attarder à semblables besognes. Ne voyant pas le moyen de concilier avec l’affirmation du libre arbitre sa foi personnelle dans la toute-puissance absolue de Dieu ; se révoltant à l’idée que la volonté humaine pût limiter en quoi que ce soit la volonté divine et la supplanter — par une démarche conforme à son génie, il se porta d’un coup aux extrêmes. Il nia le libre arbitre purement et simplement. Il proclama, une fois de plus, que tout ce qui arrivait à l’homme, y compris son salut, n’était que l’effet de cette cause absolue et souveraine, à l’action irrésistible et continue : Dieu, le Dieu "qui opère tout en tous". Et ce n’était pas là, pour Luther, une thèse philosophique, étayée d’arguments rationnels, mais le cri spontané d’un croyant qui confessait sa foi "à pleine bouche et sans mettre une feuille devant" ; c’était la protestation passionnée d’un chrétien "qui ne voulait pas vendre son cher petit Jésus" et qui, toujours prisonnier de ses expériences, ayant toujours à l’esprit "ces angoisses spirituelles et ces naissances divines, ces morts et ces enfers" à travers quoi il avait cherché et trouvé son Dieu, ne rencontrait la paix libératrice que dans l’abandon total, l’abdication sans réserves de sa volonté propre entre les mains du guide souverain.

Auteur: Febvre Lucien

Info: Un destin : Martin Luther, PUF, 1968, pages 172-173

[ théologie ] [ opposition ] [ différence ]

 

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socio-psychologie

Sémio-capitalisme : le big data à la place du contact humain

Il est nécessaire de commencer à penser la relation entre le changement technologique en cours et les processus sociaux. Une subjectivité assujettie, reprise par les médias concentrés et par une configuration de câbles, d’intelligence artificielle, binarismes et algorithmes, obéit inconsciemment aux images et à une technologie digitale qui va par les réseaux, whatsapp, facebook, etc., en conditionnant les habitudes, perceptions, savoirs, choix et sensibilités. La subjectivité se communique de plus en plus par des machines et des suites d’algorithmes mathématiques et de moins en moins par la rencontre des corps. Ce changement techno-culturel inhibe, entre autres choses, la capacité à détecter la souffrance ou le plaisir de l’autre et l’affectation mutuelle des corps, une condition fondamentale de l’amour et de la politique.

Jean Baudrillard, dans "Simulacres et simulation", rappelle un conte de Borges sur une carte si détaillée, qu’il impliquait une exacte correspondance biunivoque avec le territoire. Se basant sur cette histoire, il souligne que dans la postmodernité la différence entre carte et territoire a été gommée, rendant impossible de les distinguer ; plutôt le territoire a cessé d’exister et est seulement restée la carte ou le modèle virtuel, les simulacres qui supplantent la réalité. Baudrillard affirme qu’avec la virtualité nous entrons dans l’ère de la liquidation du réel, de la référence et l’extermination de l’autre.

Bifo Berardi, en continuant sur les traces de Baudrillard, décrit dans "Phénoménologie de la fin" le néolibéralisme comme sémio-capitalisme, un mode de production dans lequel l’accumulation du capital est essentiellement faite au moyen de l’accumulation de signes : de biens immatériels. Il s’agit d’une sémiologie de la simulation basée sur la fin de la référence ; le signe linguistique s’est pleinement émancipé et cette abstraction s’est déplacée vers la science, la politique, l’art, les communications et tout le système d’échanges.

Le néolibéralisme, le capitalisme qui n’est déjà plus industriel mais financier, constitue le point le plus avancé de la virtualisation financière : l’argent peut être transformé en plus d’argent en sautant par-dessus la production de biens utiles. Le sémio-capitalisme se base sur le dé-territorialité de la production, l’échange virtuel et l’exploitation de l’âme comme force productive. À partir de cette organisation, les multinationales ont gagné une liberté absolue de pouvoir bouger facilement leurs actifs non matériels d’un endroit à l’autre, dans un monde dans lequel les automatismes financiers ont remplacé la décision politique et les États ont perdu en caractère effectif, en multipliant la misère, la précarité et le chômage. L’absolutisme capitaliste non régulé affirme son droit d’exercer un contrôle sans restriction sur nos vies, tandis qu’une épidémie d’angoisse se propage à travers la planète.

Dans une culture mondiale transformée en totalitarisme de la virtualité la postvérité joue son match : tout peut être dit et transformé en vérité irréfutable. Les messages ne valent pas par leur interprétation ou relation avec la vérité, mais par le pragmatisme ou le caractère effectif de signes vides qui touchent en plein la dimension affective. Nous constatons une subjectivité affaiblie dans le recours à la pensée, en vivant dans le temps anxieux du zapping et de l’urgence, qui se gère fondamentalement par des impulsions.

La sémiotisation néolibérale, avec la prédominance de l’échange de signes virtuels au nom du progrès, implique la soustraction du corps, ce qui constitue l’une des conséquences les plus inquiétantes que l’humanité peut connaître. Si on ne perçoit pas le corps, le cri, l’angoisse ou la souffrance de l’autre, il y a seulement un pas vers l’indifférence sociale, l’individualisme maximal et la destruction de la communauté réelle. Un corps social de chair et d’os affecté dans l’échange social est la condition fondamentale de la politisation, la construction du peuple et de l’émancipation.

Que faire ?

À la fin de son oeuvre, Berardi explique de manière énigmatique que seul Malinche peut répondre à ces questions. La Malinche, l’une des vingt femmes esclaves données aux Espagnols en 1519 par les habitants de Tabasco, a servi d’ interprète à Hernán Cortés, elle est devenue sa concubine et a mise au monde l’un des premiers métis. Cet acte a été interprété de diverses manières : une traîtresse, une victime ou une mère symbolique de la nouvelle culture métisse. Sans écarter aucune des trois lectures, bien ou mal, Malinche s’est ouvert à la langue de l’autre incompréhensible.

En assumant les transformations sémiotiques, impossibles à freiner, il s’agit de parier sur la possibilité d’affronter cette forme contemporaine de domination. En reprenant le mythe du métissage, il faudra inclure et mélanger les corps à côté des nouvelles technologies. Au lieu de la disjonction que le système néolibéral d’échanges pose entre corps et virtualité, il sera nécessaire de multiplier les espaces de production culturelle et de participation dans lesquels peuvent circuler pensées, affects et corps : des centres culturels, communication alternative, radios libres, blogs, canaux Youtube, etc. Il faudra réorganiser l’espace commun en essayant des formes de vie indépendantes de la domination du capital.

Dans l’ère du sémio-capitalisme néolibéral, la reconstruction des noeuds sociaux devient une forme de résistance et une tache majeure. Peut-être ceci constitue-t-il le défi politique le plus difficile.

Auteur: Merlin Nora

Info: Cronicon. Buenos Aires, 3 février, 2019. Traduit de l’espagnol pour El Correo dela Diaspora par Estelle et Carlos Debiasi

[ pouvoir sémantique ] [ déshumanisation ] [ libéralisme mémétique ]

 

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être humain

Les chimpanzés s'entretuent-ils sous l'influence de l'homme ? Quand, en 1960, celle qui va devenir une primatologue de renommée mondiale, la Britannique Jane Goodall, s'installe sur le site tanzanien de Gombe, au bord du lac Tanganyika, pour étudier les chimpanzés sur le terrain, elle ne se doute pas qu'elle va changer à tout jamais le regard que nous portons sur nos cousins primates. Au fil du temps, ses observations de Pan troglodytes étonnent le petit monde de la zoologie (au point que certains ne la croiront pas) et le rapprochent étrangement d'Homo sapiens : on découvre que les chimpanzés fabriquent des outils, mangent de la viande, rient... et s'entretuent parfois.

Chez les primates, rares sont les espèces où l'on tue ses congénères. Le comportement meurtrier des chimpanzés a donc troublé les éthologues qui ont échafaudé deux hypothèses pour tenter de l'expliquer. La première nous met en cause, qui dit que les agressions mortelles se développent là où l'homme agresse le singe, soit directement, en le braconnant, soit indirectement, en détruisant son habitat via la déforestation. A Gombe, il a aussi été noté que l'approvisionnement par l'homme des communautés de chimpanzés, action a priori bienveillante, pouvait avoir des conséquences perverses : ne plus avoir à chercher de la nourriture sédentarisait les singes et faisait grimper le nombre d'agressions. La seconde hypothèse est d'ordre évolutionniste. Selon elle, le meurtre serait une tactique grâce à laquelle le tueur accroît à peu de frais son territoire, son accès à la nourriture et à la reproduction.

Dans une étude publiée ce mercredi 17 septembre par Nature, une équipe internationale a voulu mettre ces deux scénarios à l'épreuve, voir si l'on retrouvait sur le terrain les présupposés qui les sous-tendent. Pour ce faire, les chercheurs ont analysé les statistiques et observations réalisées depuis des décennies auprès de 18 communautés de chimpanzés et de 4 communautés de bonobos, l'autre espèce de chimpanzés. Chez les premiers, le meurtre s'est avéré une pratique courante, présente dans 15 des 18 communautés étudiées. Au cours des 426 années d'études accumulées, les éthologues ont observé directement 58 meurtres, en ont déduit 41 autres d'après les blessures retrouvées sur les cadavres et ont recensé 53 disparitions suspectes. Chez les bonobos, en revanche, aucun meurtre n'a jamais été observé et seul un cas suspect de disparition est connu. Cela s'explique probablement en grande partie par le fait que ces singes ont un mode de gestion et de résolution des conflits très efficace, qui passe par... le sexe.

Chez les chimpanzés, on préfère faire la guerre plutôt que l'amour. Leur organisation sociale prévoit une fragmentation de la communauté en groupes qui cherchent de la nourriture sur le territoire. Si un groupe tombe sur un individu isolé venant d'une autre communauté, il n'est pas rare qu'un assaut brutal soit lancé, avec pour conséquence de graves blessures quand ce n'est pas la mort de l'intrus.

L'étude de Nature n'a pas trouvé de lien de corrélation positive entre la présence humaine et les moeurs assassines. Le plus haut taux d'agressions létales a été enregistré dans une zone où l'homme est quasiment absent. A l'inverse, sur le site qui subit le plus de pression de la part d'Homo sapiens, aucun meurtre entre chimpanzés n'a été commis. C'est donc la seconde hypothèse que ces chercheurs privilégient, celle d'un comportement issu de l'évolution naturelle, où tuer un congénère donne un avantage, en termes de ressources, à l'individu meurtrier ou au groupe auquel il appartient. Rien d'étonnant, donc, à ce que les communautés qui s'adonnent le plus à cette pratique soient aussi celles où la compétition pour les ressources s'avère la plus âpre, où les mâles sont nombreux et où la densité de population est élevée. 

La conclusion de cette étude a de quoi surprendre, qui nous dit, pour schématiser, que les chimpanzés tuent à peu près pour les mêmes raisons que l'homme. Comme si - sans vouloir faire de la philosophie à la petite semaine - le meurtre faisait partie de leur nature comme il fait, hélas, partie de la nôtre. Je me rappelle ce que m'avait dit Jane Goodall lorsque, début 2006, j'étais allé la rencontrer chez elle afin de faire son portrait pour Le Monde. Elle me dépeignait la guerre à laquelle elle avait assisté chez les chimpanzés, à ces mâles patrouillant entre les arbres et massacrant leurs voisins avec une brutalité inouïe. "Tristement, m'avait-elle dit, cela les rendait encore plus humains." 

Les auteurs ont sans doute conscience que leur travail peut choquer à plusieurs titres : pour ce qu'il dit du comportement meurtrier, envisagé comme un résultat naturel de l'évolution, et parce qu'il modifie encore un peu plus la façon dont nous voyons nos plus proches cousins. Dans l'article d'éclairage qu'elle écrit dans le même numéro de Nature, l'anthropologue américaine Joan Silk (université de l'Arizona) résume parfaitement cela :

"La manière dont on perçoit le comportement des primates non-humains, et particulièrement des chimpanzés, est souvent déformée par l'idéologie et l'anthropomorphisme, qui prédisposent à croire que des éléments moralement désirables, comme l'empathie et l'altruisme, sont profondément enracinés dans l'évolution, tandis que les éléments indésirables, tels que la violence en réunion ou les rapports sexuels contraints, ne le sont pas. Cela reflète une forme naïve de déterminisme biologique. (...) Les données nous disent que, pour les chimpanzés, il y a des circonstances écologiques et démographiques dans lesquelles les bénéfices d'une agression mortelle surpassent les coûts, rien de plus."

Auteur: Barthélémy Pierre

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[ homme-animal ] [ comparaison ] [ sciences ] [ question ] [ calcul matérialiste ] [ pouvoir ] [ criminalité ]

 

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sodomie

L'art et la manière. Un certain nombre de femmes hésitent, voire refusent, à la pratiquer. Pour certaines il s'agit d'une pratique déplaisante, pour d'autres c'est la crainte d'avoir mal et pour la plupart c'est le fait de penser qu'elles n'en tireront aucun plaisir si ce n'est le fait de complaire à leur amant. Certains hommes (pas les meilleurs amants) utilisent des mots grossièrement excitants, pour en parler : enculade, fourre-cul, bourrage, etc. Grossièreté qui n'est, pour moi, que la crainte inavouée d'un fantasme enfui en eux de se faire enculer eux-mêmes, craignant de ce fait une perte de leur virilité tout en ayant le souhait trouble que cela leur arrive. Trivialité qui ne me dérange pas et même m'amuse, surtout quand j'utilise ces mots pour le demander de me prendre par derrière. Je me suis aperçue que cela les faisait souvent bander comme des cerfs, ce dont je profitais bien évidemment ensuite ! N'hésitez pas, mesdames, à utiliser sans complexes les mots les plus crus, ces messieurs adoreront. Cette pratique est vieille comme le monde, utilisée dans toutes les civilisations et présente également dans la nature avec certaines espèces d'animaux. Exclusivement masculine du fait même de sa nature cette pratique n'est ni déplaisante, ni douloureuse et procure une jouissance certaine à qui sait en faire usage. En tant que femme, amoureuse du sexe et pratiquante résolue, je pense que toutes les pratiques sexuelles sont honorables tant qu'elles sont faites entre adultes consentants. Elle est également le seul moyen pour un homme de ressentir un peu la sensation que perçoit une femme qui se fait prendre. Tous les gays vous le diront, ils en tirent une grande jouissance. Enfin elle permet à tous ceux qui ont des problèmes d'érection d'arriver à la jouissance, même avec une femme, si celle-ci utilise un godemiché-ceinture. Je l'ai fait pour un ou deux de mes amants qui souhaitaient avoir une sensation homosexuelle mais préféraient ne pas coucher avec un homme (je pense et dis qu'ils avaient tort, une bonne vraie queue d'homme c'est vraiment autre chose qu'un engin en latex, n'est-ce pas mesdames !). Je la pratique et la sollicite de mon partenaire chaque fois que possible. Il suffit de la pratiquer plusieurs fois pour en tirer ensuite un plaisir incomparable et totalement différent de la pénétration vaginale. Votre amant sera délicieusement surpris si vous lui proposez la sodomie et ravi si vous lui dites "et maintenant je voudrais bien que tu m'encules ! J'adore ça !". Son étonnement fera place à une ardeur renouvelée dont vous n'aurez pas à vous plaindre et cela vous entraînera peut-être vers d'autres chemins érotiques qui vous raviront. Une préparation s'impose, surtout les premières fois. Ce que je pourrais conseiller c'est de se préparer dans sa baignoire, avec sa douchette. Vous dévisser d'abord la douchette pour ne conserver que le flexible, ensuite vous ouvrez l'eau à une température chaude mais non brûlante, vous vous adossez au fond de la baignoire, vous relevez et écartez vos cuisses. Vous pouvez à ce moment diriger doucement le jet chaud vers votre anus(et ce n'est pas le moment de jouer avec votre petite chatte, coquines !) et vous laissez un moment l'eau vous caresser. Caresse que vous prolongez ensuite avec un doigt que vous faites tourner gentiment autour de votre oeillet, puis vous précisez la caresse en forçant doucement l'entrée de votre réduit intime, faites aller et venir doucement ce doigt. Vous commencez à ressentir une sensation agréable. Introduisez ensuite, toujours avec douceur, un deuxième puis un troisième doigt. Votre passage commence à être prêt. Renouvelez cette opération chaque fois que possible et votre première sodomie (et les autres) seront un vrai plaisir !. Si vous devez faire l'amour dans les heures qui suivent je vous recommande : lorsque vous serez suffisamment élargie et si votre flexible n'a pas d'aspérités gênantes (impératif), introduisez-le délicatement dans votre cul, avec un jet très faible et rincez ainsi votre passage, l'eau sera très vite claire et votre partenaire appréciera, surtout s'il viendra vous humecter le passage avec sa langue, ce qui est, là aussi, follement délicieux. Avec votre amant utilisez sans complexe un gel intime ou un lait de toilette car l'anus n'a pas de lubrification naturelle comme son petit veinard de voisin ! Cette lubrification peut devenir un jeu sexuel très excitant ! J'ai connu des hommes qui éjaculaient sans contact rien qu'en me préparant de la sorte ! C'était frustrant sur le moment mais ma bouche savait bien les revigorer et ils n'en étaient que plus longs à jouir et donc à me donner du plaisir ensuite !. Ressentir un membre chaud, dur et doux à la fois, qui lentement vous rentre entre les reins, sentir la pulsation sanguine qui l'irrigue et le doux va-et-vient qui vous remplit le cul, provoque au fur et à mesure une excitation grandissante qui me mène à l'orgasme, orgasme qui éclate en feu d'artifice quand le jet brûlant de sperme s'éclate au plus profond de moi. Si au même moment une main, la sienne ou la mienne, qu'importe, joue avec mon minou au même moment, là il y a plaisir intense. L'anus est un muscle délicat et sensible, de même nature que les lèvres, dont la forte irrigation nerveuse peut et doit être une source de plaisir. Il est cependant un peu fragile et doit être utilisé avec délicatesse même si c'est avec passion !. Bien entendu si vous ne connaissez pas très bien votre partenaire (ou que vous le connaissiez trop bien !) l'usage d'un préservatif s'impose alors, l'absence d'explosion chaude du sperme dans votre ventre sera compensée par de la sécurité. Foutu SIDA !

Auteur: Internet

Info: Frédérique, http://vassilia.net/frederique06.htm

[ femmes-hommes ] [ éloge ]

 

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horizon anthropique

Qu'est-ce que le paradoxe cérébral de Boltzmann ? Le cerveau est-il l'univers ultime ?

Avez-vous déjà contemplé la nature de votre existence et vous êtes-vous demandé si vous étiez vraiment une personne ayant vécu une vie, ou simplement un cerveau récemment formé avec des souvenirs artificiels, développant momentanément une réalité qui n'est pas réelle ? Cette question, connue sous le nom de paradoxe du cerveau de Boltzmann, peut sembler absurde, mais elle trouble les cosmologistes depuis des générations.

Le paradoxe tire son nom de Ludwig Boltzmann, un éminent physicien du XIXe siècle qui a apporté des contributions significatives au domaine de la thermodynamique. À son époque, les scientifiques étaient engagés dans des débats passionnés sur la question de savoir si l'univers a une durée infinie ou finie. Boltzmann a révolutionné notre compréhension de l'entropie, qui mesure le désordre au sein d'un système. Par exemple, un verre est considéré comme ordonné, alors qu'un verre brisé est dans un état de désordre. La deuxième loi de la thermodynamique affirme que les systèmes fermés tendent à devenir plus désordonnés avec le temps ; un verre brisé ne se reconstitue pas spontanément dans son état originel.

Boltzmann a introduit une nouvelle interprétation de l'entropie en appliquant un raisonnement statistique pour expliquer le comportement des systèmes. Il a mis en évidence que les systèmes évoluent vers un état plus désordonné parce qu'une telle transformation est la plus probable. Cependant, si la direction opposée n'est pas impossible, elle est incroyablement improbable. Par exemple, nous ne verrons jamais des œufs brouillés redevenir des œufs crus. Néanmoins, dans un univers infiniment vieux, où le temps s'étend sans limites, des événements hautement improbables, tels que la formation spontanée de structures complexes à partir de combinaisons aléatoires de particules, finiraient par se produire.

Qu'est-ce que cela signifie dans le contexte d'un univers hypothétique qui existe depuis un temps infini ? Imaginez une étendue apparemment banale de quasi-néant, où environ huit octillions* d'atomes convergent fortuitement pour créer le "Le Penseur" de Rodin, sauf qu'elle est cette fois entièrement constituée de pâtes alimentaires. Cependant, cette sculpture de pâtes se dissout rapidement en ses particules constitutives. Ailleurs dans cette vaste toile cosmique, les particules s'alignent spontanément pour former une structure ressemblant à un cerveau. Ce cerveau est rempli de faux souvenirs, simulant une vie entière jusqu'au moment présent où il perçoit une vidéo véhiculant ces mêmes mots. Pourtant, aussi rapidement qu'il est apparu, le cerveau se décompose et se dissipe. Enfin, en raison de fluctuations aléatoires, toutes les particules de l'univers se concentrent en un seul point, déclenchant l'émergence spontanée d'un univers entièrement nouveau.

De ces deux derniers scénarios, lequel est le plus probable ? Étonnamment, la formation du cerveau est nettement plus probable que la création spontanée d'un univers entier. Malgré sa complexité, le cerveau est minuscule par rapport à l'immensité d'un univers entier. Par conséquent, si l'on suit ce raisonnement, il apparaît très probable que tout ce que nous croyons exister n'est rien d'autre qu'une illusion fugace, destinée à disparaître rapidement.

Bien que Boltzmann lui-même n'ait pas approfondi ces conclusions, les cosmologistes qui se sont inspirés de ses travaux ont introduit le concept des cerveaux de Boltzmann. Il est intéressant de noter que ces cosmologistes, comme la majorité des individus, étaient raisonnablement certains de ne pas être eux-mêmes des cerveaux éphémères. D'où le paradoxe suivant : comment pouvaient-ils avoir raison dans leur hypothèse tout en postulant l'existence d'un univers éternel ?

Le paradoxe a trouvé sa résolution dans un concept communément accepté aujourd'hui : notre univers n'existe pas de manière infinie mais a eu un commencement connu sous le nom de Big Bang. On pourrait donc penser que le paradoxe a été résolu une fois pour toutes. Or, ce n'est peut-être pas le cas. Au cours du siècle dernier, les scientifiques ont découvert des preuves substantielles à l'appui de la théorie du Big Bang, mais la question de savoir ce qui l'a précédé et causé reste sans réponse. Que l'univers soit apparu dans un état extrêmement ordonné et improbable ? Notre univers pourrait-il faire partie d'un cycle sans fin de création et d'effondrement, ou sommes-nous simplement l'un des innombrables univers en expansion dans un vaste multivers ?

Dans ce contexte intrigant, le paradoxe de Boltzmann a suscité un regain d'intérêt chez les cosmologistes contemporains. Certains affirment que les modèles dominants de l'univers suggèrent encore que les cerveaux de Boltzmann ont plus de chances d'exister que les cerveaux humains, ce qui soulève des inquiétudes quant à la validité de ces modèles. Cependant, d'autres réfutent ces arguments en proposant de légères modifications des modèles cosmologiques qui élimineraient le problème ou en affirmant que les cerveaux de Boltzmann ne peuvent pas se manifester physiquement.

Dans le but d'explorer les probabilités impliquées, certains chercheurs ont même tenté de calculer la probabilité qu'un cerveau émerge spontanément à partir de fluctuations quantiques aléatoires et survive suffisamment longtemps pour générer une seule pensée. Le résultat de leurs calculs a donné un nombre étonnamment grand, avec un dénominateur dépassant 10 élevé à une puissance environ un septillion de fois plus grande que le nombre d'étoiles dans l'univers.

Malgré sa nature apparemment absurde, le paradoxe du cerveau de Boltzmann est utile. Il place la barre très haut pour les modèles cosmologiques. Si l'état actuel de l'univers semble excessivement improbable par rapport à des nombres d'une telle ampleur, cela indique que quelque chose ne va pas dans le modèle. Ce paradoxe nous pousse à remettre en question notre compréhension de la réalité et nous incite à rechercher une représentation plus complète et plus précise de l'univers.

Alors que nous continuons à explorer les mystères du cosmos, la nature énigmatique de notre existence reste une source de fascination et un catalyseur pour la poursuite de la recherche scientifique. Dans notre quête de réponses, nous pourrons peut-être découvrir des vérités profondes qui nous éclaireront sur la nature de notre réalité et sur la tapisserie complexe de l'univers.

Auteur: Sourav Pan

Info: *un octillion = 10 puissance 48)

[ humain miroir ] [ monde consensuel ]

 

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corps-esprit

Lourdement handicapé, Stephen Hawking, auteur d’"Une brève histoire du temps" est le héros d’un film. L’anthropologue des sciences Hélène Mialet dévoile le système d’une personnalité fascinante.

Au-delà de ses contributions importantes sur la connaissance des trous noirs, l’exceptionnalité de l’homme réside aussi dans sa condition physique. Atteint de sclérose latérale amyotrophique, une dégénérescence des neurones moteurs, il est paralysé depuis des dizaines d’années. Ne pouvant plus parler, il communique par l’intermédiaire d’un ordinateur équipé d’un logiciel de synthèse vocale qu’il dirigeait au départ avec son doigt, plus récemment par une contraction de la joue. Grâce à ce système, il a écrit Une Brève Histoire du temps, ouvrage de référence vendu à près de dix millions d’exemplaires. A 73 ans, Stephen Hawking, élevé au statut d’icône du génie scientifique, continue d’écrire et de donner des conférences. Comment? C’est la question posée par Madame Mialet, philosophe et anthropologue des sciences, professeure invitée à l’Université de Californie à Davis, aux Etats-Unis, qui a côtoyé ce scientifique hors du commun. Elle a passé dix ans à l’interviewer, l’observer, à rencontrer ses proches et ses collègues.

Samedi Culturel: Qui est Stephen Hawking?

HM Difficile de répondre, parce qu’il est une icône. On imagine que Stephen Hawking, lourdement handicapé, est capable, seul, de produire de la science. Il incarne le mythe de notre modernité, qui trouve son origine dans l’interprétation de la pensée de Descartes, selon laquelle on n’a pas besoin d’un corps pour penser et qu’il suffit d’avoir un esprit. Stephen Hawking renchérit lui-même en disant: "Pour faire de la physique, un esprit suffit." J’ai pris ça au mot et en tant qu’ethnographe, j’ai passé des années à le suivre, à étudier sa façon de travailler, à interviewer ses étudiants et ses collègues. Il est devenu en quelque sorte ma tribu! J’ai reconstruit le réseau de compétences qui l’entoure et mis en évidence un collectif complexe. La question posée dans mon livre est plutôt: où est Stephen Hawking dans ce collectif?

SC : Est-ce que l’esprit brillant de Stephen Hawking suffit seul à faire de la science?

HM : Non, je ne pense pas. Parce qu’il ne peut pas bouger ni manipuler des objets. Il ne peut parler que par l’intermédiaire d’une voix de synthèse générée par un ordinateur. Il doit tout déléguer aux machines et aux individus. Ses proches ont appris à communiquer avec lui plus rapidement en lui posant des questions auxquelles il répond par oui ou non. Le type de vocabulaire engrangé dans son ordinateur est organisé, et le logiciel complète systématiquement ses phrases en reconnaissant ses motifs d’expression. Les gens aussi finissent ses phrases, ce qu’il n’aime pas d’ailleurs, et mettent en action ses énoncés. Contrairement à ce que l’on croit, tout n’est pas dans sa tête mais aussi à l’extérieur. Ses étudiants organisés autour de lui mènent les projets de recherche, font les calculs. En bout de course il est l’auteur principal et ceux qui l’ont aidé disparaissent du processus.

SC : Stephen Hawking est-il différent d’autres scientifiques?

HM : Non, son corps étendu au collectif lui permet de faire de la science comme tout chercheur à son niveau. Les chefs de laboratoire aussi lancent des pistes de recherche à d’autres qui font les expériences. Stephen Hawking est singulier car il est très collectivisé, et non parce qu’il serait coupé du monde social et matériel.

SC : Comment a-t-il réagi à la lecture de votre livre?

HM : Je le lui ai envoyé mais je n’ai pas eu de retour. Sa secrétaire m’a dit qu’il avait trouvé bizarre la couverture choisie par l’éditeur de la version anglaise [l’image montre une statue en marbre de lui dans son fauteuil flottant au milieu des étoiles]. Je suis assez d’accord, car cette illustration retombe dans le mythe du personnage.

SC : Comment se passaientvos rencontres?

HM : Ça m’a pris deux ans pour avoir accès à lui. Mon premier entretien, en 1998, a été très déstabilisant car toute l’interaction passait par l’ordinateur. Je n’arrivais pas à lire son langage corporel. Je posais mes questions, il répondait en tapant, et sa voix synthétique parlait souvent avec un décalage temporel. Nos deux regards étaient dirigés vers l’écran. Parfois, ses assistants s’occupaient de lui, ce qui troublait l’interaction. Un moment, la machine s’est arrêtée de fonctionner. En fait, quand on est très proche de lui, on ne sait plus où il est. Alors que quand on s’en éloigne, à travers les médias et les films, on perçoit Stephen Hawking, le génie, c’est-à-dire un individu doté de qualités stables, d’histoires reproduites sur sa personne et ses découvertes scientifiques.

SC : L’avez-vous revu par la suite?

HM : Oui, à la conférence sur la théorie des cordes à Berlin, en 1999. Nous avons dansé avec lui dans un night-club! Son attaché de presse avait passé plusieurs semaines à Berlin pour sélectionner le plus accessible. Quand nous sommes arrivés dans le night-club, il est allé au milieu de la piste et tout le monde a dansé autour de lui. Plus tard, à la fin de mon séjour à Cambridge, en 2007, il m’a invité plusieurs fois à souper à l’université ou chez lui. Il avait envie de parler plus intimement de sa façon de penser et de travailler.

SC : Comment pense Stephen Hawking?

HM : A cette question, il a répondu: "En images" Selon ses étudiants, il résout des problèmes en les mémorisant. Il a développé une façon de penser de manière visuelle en manipulant des diagrammes que ces étudiants dessinent sous ses yeux. Ils écrivent aussi, sous ses yeux, les démonstrations des équations à résoudre, et lui dit si elles sont justes ou pas. Mes observations montrent que même le travail intellectuel le plus abstrait nécessite l’usage du corps, dans le cas de Stephen Hawking, de ses yeux qui regardent les autres travailler et du corps des autres qui dessinent les diagrammes. C’est un va-et-vient constant.

SC : Quelle relation entretient-il avec son entourage?

HM : Il a beaucoup d’humour, ce qui lui permet d’établir un lien rapide avec les gens. Il fait preuve d’une grande force de caractère et exerce aussi un certain contrôle sur son entourage. Ses assistants les plus proches, qui s’occupent de la logistique, des voyages, restent rarement plus d’un an car ils sont épuisés de répondre jour et nuit à ses besoins. Et il maîtrise beaucoup son image auprès des journalistes.

SC : Il n’a jamais voulu changer l’accent américain de sa voix synthétique. Pourquoi?

HM : Beaucoup de compagnies anglaises ont voulu lui rendre son accent anglais. Il a résisté et n’a pas accepté car il disait que sa voix américaine était devenue sa voix. Des logiciels plus récents lui permettraient de communiquer plus vite mais il ne veut pas les changer car il s’y est habitué.

SC : En quoi Stephen Hawking est-il exceptionnel?

HM : Pour ses travaux scientifiques sur les trous noirs, évidemment, notamment ceux des années 1970, qui étaient des découvertes fondamentales. Mais pour moi, cet homme est exceptionnel car il devient un exemple par sa condition inhabituelle. Sa situation de handicap et de dépendance rend visible ce que l’on ne voit pas autrement, comme ce qu’il faut pour être une star, un chef de laboratoire, mais aussi ce qui est nécessaire pour penser visuellement ou pour qu’une conversation soit fluide.

A Cambridge, des archives sont en cours de construction avec les articles sur Stephen Hawking et ses propres articles. Elles posent la question de l’archivage d’un auteur à l’ère du digital. Pour lui, tout passe par la machine depuis longtemps, et il décide lui-même de ce qu’il veut garder ou non. Nous devenons tous dépendants de nos tablettes et ordinateurs, mais lui l’a été avant tout le monde. Il a utilisé des programmes qu’on utilise tous maintenant, comme ceux qui complètent ses mots et ses phrases. Stephen Hawking est un pionnier du post-humanisme. 

Auteur: Mialet Hélène

Info: Sur Le Temps.ch, 16 janvier 2015. A propos de : A la recherche de Stephen Hawking, de H M, 2014, Ed. Odile Jacob, 168 p.

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