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papa

Nos rapports étaient ainsi faits. Nous nous aimions énormément et nous nous étions détruits à n'en plus pouvoir jusqu'à l'ultime réconciliation sur son lit de mort. C'était pourtant bien lui qui m'avait transmis cette langue. Je sais que si je me suis à écrire et particulièrement dans cette langue, ce fut pour donner une vie à ses mots à lui, pour tenter de m'approcher de la richesse des expressions qui étaient les siennes. Mais j'étais trop orgueilleux pour lui concéder une victoire, pour reconnaître la puissance de la figure paternelle. J'aimais l'idée de m'être élevé seul, d'être un homme indépendant, de ne rien lui devoir, mais c'était son avis qui, à la fin, comptait par-dessus tout. Lui connaissant tous ces sentiments contraires qui m'animaient, sachant la violence de notre dualité, se sentait fier d'être mon premier lecteur, la seule personne qui, dans l'intimité, pouvait réellement me dire ce qu'il en pensait. (...) Jamais il ne me critiquait sur le fond, me gratifiant, au contraire, de son approbation et me procurant la force nécessaire pour jeter mes textes impertinents à la face du monde entier. Il me donnait la force d'un père.

Auteur: Biancarelli Marc

Info: Murtoriu, p.147-148

[ éducation ]

 

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gnose

[...] le christianisme est, quant à son essence sacrée, dans un rapport d’hétérogénéité à l’égard de tout ordre social dont il ne peut qu’accuser structurellement le caractère profane, et auquel, nécessairement, il se superpose. En d’autres termes, et à proprement parler, le christianisme est dépourvu d’exotérisme, même si, par la force des choses, il en revêt quelque peu l’apparence. C’est pourquoi il ne saurait y avoir non plus d’ésotérisme chrétien, au sens formel et technique de ce terme, c’est-à-dire de forme spirituelle constituée, embrassant l’intégralité de la révélation chrétienne et dans laquelle, exclusivement, cette révélation accéderait à sa compréhension et la plus élevée et la plus intérieure. Il ne saurait y en avoir et de fait, il n’en existe pas. Il existe, ou il a existé des ésotérismes chrétiens particuliers, propres à telle ou telle activité ou fonction sociales. Et encore, de telles organisations formellement ésotériques ont-elles vu le jour essentiellement au Moyen Âge, c’est-à-dire à une époque où précisément le christianisme a tenté d’organiser exotériquement la société en chrétienté. Mais même alors, il n’a pas existé quelque chose qui soit, pour le christianisme en général, ce qu’est le soufisme pour l’islam.

Auteur: Borella Jean

Info: "Esotérisme guénonien et mystère chrétien", éditions l’Age d’Homme, Lausanne, 1997, page 268

[ savoir secret ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

déplacements du sens

Il y a toujours dans les films les plus explicites un niveau énigmatique. Roland Topor me racontait l'autre jour que Dynastie (*) - c'est difficile de trouver plus littéral - vu par des Esquimaux, chez qui il est tabou de parler avec sa belle-mère, avait une force pornographique ou subversive si énorme que ce feuilleton devenait autre chose. Dans les pays arabes, on dit aussi que voir n'importe quelle série américaine où les femmes ne sont pas voilées et ont des rapports familiers avec les hommes crée une sensation de subvertion pas seulement politique, mais aussi poétique : c'est-à-dire que cela provoque tellement de malentendus que le système de malentendu devient en effet poétique objective. A bout de souffle de Godard a eu sur moi le même effet quand je l'ai vu pour la première fois au Chili. Je ne peux pas dire que j'ai cessé de l'aimer par la suite, mais en le revoyant j'ai été assez déçu, parce que je l'ai trouvé très terre à terre, alors que j'avais compris des choses qui n'avaient rien à voir. En cette période de mondialisation, cette potentialité poétique, même si elle est involontaire, va être impossible à maîtriser.

Auteur: Ruiz Raul

Info: Entretien paru dans "Positif", n°424, juin 1996 - cité dans "Passage du cinéma", éd. Ansenodia, p. 364 - (*) série américaine des années 80

[ cinéma ] [ géographie culturelle ] [ contexte interprétatif ]

 

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Ajouté à la BD par Benslama

rapports humains

Ceux qui découragent la vertu, l'héroïsme, la charité et tout ce qui est pur ici-bas sont les mêmes qui rendent impossible, à force de dialectique, le mouvement et la liberté. La Rochefoucauld est, pour ainsi dire, le Zénon du monde moral : de même que Zénon décompose le mouvement en points stationnaires, de même le pointillisme des pointilleux, qui cherche des poux à la vertu et à la pureté, trouble ce qu'on peut appeler l'évidence du bon mouvement ; le "bon mouvement", c'est aussi le premier mouvement, l'impulsion inchoative et généreuse que les méfiants, les ironiques, les soupçonneux n'ont pas encore désagrégé en scrupules. Si la spontanéité charitable est le premier mouvement, le calcul intéressé ou ravisement est le second ; à l'intention toujours initiale de Donner succède l'intention de Reprendre ou Retenir, - car on ne "se ravise" que pour refuser et pour dire non. Tout de même c'est pour un deuxième mouvement réflexif, pour un mouvement secondaire que la bonne intention prévenante et initiale se désagrège en rhapsodie de scrupules. La primarité et simplicité affirmatives du fiat - que ce soit sacrifice, décision héroïque ou offrande - devient suspecte après coup. Pas de coeur pur qui reste pur pour cet épluchage zénonien !

Auteur: Jankélévitch Vladimir

Info: Philosophie morale, Mille& UnePages Flammarion 1998, La mauvaise conscience, p.180

[ calcul ]

 

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facultés intellectuelles

Dans les sciences naturelles, Buffon définissait le génie, la patience dans l'observation. Au lieu de la patience, c'est la réflexion qu'aurait dû dire notre grand naturaliste.

Si donc vous n'avez cette activité, cette force de raison qui fait réfléchir profondément et qui, d'une seule idée fait tirer, en la creusant, mille autres idées cachées dans la première ; si vous êtes dépourvu de ce génie d'observation dont le caractère est d'examiner sans cesse, d'étudier tous les objets qui passent devant lui, comparant tout ce qu'il voit, remontant d'une chose à l'autre par un raisonnement vif et naturel, saisissant rapidement ces rapports intimes et cachés qui enchaînent les diverses parties du monde physique ; si la nature vous a refusé cette précieuse qualité, ne vous flattez point de devenir jamais ses interprètes.

En vain posséderiez-vous le secret de captiver vos pensées dans une forme plus régulière ; en vain seriez-vous remplis de cette philosophie morte, pour ainsi dire, qui n'est point née de votre raison, mais qui vient d'un livre ou d'un maître : avec tous ces procédés artificiels, vous ne ferez que secouer et tourmenter, pour ainsi dire, les vérités que les grands génies ont été chercher au fond des abîmes !

Auteur: Serres Etienne

Info: "Principes d'embryogénie, de zoogénie et de tératologie", publié dans les "Mémoires de l'Académie des sciences de l'Institut impérial de France", 1860

[ recherche ] [ référence philosophique ] [ avertissement ]

 

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Ajouté à la BD par Benslama

instrumentalisation

En fait, les besoins de notre corps – et corrélativement nos devoirs à son égard – se réduisent à peu de choses : de l’air, une nourriture saine, un exercice modéré, un temps de repos et de sommeil.

Au lieu de cela, que font les matérialistes ? Ils traitent ce malheureux corps comme un vulgaire instrument de rendement, de plaisir et de vanité.

De rendement. Ils le surmènent par un travail excessif (gagner de l’argent étant le nerf de la civilisation utilitaire) et par un usage des loisirs aussi trépidant que le travail. [...]

De plaisir. Disons plutôt de distractions frelatées qui n’ont presque aucun rapport avec le sain plaisir des sens. On force le corps à manger quand il n’a pas faim, à boire quand il n’a pas soif, à veiller quand il tombe de sommeil ;on l’enfume quand il a besoin d’air pur, etc. [...]

De vanité. Ici, la liste des exemples est inépuisable. Ce corps ; on l’exhibe sans pudeur comme une marchandise à l’étalage. Ou bien on le martyrise pour obéir à des modes saugrenues. [...]

Et voilà où nous conduit le matérialisme ! L’oubli de l’âme entraîne le mépris du corps. On néglige, dans la mesure où l’on en fait une idole, les attentions élémentaires qu’on doit à un serviteur.

Auteur: Thibon Gustave

Info: Dans "L'équilibre et l'harmonie", Librairie Arthème, Fayard, 1976, pages 197-199

[ dissociation ] [ étranger ] [ souffrances inutiles ] [ chair-esprit ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

ermite

La vie solitaire d'un penseur, d'un artiste, d'un ermite est un engagement, jamais une solution. L'expérience de solitude s'avère indispensable à tout être qui veut conquérir ou sauvegarder sa liberté; en ces heures privilégiées, l'individu n'est plus cet homme moyen, mécanique ou "neuronal", cible facile des sondages, de la mode et des médias; il s'éprouve être unique, oiseau rare. Il se distingue. De là on qualifiera de pensée aristocratique toute célébration de la solitude alors que celle-ci est bien moins dédaigneuse qu'exigeante, dénotant une vigilance rebelle. Résister à la facilité comme à la résignation, demeurer discret sinon secret, ce sont là de beaux titres de noblesse. Il faut un courage constant, une passion tenue, comme on dit d'une note ou d'un pari, pour oser être soi, pour ne pas renier ses valeurs ni ses rêves.
Le besoin de reconnaissance apparaît bien comme le talon d'Achille de tout individu. Il explique que, pour se sentir compris ou acceptés, la plupart des hommes préfèrent renoncer à leur liberté, à leur singularité. Le véritable solitaire ne cherche ni à plaire ni à être réconforté. Sa grande force vient de ce qu'il n'est point troublé par les agissements et les opinions du monde: quand on vit seul, on ne donne pas prise, on ne se situe plus par rapport au général mais par rapport à l'absolu.

Auteur: Kelen Jacqueline

Info: L'esprit de solitude

[ indépendance ]

 

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judéo-christianisme

A chaque fois que les Hébreux sympathisent avec d'autres nations au point de se mêler à leur vie religieuse (la vie sociale étant inséparable de la vie cultuelle), Yahvé les punira, et il le fera en envoyant contre eux, précisément, d'autres nations. La main tendue par autrui est un piège mortel. Celui dont tu cherches l'amitié est ton pire ennemi. Ce principe inscrit dans l'idéologie yahviste enferme le peuple juif dans un cercle cognitif vicieux, les empêchant de tirer la seule leçon sensée de leur expérience : que les échanges favorisent la bonne entente des peuples. [...] Selon la Bible, le peuple élu n'a d'obligation qu'envers Yahvé, jamais envers ses voisins. [...] Depuis deux mille ans, les Juifs se voient constamment rappelés par leurs élites que les persécutions dont ils sont victimes sont le résultat, non pas de leur comportement blessant à l'égard des Gentils, mais au contraire de leurs efforts pour vivre avec eux en bonne entente, efforts assimilés à une infidélité envers Dieu ou envers leur destin de “peuple séparé”. Le peuple se rebelle parfois contre cette logique catastrophique [... et le] rapport de force entre une élite légiférant au nom de Dieu et un peuple perpétuellement rebelle est bien la tension fondamentale de l'histoire juive, car elle est au coeur de la mémoire juive conservée dans la Bible.

Auteur: Guyénot Laurent

Info: Du Yahvisme au Sionisme, p. 64-65

[ élitisme ]

 

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inquiétante étrangeté

Lacan considérait le "moi" comme un symptôme - chacun d’entre nous jouant, et le plus souvent surjouant! - son propre rôle jusqu'à ce que toute vie véritable (garantie par le seul sujet de l'énonciation) disparaisse de la scène, ne laissant place qu'à des automatismes vides...

Précisons également que dans l’enseignement lacanien du rapport du moi à ses symptômes, il ne suffit pas de dire que le moi forme ses symptômes dans le but d'établir un équilibre précaire avec les forces du ça, Lacan fait là un pas de plus que Freud: le moi lui-même est, dans son essence, un symptôme, une formation de compromis, un instrument qui permet au sujet d'essayer de compromettre son désir.

Par exemple, si je me laisse aller aux larmes pour un mélodrame sur un écran, la vérité est que je ne suis pas ému de manière "immédiate", il aura fallu au préalable que je me sois laissé aller à m'identifier avec le spectateur "naïf" que ce spectacle émeut aux larmes; autrement dit lorsque je désire quelque chose, je m'identifie toujours d'abord avec une certaine idée de moi (moi-idéal) en train de désirer ce "quelque chose" que je désire.

En ce sens, mon image du "moi-idéal" est mon symptôme, l'instrument avec lequel j'organise mon désir: le sujet désire au moyen de son moi-symptôme...

Auteur: Dubuis Santini Christian

Info: Publication facebook du 15.03.2021

[ intermédiaire ] [ castration symbolique ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

cosmologie

Toutefois, le plus extraordinaire reste à venir ! La relativité prédit l'existence d'ondes gravitationnelles : de même qu'une charge électrique qui se déplace produit une onde électromagnétique, une masse qui se déplace (comme dans une explosion par exemple) produit une courbure dans l'espace-temps qui se propage, un peu comme la chute d'une pierre dans une mare provoque des rides à sa surface. Quand ces ondes traversent le laboratoire, la courbure de l'espace-temps semble mettre en mouvement les objets les uns par rapport aux autres. Parce que la force gravitationnelle est très faible, cet effet est extraordinairement petit mais les techniques de mesure d'accélération ont fait de tels progrès qu'il est maintenant envisageable de mesurer ces mouvements. Un très important réseau d'antennes gravitationnelles se met en place à travers le monde (États-Unis, Europe, Japon, Inde), qui devrait permettre de détecter ces ondes gravitationnelles. Et l'Agence Spatiale Européenne a décidé fin 2013 de mettre en place dans les vingt ans qui viennent un observatoire d'ondes gravitationnelles dans l'espace. Une mission spatiale, LISAPathfinder, sera lancée dès 2015 pour en tester les principales technologies.

Alors que pendant des siècles, c'est la lumière qui nous a permis d'observer et de comprendre l'Univers, nous allons bientôt être en mesure de l'observer grâce aux ondes de gravitation, de cette même gravitation dont nous avons découvert qu'elle est le premier moteur de l'Univers.

Auteur: Binétruy Pierre

Info: A la poursuite des ondes gravitationnelles

[ science physique ] [ relativité générale ]

 

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Ajouté à la BD par miguel