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femmes-par-homme

Une femme aristocratique et son sourire fin, la distinction de ses manières et son respect d’elle-même m’enchantent ; quand elle met une barrière entre elle et le monde, elle flatte en moi toutes les vanités, qui sont la moitié de l’amour. Enviée par tous, ma félicité me paraît avoir plus de saveur. En ne faisant rien de ce que font les autres femmes, en ne marchant pas, ne vivant pas comme elles, en s’enveloppant dans un manteau qu’elles ne peuvent avoir, en respirant des parfums à elle, ma maîtresse me semble être bien mieux à moi : plus elle s’éloigne de la terre, même dans ce que l’amour a de terrestre, plus elle s’embellit à mes yeux. En France, heureusement pour moi, nous sommes depuis vingt ans sans reine : j’eusse aimé la reine !

Auteur: Balzac Honoré de

Info: Dans "La peau de chagrin", Librairie générale française, 1984, page 140

[ privilège ] [ exclusif ] [ hautaine ] [ attirantes ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

temps

Instructions pour remonter une montre.
Là-bas au fond il y a la mort, mais n'ayez pas peur. Tenez la montre d'une main, prenez le remontoir entre deux doigts, tournez-le doucement. Alors s'ouvre un nouveau sursis, les arbres déplient leurs feuilles, les voiliers courent des régates, le temps comme un éventail s'emplit de lui-même et il en jaillit l'air, les brises de la terre, l'ombre d'une femme, le parfum du pain.
Que voulez-vous de plus? Attachez-la vite à votre poignet, laissez-la battre en liberté, imitez-la avec ardeur. La peur rouille l'ancre, toute chose qui eût pu s'accomplir et fut oubliée ronge les veines de la montre, gangrène le sang glacé de ses rubis. Et là-bas dans le fond, il y a la mort si nous ne courons pas et n'arrivons avant et ne comprenons pas que cela n'a plus d'importance.

Auteur: Cortazar Julio

Info: Cronopes et Fameux

[ durée ] [ littérature ] [ allégorie ] [ sursis ]

 

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mensonges

L’homme justifié n’est plus seul, il est sauvé de la mort parce qu’il est dans l’ordre. Il n’est plus libre. Mais s’il n’y a plus de liberté, vivre n’a plus de sens. Comment faire ? Comment satisfaire notre exigence et notre faiblesse ? – Tout simplement en justifiant le refus de la liberté en son nom. En qualifiant l’évolution ou l’histoire – la nécessité – de liberté ; en peuplant un monde impersonnel de personnages, en nous donnant la comédie de la liberté à défaut de la vivre. La justification qui s’en réclame clôt le monstrueux édifice. Le ciel s’est enfin réconcilié avec la terre, et celui qui les opposait est rentré dans le rang. En lui règne une paix souveraine, ou le silence du tombeau. C’est ainsi que, l’esprit étant détruit par l’esprit, l’homme peut enfin supporter d’être restitué au néant.

Auteur: Charbonneau Bernard

Info: Dans "Je fus", R&N Éditions, 2021, pages 208-209

[ justifications ] [ abdication ] [ conformisme ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

croyance

Comme disait Ûrij Bujda chercher Dieu est un non sens. Au mieux on interprétera les faits selon l'hypothèse de l'existence d'une force "externe", (au demeurant une illusion puisque nous sommes évidemment le "produit" de quelque chose). Croyance envisageable au niveau de l'individu parce que nous sommes des êtres dont la vie repose dessus, un corps présent, suivi de son mental... avant de disparaître. Foi naturelle qui semble vouloir trouver confirmation via certains détails de nos existences, interprétés comme de mystérieux coups de pouce dans nos destinées. Cette "croyance positive" devrait être une évidence au regard de la totalité des développements de la vie sur terre, fabuleux foisonnement d'intrications, miracle incompréhensible et merveilleux où l'individu isolé parait ridicule ? Peut-être parce que tout (soi-même, l'humanité tout entière, la planète...) peut disparaître d'une seconde à l'autre sous quelque cataclysme.

Auteur: Mg

Info: 8 juillet 2018

[ émerveillement ]

 

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spiritualité

Dans l'Inde, on enjoint aux hommes d'être pleinement conscients, dans leur corps et dans leur âme, de leur étroite parenté avec tout ce qui les entoure ; on leur apprend à saluer le soleil levant, l'eau des ruisseaux, la terre fertile, comme des manifestations de cette même vérité vivante qui embrasse aussi l'homme. Le texte sur lequel nous méditons chaque jour est la gâyatri, un verset qui pour nous résume l'essence de tous les Védas. Grâce à lui, nous nous efforçons de sentir l'unité fondamentale du monde avec l'âme consciente de l'homme ; nous apprenons à percevoir l'unité maintenue par l'Esprit éternel et unique, dont le pouvoir crée la terre, le ciel et les étoiles, et embrase en même temps notre pensée de la lumière d'une conscience qui se meut et existe en continuité ininterrompue avec le monde extérieur.

Auteur: Tagore Rabindranath

Info: Sadhana, p.16, éditions Albin Michel

[ unicité ] [ plénitude ] [ hindouisme ]

 
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Ajouté à la BD par Bandini

Cipango

Personne en décrivant sa première journée au Japon ne manque de comparer le pays à celui des fées, et les habitants aux fées elles-mêmes !

Pourtant, il y a une raison naturelle à cette unanimité dans le choix de termes pour décrire ce qu'il est presque impossible de décrire plus exactement au premier jet.

Se trouver tout à coup dans un monde où tout est sur une échelle plus menue et plus fine que chez nous, un monde d'êtres plus petits et apparemment plus bienveillants, qui tous nous sourient comme pour nous souhaiter du bien, un monde où tout mouvement est lent et doux, où les voix sont atténuées, un monde où la terre, la vie et le ciel sont tout différents de ce qu'on a vu ailleurs, voilà qui réalise pour des imaginations nourries du folklore anglais le vieux rêve d'un monde des elfes.

Auteur: Hearn Lafcadio

Info: Ma première journée en Orient

[ première impression ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

conscience

Quand on est jeune on sait à peine que l'on vit. Le sentiment de la santé ne s'acquiert que par la maladie. L'attraction exercée sur nous par la terre, nous ne la remarquons que si nous sautons en l'air, par le choc subi en retombant. Lorsque la vieillesse arrive, l'état de maladie devient une sorte de santé, et l'on ne remarque plus que l'on est malade. Si le souvenir du passé ne subsistait pas, on s'apercevrait peu du changement. Aussi, je crois que la vieillesse n'existe pas pour l'animal, sinon à nos yeux. Un écureuil qui, au jour de sa mort, mène une vie de mollusque n'est pas plus malheureux que le mollusque. Mais l'homme, qui vit en trois lieux, dans le passé, dans le présent et dans l'avenir, peut être malheureux dès que l'un des trois ne vaut rien. La religion en a même ajouté un quatrième: l'éternité.

Auteur: Lichtenberg Georg Christoph

Info: Aphorismes

 

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écologie

Peu de gens militeront pour une vision alternative des trous noirs ou de l'inversion magnétique, mais nous savons par expérience que pour ce qui concerne les sols, les vaccins, les vers de terre, les ours, les loups, les neurotransmetteurs, les champignons, la circulation de l'eau ou la composition de l'air, la moindre étude sera immédiatement embarquée dans une véritable bataille d'interprétations. La Zone critique n'est pas une salle de classe ; la relation entre les chercheurs et le public est tout sauf purement pédagogique.

Si nous avions encore des doutes sur ce point, la pseudo-controverse sur le climat suffit à les dissiper. Rien ne prouve qu'une grande entreprise ait dépensé un centime pour générer quelque méconnaissance sur la détection du boson de Higgs. Mais nier la mutation climatique est une toute autre affaire : les financements affluent. L'ignorance du public est une denrée si précieuse qu'elle justifie d'immenses investissements.

Auteur: Latour Bruno

Info: Où atterrir ?

[ marchands de doute ] [ environnementalisme ] [ mensonge ] [ propagande consumériste ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

panorama

Il y a ces pâturages qui sont sous le col à deux mille cinq cents mètres, et c'est seulement vers la fin de l'été qu'ils y montent, à cause que leur vie va de bas en haut [...]. Tout là-haut, au milieu de la dernière pente d'herbe, on voyait le chalet ; ils étaient devant le chalet, assis par terre, parce qu'il n'y avait même pas de banc, se tenant adossés au mur de pierres sèches, en face et au-dessus du vide. Vu de cette hauteur, le fleuve, au fond de la vallée, n'était plus qu'un bout de fil gris apparaissant à travers une brume bleue, comme si ce n'eût pas été de l'air, mais de l'eau, dans laquelle on aurait mis fondre du savon, qui remplissait cet immense bassin de fontaine ; ils se tenaient là sans parler, parce qu'on se sent tellement petits, c'est tellement trop grand pour nous.

Auteur: Ramuz Charles-Ferdinand

Info: La séparation des races, 1922

[ altitude ] [ émerveillement ]

 

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vivre

L'intelligence, dans la nature, ce n'était qu'une pauvre petite lueur qui devait nous guider dans l'accomplissement des actes quotidiens. Nous lui avons donné, peu à peu, trop d'importance.
Et nous sommes comme serait un homme qui porte une lampe dans un souterrain à la recherche d'un trésor. Soudain, la lampe fume, ou flamboie, ou ronfle, ou crépite. Alors, il s'arrête, il s'assied par terre, il fait monter ou descendre la mèche, il règle des éclairages. Et ce travail l'intéresse tant qu'il a oublié le trésor, qu'il finit par croire que le bonheur c'est de perfectionner une lampe et de faire danser des ombres sur un mur. Et il se contente de ces pauvres joies de lampiste, jusqu'au jour où il voit soudain que sa vie s'est passée à ce jeu puéril... Trop tard ! La mort déjà le tient à la gorge. L'intelligence, c'est la lampe. Le trésor, ce sont les joies de la vie.

Auteur: Pagnol Marcel

Info: Jazz, p.86, Éd. Le Livre de Paris, 1974

[ discernement ]

 

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