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sagesse

17 sept. […] Tous les actes de la Nature sont appréhendés les uns après les autres par le Temps, qui est le seul à considérer que toute chose dure. Pourquoi, alors, l’homme devrait-il se hâter, comme s’il n’avait pas l’éternité pour accomplir chaque chose ? Qu’il mette des millénaires, si besoin est, pour achever correctement la moindre tâche – quand bien même il ne s’agirait que de se couper les ongles. Si le soleil couchant semble l’exhorter à profiter du jour tant qu’il dure, le chant des grillons ne manque pas de le rassurer – sur le même rythme que jadis - en lui apprenant à prendre son temps désormais et à jamais. L’homme sage sait rester tranquille – jamais agité ni impatient. 

Auteur: Thoreau Henry David

Info: Journal, tome 1 : Octobre 1837 - Décembre 1840

[ éloge de la lenteur ] [ mollo-mollo ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

introspection

Je n'étais pas misanthrope, j'étais seulement indifférent à ce que je n'avais pas choisi moi-même. Tel est peut-être le principal enseignement de Thoreau, qui ne fait que reprendre une antienne philosophique remontant aux premiers moralistes chinois et grecs. Je n'avais jamais réussi à convaincre Rupert qu'il s'agissait d'autre chose que d'une manifestation bornée d'individualisme. La plupart des gens ne prétendent respirer que dans l'air vicié du collectif. Quelques-uns tentent de s'oxygéner dans un air plus rare, celui de la solitude assumée qui, sans les faire échapper aux effluves d'une société omniprésente, leur permet de reprendre leur souffle fondamental. De quoi s'agit-il exactement ? On ne l'apprend pas dans les livres ; les livres nous en fournissent un avant-goût. Ceux qui n'ont pas affronté l'affrontement avec eux-mêmes devraient s'abstenir de juger celui qui essaie de le faire.

Auteur: Picard Georges

Info: Le sage des bois, p. 110-111

[ retrait du monde ] [ érémitisme ]

 
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Ajouté à la BD par Bandini

progrès

Nulle façon de penser ou d’agir, si ancienne soit-elle, ne saurait être acceptée sans preuve. Ce que chacun répète en écho ou passe sous silence comme vrai aujourd’hui, peut demain se révéler mensonge, simple fumée de l’opinion, que d’aucuns avaient prise pour le nuage appelé à répandre sur les champs une pluie fertilisante. Ce que les vieilles gens disent que vous ne pouvez faire, vous vous apercevez, en l’essayant, que vous le pouvez fort bien. Aux vieilles gens les vieux gestes, aux nouveaux venus les gestes nouveaux. Les vieilles gens ne savaient peut-être pas suffisamment, jadis, aller chercher du combustible pour faire marcher le feu ; les nouveaux venus mettent un peu de bois sec sous un pot, et les voilà emportés autour du globe avec la vitesse des oiseaux, de façon à tuer les vieilles gens, comme on dit.

Auteur: Thoreau Henry David

Info: Walden ou La vie dans les bois

[ efficacité ] [ accélération ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

symbiose

J’allais aux bois parce que je voulais vivre délibérément, n’affronter que les actes essentiels de la vie, voir si je pourrais apprendre ce qu’elle avait à enseigner, et non pas, quand je viendrais à mourir, découvrir que je n’avais pas vécu. Je ne voulais pas vivre ce qui n’était pas la vie, la vie est si chère ; et pas non plus pratiquer la résignation, à moins qu’elle ne soit vraiment nécessaire. Je voulais vivre profondément, sucer toute la moelle de la vie, vivre de façon assez solide et spartiate pour mettre en déroute tout ce qui n’était pas la vie, couper large, tondre ras, acculer la vie, la réduire au plus simple, et, si elle se découvrait mesquine, alors en tirer l’entière, l’authentique mesquinerie et la divulguer au monde ; ou si elle était sublime, le connaître par l’expérience, et pouvoir en rendre un compte fidèle dans ma prochaine sortie.

Auteur: Thoreau Henry David

Info: Walden

[ fusion ] [ témoignage ] [ recherche ] [ et in arcadia ego ] [ forêt ] [ expérimentation ]

 

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Ajouté à la BD par Plouin

quête personnelle

Pourquoi ne trouve-t-on jamais rien de bien formulé ou écrit sur ce fil idiosyncrasique auquel on adhére, sur notre fascination pour quelque chose que personne d'autre ne comprend ? Parce que ça ne tient qu'à nous. Un truc qu'on trouve intéressant, pour une raison difficile à expliquer. Difficile à expliquer parce qu'on ne l'a jamais lu ou vu nulle part ; c'est là que ça commence. Tu as été créé et placé ici pour donner voix à cela, à ton propre étonnement. "La partie la plus exigeante d'une vie d'artiste est d'arriver à la manière de creuser et développer avec constance le long du nerf de sa propre sensibilité la plus intime". C'est Anne Truitt, la sculptrice, qui l'a dit. Thoreau aussi d'une autre manière : connais ton propre os. "Poursuivre, tenir, tourner autour de sa vie... Connaître son propre os : le ronger, l'enterrer, le déterrer et le ronger encore".

Auteur: Dillard Annie

Info: The Writing Life

[ égoïsme étendu ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

habit

Les rois et les reines qui ne portent leurs vêtements qu'une fois, bien qu'ils soient faits par un tailleur ou une couturière à la mesure de leurs majestés, ne connaissent pas le plaisir de porter un vêtement qui leur va. Ils ne sont que des portemanteaux de bois sur lesquels on pend les vêtements propres. Chaque jour, nos vêtements épousent plus exactement notre personnalité, recevant la marque du caractère de celui qui les porte, si bien que nous hésitons à les laisser de côté, retardant le moment de le faire, leur administrant des soins médicaux et entourant leur départ de quelque solennité, comme nous le faisons pour notre corps. Nul homme n'a jamais baissé dans mon estime parce qu'il avait un habit rapiécé ; cependant je suis sûr que la plupart des gens désirent bien plus avoir des vêtements à la mode, ou du moins propres et sans raccommodages, que d'avoir la conscience nette.

Auteur: Thoreau Henry David

Info: Walden ou la vie dans les bois, 1854, collection bilingue Aubier 1967, p.99

[ . ]

 

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hindouisme

Le matin je baigne mon intelligence dans la philosophie extraordinaire de la Bhagavad Gita - plusieurs années des dieux s'étant écoulées depuis sa composition, et comparés à elle, ce monde moderne et sa littérature paraissent bien dérisoires et triviaux -, je doute que ces choses-là ne se réfèrent pas à un autre état de l'existence que le nôtre, tant cette religion sublime est éloignée de nos conceptions. Je pose le livre pour aller chercher de l'eau à mon puits, et voilà que j'y croise le serviteur du prêtre brahmane de Brahma, Vishnou et Indra, toujours assis dans son temple au bord du Gange en train de lire les Védas - le descendant de l'adepte religieux qui vivait parmi les racines des arbres avec son quignon de pain et sa cruche d'eau.
J'y croise son serviteur venu puiser de l'eau pour son maître, et nos seaux s'entrechoquent dans le même puits.
L'eau pure de Walden se mêle à l'eau sacrée du Gange. Des vents propices la transportent jusqu'aux deux cent dix-sept îles fabuleuses de l'Atlantide et au îles des Hespérides. (...)

Auteur: Thoreau Henry David

Info: Walden ou la vie dans les bois

 
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Ajouté à la BD par miguel

écologie

La nature à l'état sauvage est bien ce qui empêche les services fédéraux chargés de la faune de défendre les grizzlys. Il n'y a rien à gagner dans de telles régions, rien à gérer. Pourtant l'intolérance des hommes en fait de véritables champs de bataille où les grizzlys ne cessent de perdre et de mourir. Ces derniers auraient pu s'adapter à notre présence, mais nous ne leur en avons pas donné la possibilité. Notre culture ne nous permet pas de vivre aux côtés d'une autre espèce intelligente et prédatrice. Les ours ont besoin de la nature sauvage.
Ce serait également une bonne chose pour les humains car, comme le disait Thoreau : "Dans la nature sauvage réside la préservation du monde." Concrètement, cela signifie : défoncer les routes et faire disparaître les parcs de stationnement, détruire les bâtiments et non à tout forme de capitalisme ou de socialisme quelle qu'elle soit. Les grizzlys ont besoin de régions sauvages vastes et libres, sans survols ni aménagements touristiques, sentiers de randonnée, gestion humaine ou "développement" d'aucune sorte. La nature sauvage doit exister pour elle-même, et pour les grizzlys.

Auteur: Peacock Doug

Info: Mes années grizzly

[ être humain ] [ animal ] [ environnement ]

 

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citoyens

La masse des hommes sert ainsi l’État, non point en humains, mais en machines avec leur corps. C’est eux l’armée permanente, et la milice, les geôliers, les gendarmes, la force publique, etc. La plupart du temps sans exercer du tout leur libre jugement ou leur sens moral ; au contraire, ils se ravalent au niveau du bois, de la terre et des pierres et on doit pouvoir fabriquer de ces automates qui rendront le même service. Ceux-là ne commandent pas plus le respect qu’un bonhomme de paille ou une motte de terre. Ils ont la même valeur marchande que des chevaux et des chiens. Et pourtant on les tient généralement pour de bons citoyens. D’autres, comme la plupart des législateurs, des politiciens, des juristes, des ministres et des fonctionnaires, servent surtout l’État avec leur intellect et, comme ils font rarement de distinctions morales, il arrive que sans le vouloir, ils servent le Démon aussi bien que Dieu. Une élite, les héros, les patriotes, les martyrs, les réformateurs au sens noble du terme, et des hommes, mettent aussi leur conscience au service de l’État et en viennent forcément, pour la plupart à lui résister. Ils sont couramment traités par lui en ennemis.

Auteur: Thoreau Henry David

Info: La Désobéissance civile (1849)

[ fonctionnaires ] [ innovateurs ] [ hérétiques ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

intraduisible

Au cours de ma vie, je n’ai rencontré qu’une ou deux personnes qui comprenaient l’art de la Marche, c’est-à-dire l’art de se promener, qui avaient en quelque sorte le génie de la balade, de ce qu’on désigne sous le terme de sauntering, mot dont l’étymologie est fort jolie : au Moyen Âge, il y avait des gens sans travail qui erraient à travers la campagne en demandant la charité sous prétexte qu’ils se rendaient à la Sainte Terre, si bien qu’à la vue de l’un d’eux, les enfants s’exclamaient : “Tiens voilà un Sainte-Terrer !”, un Saunterer, un pèlerin en route pour la Terre sainte. […] D’autres, cependant, pensent que le mot est dérivé de l’expression sans terre, sans pays ni foyer, ce qui signifie donc, dans le bon sens, qu’en n’ayant pas de maison à soi, on se sent chez soi partout. Et c’est bien là le secret d’une promenade réussie. […] Il est vrai que de nos jours nous ne sommes que des croisés au cœur faible... Il faudrait peut-être se lancer dans la plus courte des balades, emplis de l’esprit d’une immortelle aventure, sans espoir de retour, préparés à ne renvoyer dans nos royaumes désolés que nos cœurs embaumés en guise de reliques.

Auteur: Thoreau Henry David

Info: De la marche

[ randonnée ] [ promenade ]

 

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