esprit

[…] Nous avons beau vieillir, dans notre for intérieur nous nous sentons toujours le même que nous étions dans notre jeunesse, dans notre enfance même. Cet élément immuable, qui demeure toujours identique à soi sans jamais vieillir, c’est précisément le noyau de notre être qui n’est pas dans le temps.

Auteur: Schopenhauer Arthur

Info: Le monde comme volonté et comme représentation

[ intemporel ] [ âme atemporelle ]

compassion

La pitié, principe même de toute moralité, prend aussi les bêtes sous sa protection [...] Une pitié sans bornes pour tous les êtres vivants, c'est le gage le plus ferme et le plus sûr de la conduite morale [...] Puissent tous les êtres vivants rester libres de douleurs!

Auteur: Schopenhauer Arthur

Info: Pensées et fragments. Sélection et traduction : Jean Bourdeau. Ed. Félix Alcan Paris 1929

[ éthique ] [ morale ]

femmes-hommes

Mais ce qui en fin de compte attire l'un vers l'autre deux individus de sexe différent avec tant de force et si exclusivement, c'est le vouloir-vivre présent dans toute l'espèce, qui réalise par anticipation une objectivation de son être conforme à ses intentions, dans l'individu que ces deux êtres peuvent produire.

Auteur: Schopenhauer Arthur

Info: Métaphysique de l'amour, métaphysique de la mort

[ méta-moteur ] [ reproduction ]

célibat

Je n'ai aucune intention de me marier parce que cela ne m'attirerait que des ennuis.
- Et pourquoi donc ?
- Je serais jaloux parce que ma femme me tromperait.
- Et comment pouvez-vous en être si sûr ?
- Parce que je le mériterais.
- Pourquoi ?
- Parce que je me serais marié.

Auteur: Schopenhauer Arthur

Info:

[ liberté ] [ répartie ] [ humour ]

endoctrinement

La religion a tout pour elle : révélation, prophéties, appui des gouvernements, le premier rang partout (...) et, ce qui vaut mieux que tout cela, le privilège inappréciable de pouvoir inculquer ses doctrines aux enfants dès l'âge le plus tendre, et d'en faire pour ainsi dire, dans leurs cerveaux, des idées innées.

Auteur: Schopenhauer Arthur

Info:

[ panurgisme ] [ propagande ] [ pouvoir ] [ éducation ]

nation

[…] c’est justement de l’égoïsme que naît l’Etat, mais d’un égoïsme bien entendu, procédant méthodiquement, d’un égoïsme qui s’élève au-dessus du point de vue individuel jusqu’à embrasser l’ensemble des individus, et qui en un mot tire la résultante de l’égoïsme commun à nous tous ; servir cet égoïsme-là, c’est la seule raison d’être de l’Etat […].

Auteur: Schopenhauer Arthur

Info: Le monde comme volonté et comme représentation

[ narcissisme communautaire ]

réprobation

Dans tous les pays les jeux de cartes sont arrivés à être l'occupation principale dans toute société; ceci donne la mesure de ce que valent ces réunions et constitue la banqueroute déclarée de toute pensée. N'ayant pas d'idées à échanger, on échange des cartes et l'on cherche à se soutirer mutuellement quelques florins. Ô pitoyable espèce!

Auteur: Schopenhauer Arthur

Info:

musique

Mais ce qui est vraiment de la magie, c’est l’effet des modes majeur et mineur. N’est-il pas merveilleux de voir que le simple changement d’un demi-ton, que la substitution de la tierce mineure à la majeure, fait naître en nous, sur-le-champ et infailliblement, un sentiment de pénible angoisse d’où le mode majeur nous tire non moins subitement ?

Auteur: Schopenhauer Arthur

Info: Le monde comme volonté et comme représentation

[ ânerie ] [ préjugés ]

frustration

Que de gens se vantent de quoi que ce soit, courage ou érudition, intelligence ou esprit, succès auprès des femmes ou richesses, ou noblesse, et l'on pourra en conclure que c'est précisément sur ce chapitre-là qu'il leur manque quelque chose; car celui qui possède réellement et complètement une qualité ne songe pas à l'étaler et à l'affecter.

Auteur: Schopenhauer Arthur

Info:

vanité

La mort est le résultat, le résumé de la vie, ou le total effectué qui énonce en une fois tout l’enseignement que la vie donnait en détail et par morceaux : elle nous apprend que toutes les aspirations, dont la vie est le phénomène, étaient chose inutile, vaine, pleine de contradictions, d’où le salut consiste à revenir.

Auteur: Schopenhauer Arthur

Info: Dans "Le monde comme volonté et comme représentation"

[ jugement dernier ]