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représailles

La morale nous dicte souvent qu'il est vain et inutile de se venger, que l'on continue d'être malheureux malgré tout...
Un jour, celui du mariage de ma soeur cadette, je vaquais à mes occupations en ville. Je devais ensuite passer chez moi me préparer avant de rejoindre la fête. J'habitais au centre de Lausanne et avais une petite routine qui consistait à rester en embuscade dans un endroit stratégique du parking devant chez moi afin d'être le premier à profiter d'une place qui se libère. Ce samedi-là j'ai attendu un peu plus que de coutume, une petit dizaine de minutes, jusqu'à qu'une Audi verte commence à se dégager d'un emplacement quinze mètres devant moi. Super me suis-je dit, clignotant activé afin de m'engager. Et là, sournoisement, je l'avais pas vue venir, une petite MG décapotable bleu ciel conduite par une jolie nana m'est passé devant sans tambour ni trompette pour me piquer la place. Je suis sorti de la Fiat pour demander des explications à la jolie femme. Qui m'a ri au nez, mi hautaine, mi moqueuse.
Ce genre d'épisode, à vingt ans, vous fait aisément monter à haute température. En une seconde. Mais que voulez-vous faire en pareille occurrence, mettre des baffes à la provocatrice ? Pas possible...
Dandinant du cul la nénette s'est barrée en m'ignorant superbement. Elle avait disparu depuis quelques secondes qu'une place se libérait non loin permettant rapidement de me garer. La fumée me sortait encore des oreilles. Au sortir de la Fiat j'avisais un conteneur de déchets devant l'entrée d'immeuble à une dizaine de mètres. La MG décapotée me tendait les bras. Ni une ni deux, j'ai sorti deux sacs poubelles, les ai portés jusqu'à la petite anglaise bleu ciel puis les ai éventrés avant de les vider sur les sièges avant tous proprets et parfumés de la petite voiture de luxe. Un contenu vraiment répugnant, avec fumet à l'avenant. "Quelle chance !" ai-je pensé.
Je suis ensuite allé me changer et me doucher avant de récupérer ma bagnole. La MG n'était plus là, avec un emplacement, toujours libre, constellé d'immondices que la stupide conductrice avait bien dû évacuer comme elle pouvait. Devant témoins espérai-je.
J'ai ensuite pris la route, tout à fait détendu, vers les épousailles de ma frangine. Aujourd’hui encore je regarde cet épisode comme une petite victoire, qui sauva l'humeur du reste de ma journée. Avec une petite pensée pour le concierge, où l'employé communal, qui a du se taper le nettoyage.

Auteur: Mg

Info: 26 avril 2016

[ thérapie ] [ revanche ] [ anecdote ]

 

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enquêtes parapsychologiques

L’affaire Chiara Bariffi
Le 1er décembre 2002, aux abords du lac de Côme en Italie, une jeune femme d’une trentaine d’années est portée disparue. Après trois longues années de recherche le corps reste introuvable et la police décide de classer l'affaire.
C’est alors qu’un journaliste d’un journal local d’Italie, connaissant l’affaire, propose à la police de rencontrer un médium, qui pourrait apporter des informations. Ils prirent contact avec Maria Rosa Busi, une habitante de la région, infirmière de 55 ans renommée pour ses pouvoirs extralucides. Elle rencontra la mère de Chiara Bariffi qui lui donna une photo de sa fille. De suite la médium lui annonça que sa fille était morte. A partir de là la médium se sent irrésistiblement attirée par le lac. Maria Rosa Busi commença alors à faire le tour du lac de Côme pour arriver à un endroit, connu pour sa dangerosité, avec une profondeur de l'eau qui atteint plus de 150 mètres. La médium déclara que Chiara se trouvait à cet emplacement.
La police refusa toute collaboration avec la médium. Mais la famille décida de lui faire confiance et déboursa les moyens nécessaires. Une équipe de plongeurs professionnels entra en scène. Le 11 septembre, après plusieurs jours de recherche, une caméra sous-marine filmait une voiture à 120 mètres de profondeur. La police décida de ré-ouvrir l’enquête et d'agir, des plongeurs remontèrent alors la voiture dans laquelle on trouva le corps de Chiara Bariffi.


L’affaire Susanne Erbe
En Allemagne lors de l'année 2003 une jeune femme de 16 ans est retrouvée violée et assassinée dans un buisson. La police ne parvenant pas à résoudre l’affaire, c’est la mère de la jeune fille qui décide de contacter un détective médium qui prétend parler avec les morts.
Mme Erbe, 45 ans, expliqua auprès de la cour de Mannheim (Allemagne) qu’elle était sceptique mais elle témoigna : "Lors de cette séance, Susanne m’a dit que son meurtrier était un homme d’origine croate d’une vingtaine d’années". Via le médium il fut même possible de déterminer où le trouver, dans un garage de Mannheim.
La police, dubitative, mena néanmoins l'enquête sur cet homme, un employé du garage Mario Glavic, croate de 24 ans travaillant comme carrossier. L’homme avoua son crime. Après une soirée trop arrosée et en mal d’amour, il avait décidé de violer la première femme qui croiserait son chemin. Le sort tomba sur Susanne. Affolée elle s'était mise à crier et pour la faire taire Mario Glavic, prenant la première pierre qui tombait sous sa main, lui asséna un coup mortel à la tête.

Auteur: Internet

Info: Compil de quelques site web

[ paranormal ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

pataphysique

Quel original que mon ami Paul Masson (...), auditeur au Collège de France, auteur de l'Esthétique des peintres aveugles, du Catalogue raisonné des poètes morts de faim et de la fameuse brochure antinaturaliste, qui fermera les portes de l'Institut au père des Rougon-Macquart, les Zolacismes d'un candidat perpétuel à l'Académie ! Il ne fait rien comme les autres !
Il assiste aux messes de mariages, en noir des pieds à la tête, un crêpe au chapeau, pleure comme un jeune parent du Boeuf gras, et, à l'issue de la cérémonie, supplie les nouveaux époux, avec des serrements de mains émus, d'agréer l'expression de ses sincères condoléances. Aux enterrements, il s'illustre de vestons aux nuances printanières, "cuisse de président ému" ou "gorge de demi-vierge surprise", d'une adorable fantaisie ; une fleur à la boutonnière, l'air radieux d'un épicier promu officier d'académie, il risque des mots plaisants, sourit au Dies irae, se tord pendant l'absoute, et va congratuler ensuite chaleureusement les parents du défunt. Au théâtre ou au restaurant, il s'affuble d'une livrée de larbin, afin, dit-il, de n'être pas confondu avec les employés du contrôle ou les maîtres d'hôtel, qui sont en habit - ce pourquoi il les appelle des fractotum. - il ne fait rien comme les autres ! (...)
S'il dîne en ville, Paul Masson terrorise ses hôtes par mille inconvenances inédites. Lui fait-on observer qu'il prend le pain de son voisin de droite et boit le vin de son voisin de gauche ? Il se confond en excuses et, pour réparer ses torts, engloutit le pain du voisin de gauche et vide d'un trait le verre du voisin de droite. Si, par imprudence, on l'a placé auprès d'une dame un peu maigre, il demande à opérer des fouilles dans le corsage de celle-ci, certain, affirme-t-il, d'y trouver deux salières. A la fin du repas, quand on apporte les rince-bouche, il interpelle les domestiques et réclame du savon avec insistance. - Il ne fait rien comme les autres !
Dans la rue, Paul Masson à jeun affecte volontiers les allures d'un homme ivre ; mais si, d'aventure, il est réellement éméché, il marche avec la rigidité d'un automate. Bien entendu, il sort sans plus de manteau que le pudibond Joseph par des temps froids comme le jeu de M. Dupont-Vernon, se couvre d'une épaisse pelisse par une température aussi chaude que la patronne du Cochon Bleu (un établissement que je recommande à tous les pères de famille : éducation anglaise, sévérité, discrétion), s'arme d'une canne s'il pleut à verse et porte un parapluie grand ouvert si le ciel est bleu...

Auteur: Willy Henry Gauthier-Villars

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[ anticonformiste ] [ inversion ] [ humour ]

 

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histoire d'amour

Noble espagnole, Inés de Castro 1320 - 1355, émigre au Portugal en 1340 pour suivre Constance de Castille, l'épouse du prince Pierre de Portugal, dont elle est dame de compagnie. Le prince tombe rapidement amoureux fou d'elle, au point de négliger sa femme, ce qui a pour effet de rapprocher du trône les nobles castillans (le propre frère d'Inés devient l'ami et le confident du prince), et de favoriser l'émergence d'un parti dit des Castro à la cour royale portugaise.
Le roi Alphonse IV de Portugal, père de Pierre, désapprouve l'influence d'Inés et de sa famille sur son fils mais décide d'attendre que leur passion s'éteigne d'elle-même. Cette passion restera néanmoins forte et constante, malgré la désapprobation royale. Inés est exilée en Castille.
Après la mort de la princesse Constance en 1345, Inés revient d'exil, pendant que le roi cherche en vain à remarier son fils, celui-ci refusant tout projet d'union matrimoniale. Dans le même temps, le fils légitime de Pierre, (le futur roi Ferdinand Ier) est un garçon chétif et frêle alors que les quatre enfants illégitimes de Pierre et d'Inés prospèrent au désespoir de la noblesse portugaise inquiète de l'influence du parti des Castro sur Pierre.
Après plusieurs tentatives pour séparer le couple, et soucieux de l'éventualité de voir le Prince Pierre prendre parti dans la crise politique castillane, le roi ordonne l'exécution d'Inés. Pêro Coelho, Álvaro Gonçalves et Diogo Lopes Pacheco sont désignés pour cela et partent pour le monastère de Santa Clara à Coimbra, où réside Inés, et la tuent le 7 janvier 1355. À cette nouvelle, Pierre se rebelle contre son père et engage le pays dans une courte guerre civile.
Quelques temps après être devenu roi du Portugal en 1357, Pierre annonce au pays, par la proclamation de Cantanhede qu'il a secrètement épousé Inés, faisant ainsi d'elle la reine de Portugal. La parole du roi, confirmée par quelques témoins de son entourage, est alors, et reste de nos jours, la seule preuve de ce mariage. Toutefois les enfants de cette union s'en trouvent de ce fait reconnus comme légitimes, ce qui peut avoir constitué le motif principal d'une telle proclamation.
Selon la légende, il fait déterrer le corps d'Inés, la fait revêtir d'un manteau de pourpre. Assise sur le trône de la reine, Inés est couronnée et Pierre oblige tous les grands du royaume à lui baiser la main. Il fait poursuivre les trois assassins d'Inés ; deux d'entre eux sont capturés et mis à mort. Les bourreaux leur arrachent le coeur, à l'un par la poitrine et à l'autre par le dos, ils sont ensuite brûlés.

Auteur: Wkipedia

Info:

 

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translation

Lisez le texte relatif au sixième trait du neuvième hexagramme : "la femme est mise en danger par la persévérance" (Wilhelm). Cette fameuse persévérance se rapporte au même caractère (tchen), signifiant droiture ou pureté, que l'on trouve au début du Yi King. On peut aussi se demander pourquoi cette persévérance est un risque pour une femme... En revanche, ici, Philastre a bien compris qu'il ne s'agit plus de "perfection" mais de "pureté". Pour ma part, j'aurais tendance à préciser "chasteté"...
Voyez au quinzième hexagramme, le cinquième trait (bien saisi par Philastre et par Harlez) où nous pouvons lire : sans richesse se servir de son voisinage. Wilhelm non seulement intervertit les phrases, mais inverse le sens en traduisant : "Ne pas se vanter de sa richesse auprès de son prochain"... De même, il traduit "voie du ciel" (sixième trait du vingt-sixième hexagramme) là où n'est pas écrit "tao" (voie) mais '"influence", comme l'a bien vu Philastre. Observez le premier trait du trente-cinquième hexagramme, là où je lis "générosité" et Philastre " magnanimité", Wilhelm choisit "demeurer abandonné". autre contresens, le "rire" au premier trait du quarante-cinquième hexagramme. On aura compris qu'il vaut mieux choisir une traduction qui a vieilli dans son style un peu suranné (Philastre) que celle plus moderne, psychologique et plus accrocheuse de Wilhelm, pourtant la plus connue et la plus réputée.
Alors qu'un connaisseur comme Marcel Granet signalait en toute vérité bonne à dire que la civilisation chinoise était caractérisée par la formule "ni Dieu, ni Loi", le pasteur Wilhelm, dans sa version bien occidentalisée, dès le premier hexagramme affirme que le ciel est "Dieu le souverain suprême". Or, il n'y a jamais eu de monothéisme (typique des gens du Livre) dans l'histoire de la Chine. Même plus tard, les nombreux "dieux" taoïstes (du dieu des fossés au dieu des latrines...) sont de multiples énergies différentes qui ne renvoient pas au "Seigneur Dieu" de Wilhelm.
Autres exemples. Au deuxième trait du troisième hexagramme, il s'agit de mariage et nous lisons que le jeune fille vierge "n'est pas accordée" alors que le bon pasteur traduit : "Elle n'engage pas sa foi"... Au quatrième trait du douzième hexagramme, Wilhelm traduit "bonheur" par "bénédiction". Toujours des thèmes religieux qui n'existent pas dans l'original. Au commentaire de l'image du quarantième hexagramme, il traduit "pardonne les fautes et absout le péché", alors que "péché" n'existe pas en Chine et qu'il suffisait de dire "comprend et pardonne les fautes". Sans parler de la pudibonderie chrétienne où "fesses" devient "cuisses" (troisième trait du quarante-quatrième hexagramme). Sans oublier toutes ses notes avec citations des... Évangiles. Même les jésuites, qui se sont passionnés pour la traduction chinoise, n'auraient jamais osé soutenir de telles traductions conditionnées par la croyance monothéiste.

Auteur: Daniel Giraud

Info: Yi King : Texte et interprétation, in Traductions et trahisons

[ manipulation ] [ nord-sud ] [ interprétation ] [ transposition ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

couple

Le premier réceptacle de l’image de l’âme pour l’homme est pratiquement toujours la mère ; plus tard, les réceptacles qui apporteront à l’homme un reflet vivant de son anima seront les femmes qui font vibrer ses sentiments, que ce soit, d’ailleurs, indifféremment dans un sens positif ou négatif. C’est parce que la mère est le premier réceptacle de l’image de l’âme que l’émancipation du fils et la séparation d’avec la mère représentent un tournant évolutif tout aussi important que délicat, et de la plus haute portée éducative. C’est pourquoi nous trouvons déjà chez les primitifs un grand nombre de rites qui organisent les modalités de cette séparation. L’arrivée à l’âge adulte et la séparation extérieure d’avec la mère ne suffisent pas ; il faut encore toute sorte d’initiations masculines décisives très particulières, des cérémonies opérant une renaissance, pour parfaire efficacement la séparation de l’individu d’avec sa mère et, par voie de conséquence, d’avec son enfance.

Alors que le père, en protégeant l’enfant contre les dangers de la vie extérieure, devient de la sorte pour le fils un modèle de la persona, la mère constitue pour lui une sauvegarde contre les dangers qui peuvent surgir des mondes obscurs de l’âme. C’est pourquoi, dans les initiations masculines, l’initié sera instruit des choses de l’au-delà, ce qui doit le mettre en état de se passer de la protection de la mère.

L’adolescent qui grandit dans la civilisation actuelle se voit privé – en dépit de toute la primitivité qui demeure en lui – de ces mesures éducatives qui étaient au fond très remarquables. Il s’ensuit que l’anima, en jachère sous forme de l’imago de la mère, va être projetée en bloc sur la femme, ce qui va avoir pour conséquence que l’homme, dès qu’il contracte le mariage, devient enfantin, sentimental, dépendant et servile, ou, dans le cas contraire, rebelle, tyrannique, susceptible, perpétuellement préoccupé du prestige de sa prétendue supériorité virile. Cette attitude, naturellement, n’est faite que du renversement de la première. L’homme moderne n’a rien trouvé qui remplace la protection contre l’inconscient que la mère apportait, que la mère signifiait ; c’est pourquoi il modèle inconsciemment son idéal du mariage de telle sorte que sa femme soit amenée si possible à pouvoir assumer le rôle magique de la mère. Sous le couvert protecteur de l’union exclusive, il cherche au plus profond de lui-même protection auprès d’une mère, tendant dangereusement la perche à l’instinct possessif de la femme. Sa crainte et son angoisse, en face des obscurités insondables et des forces imprévisibles de l’inconscient, confèrent à la femme une puissance illégitime et soudent le ménage en une "communauté si intime" que, à force de tensions intérieures, il menace régulièrement d’éclater. A moins que l’homme, par protestation, ne prenne, en face de cette surpuissance de la femme, une attitude de contre-pied, ce qui entrainera d’ailleurs les mêmes conséquences.

Auteur: Jung Carl Gustav

Info: Dans "La dialectique du moi et de l'inconscient"

[ conjonction des opposés ] [ androgynie psychique ] [ femmes-hommes ]

 

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symbole républicain français

Nous sommes ici en France. Tous les jours nous léchons pour les coller sur des enveloppes l’envers de timbres reproduisant la tête d’une femme coiffée d’un bonnet phrygien. On la prénomme Marianne, cette créature sévère avec son bonnet frigide sur la tête. Mais d’abord pourquoi ce bonnet ? Référence en passant au culte de Mithra, le grand totémisme phrygien des baptêmes dans le sang des taureaux. Rappel aussi de l’interprétation rosicrucienne du bonnet écarlate dont on coiffait le massacreur du taureau et qui était censé symboliser le prépuce ensanglanté… La République française, donc, gravée dans son carré de timbre, avec sa verge rebroussée rouge sur la tête. On s’en met, des choses curieuses, sous la langue, chaque jour… Cocarde circoncise. Avertissement répété à la castration. Chapeau du sacrifice. Souvenir sous votre salive de l’assassinat fondateur devenu couvre-chef ou béret rituel.

Mais il y a encore plus original et magique. La belle créature impressionnante si athénienne quant au profil a un prénom traditionnel : Marianne. C’est ici que les surprises commencent. Qui est Marianne ? La Liberté de Delacroix ? Non. Son nom, son simple nom si naturel ? D’où vient-il ? Eh bien c’est là que nous allons nous apercevoir que chaque jour, à des milliers d’exemplaires, le timbre français si banal nous envoie un message chiffré du fond de son origine secrète. Caché justement, occulte. Car le nom de Marianne adopté comme prénom qui-va-de-soi de la République allégorisée vient tout simplement d’une société clandestine qui s’appelait La Marianne. Une association de conjurés de l’ouest conspirant dans le but de renverser le régime mis en place par le coup d’Etat du 2 décembre 1851.

La Marianne dépendait du Comité démocratique européen de Londres dont les membres les plus importants étaient Mazzini et Ledru-Rollin. Voilà pour le versant socialiste.

Et voilà maintenant le versant occulte.

Les cérémonies initiatiques de la secte se déroulaient dans la grande tradition. […] Le nouvel adepte entrait les yeux bandés. Il prêtait serment de courir aux armes dès le premier signal pour rétablir la République. On lui apprenait la série de signes communs à tous les conjurés. Trois coups de pouce sur la première phalange de l’index, un salut de la main gauche, le pouce à nouveau contre le front, la poitrine et à hauteur du cœur. Le rituel se terminait par un dialogue fait de répliques apprises par cœur que l’on a conservées et qui valent la peine d’être relues :

"Connaissez-vous Marianne ?

- De la montagne.

- L’heure ?

- Elle va sonner.

- Le droit ?

- Au travail.

- Le suffrage ?

- Universel.

- Dieu me voit ?

- Du haut de la montagne.

- Le lion ?

- Le lion." 

Cent ans plus tard, évidemment, tout le monde a oublié ces laborieuses origines. Marianne est devenue une revenante, elle aussi, un petit fantôme dans son carré de papier crypté.

Auteur: Muray Philippe

Info: Dans "Le 19e siècle à travers les âges", pages 249-250

[ histoire ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

évolution moderne

Il n’est que trop évident qu’il y a actuellement deux religions dans l’Église : d’une part la religion catholique, dont les enjeux sont célestes – le salut éternel –, et d’autre part une religion séculière très proche d’elle sur le plan moral – la religion des droits de l’homme ou religion humanitaire –, dont les préoccupations sont exclusivement terrestres.

Pendant plus de mille ans religion identitaire des Européens, puis étendu par eux à travers le monde, le christianisme s’est aujourd’hui jeté tête baissée dans un délire universaliste qui se marque notamment par l’injonction adressée par le pape aux pays d’Europe d’accueillir sans limite sur leur territoire toute l’immigration illégale en provenance de l’Afrique et de l’Asie, ainsi que par une bienveillance chrétienne envers l’islam qui tranche avec une traditionnelle volonté de résistance aux entreprises conquérantes musulmanes, voire de reconquête sur l’islam des régions où était né le christianisme et dont s’étaient emparés les conquérants arabes. En faisant de l’universalisme sa seule raison d’être, le christianisme tend à apparaître comme un doublon de la religion des droits de l’homme.

Cette actuelle obsession universaliste du christianisme n’est effectivement pas sans évoquer Marcion, prédicateur gnostique du IIe siècle qui avait complètement trahi le christianisme en prétendant l’arracher à ses racines juives. Pour Marcion, le Dieu de la Bible – qu’il appelle le Dieu juste – est une divinité subalterne et grossière qui a créé un monde raté et instauré une justice impitoyable. Au dessus de lui est un Dieu suprême caché – le Dieu bon – qui s’est rendu visible en la personne de Jésus pour libérer les hommes du Dieu de la Bible. Rejetant radicalement le Dieu juste et ne voulant connaître que le Dieu bon, Marcion invitait ses disciples à faire table rase de la Bible et du passé juif pour ne garder que le message d’amour de l’Évangile dans une version au demeurant largement falsifiée. En rejetant le Dieu juste et l’Ancien Testament, Marcion rejetait non seulement la justice, l’ordre social, le mariage, la famille, mais encore l’idée de nation.

Aujourd’hui, en prétendant présenter exclusivement le christianisme comme un universalisme abstrait, l’Église adopte une démarche marcionite qui arrache au christianisme son substrat biblique, lequel légitime les identités particulières. Car le christianisme, du fait qu’il est né d’une religion nationale – le judaïsme – et que ses perspectives sont célestes et non terrestres, a pu aisément, en dépit de son ambition de s’adresser à la généralité humaine, jouer le rôle d’une religion particulière pour les peuples qui se réclamaient de lui. Au lieu de quoi, en ne voulant connaître du christianisme que son appel à la fraternité universelle, on nie la réalité du christianisme comme symbiose entre l’Évangile et la Bible. Prendre dans le Nouveau Testament une idée ou une valeur en la coupant de l’Ancien Testament revient à faire du Marcion. Cette idée ou cette valeur n’est alors plus chrétienne : elle est marcionite, elle est gnostique. Il y a manifestement quelque chose de marcionite dans les prises de position immigrationnistes de l’Église catholique.

Auteur: Harouel Jean-Louis

Info: Interview 2017

[ coupure historique ] [ gnosticisme ] [ théologie ]

 

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impassible gaïa

Il y a de grandes flaques de sang sur le monde

où s'en va-t-il tout ce sang répandu

est-ce la terre qui le boit et qui se saoule

drôle de soûlographie alors

si sage... si monotone...

Non la terre ne se saoule pas

la terre ne tourne pas de travers

elle pousse régulièrement sa petite voiture ses quatre saisons

la pluie... la neige...

la grêle... le beau temps...

jamais elle n'est ivre

c'est à peine si elle se permet de temps en temps

un malheureux petit volcan

Elle tourne la terre

elle tourne avec ses arbres... ses jardins... ses maisons...

elle tourne avec ses grandes flaques de sang

et toutes les choses vivantes tournent avec elle et saignent...

Elle elle s'en fout

la terre

elle tourne et toutes les choses vivantes se mettent à hurler



elle s'en fout

elle tourne

elle n'arrête pas de tourner

et le sang n'arrête pas de couler...

Où s'en va-t-il tout ce sang répandu

le sang des meurtres... le sang des guerres...

le sang de la misère...

et le sang des hommes torturés dans les prisons...

le sang des enfants torturés tranquillement par leur papa et leur maman...

Et le sang des hommes qui saignent de la tête

dans les cabanons...

et le sang du couvreur

quand le couvreur glisse et tombe du toit

Et le sang qui arrive et qui coule à grands flots

avec le nouveau-né... avec l'enfant nouveau...

la mère qui crie... l'enfant pleure...

le sang coule... la terre tourne

la terre n'arrête pas de tourner

le sang n'arrête pas de couler

Où s'en va-t-il tout ce sang répandu

le sang des matraqués... des humiliés...

des suicidés... des fusillés... des condamnés...

et le sang de ceux qui meurent comme ça... par accident

Dans la rue passe un vivant

avec tout son sang dedans

soudain le voilà mort

et tout son sang est dehors

et les autres vivants font disparaître le sang

ils emportent le corps

mais ils est têtu le sang

et là où était le mort

beaucoup plus tard tout noir

un peu de sang s'étale encore...

sang coagulé



rouille de la vie rouille des corps

sang caillé comme le lait

comme le lait quand il tourne

quand il tourne comme la terre

comme la terre qui tourne

avec son lait... avec ses vaches...

avec ses vivants... avec ses morts...

la terre qui tourne avec ses arbres... ses vivants... ses

maisons... la terre qui tourne avec les mariages... les enterrements... les coquillages... les régiments...



la terre qui tourne et qui tourne avec ses grands ruisseaux de sang.

Auteur: Prévert Jacques

Info: Chanson dans le sang

[ impersonnelle ] [ neutre ] [ humaine barbarie ]

 

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occultisme

Emmanuel-Marc-Henri Lalande, né à Nancy en 1868, fit à Paris ses études de médecine. Il y fréquenta les milieux littéraires du symbolisme puis les occultistes de la Librairie du Merveilleux, où Papus le prit en amitié comme il fit avec Sédir ; il lui demanda sa collaboration à sa revue L’Initiation et le fit admettre dans plusieurs ordres initiatiques. C’est alors que celuici prit le pseudonyme de Marc Haven – en adoptant le nom de Haven, génie de la Dignité, dans le Nuctémaron d’Appolonus de Tyane. Lorsqu’il eut passé son doctorat, en 1896, Papus lui conseilla de s’installer à Lyon et il lui fit connaître Monsieur Philippe.

Tout en exerçant sa profession de docteur, dans son propre cabinet et dans un service de l’hôpital Saint-Luc, il fréquenta assidûment Monsieur Philippe. Il le seconda dans les séances de guérison données rue Tête-d’Or. Sa présence, et la validation des ordonnances, permirent d’atténuer, sinon d’empêcher, les poursuites engagées contre le thaumaturge pour son exercice illégal de la médecine. Une école de magnétisme avait été créée à Lyon sur l’initiative de Henri Durville. Marc Haven et Papus y firent des exposés sur la physiologie et l’anatomie. Selon Alfred Haehl qui les fréquentait : "Ces cours n’avaient qu’un rapport très relatif avec le magnétisme fluidique tel qu’il est compris et appliqué ordinairement. Ils étaient surtout destinés aux fidèles auditeurs qui désiraient soigner les malades".

En 1897, Marc Haven fit un mariage très heureux avec Jeanne-Victoire Philippe, fille de son maître ; mais il fut très éprouvé par la mort de ces deux êtres chers : elle en 1904 et lui en 1905. Après être resté longtemps désemparé, il se remaria en 1913 avec Marie-Olga Chestakoff, veuve depuis peu, amie très proche des familles Philippe et Lalande et ils allèrent se fixer dans le Var. Pendant la guerre de 1914-1918, il soigna des blessés à l’hôpital de Nice, ville où il ouvrit ensuite un cabinet de radiologie. Il décéda en 1926, dans la banlieue de Paris où il était revenu habiter, après une longue maladie qu’il accepta avec le silencieux respect de son destin.

Marc Haven écrivit plusieurs ouvrages fort savants et il fit rééditer, en les préfaçant, de nombreux livres anciens. Le plus important de ses travaux fut son livre consacré au Maître inconnu Cagliostro, composé en mémoire de Monsieur Philippe, et en réhabilitation de son héros injustement calomnié et condamné ; et afin d’aider à les comprendre l’un par l’autre. "J’ai pris un personnage – Cagliostro – qui lui ressemblait, pour parler de lui. En relisant mon Maître inconnu, vous y trouverez beaucoup de choses de lui".

Marc Haven entreprit aussi la traduction du Tao te King de Lao Tseu, pour laquelle il apprit le chinois, et en l’accompagnant d’une importante étude. Sa traduction, interrompue par sa mort, fut terminée par son fidèle disciple Daniel Nazir.

Enfin son dernier ouvrage, Le corps, le cœur de l’homme et l’esprit est un guide d’élévation spirituelle. Savant connaisseur du corps humain, de l’ésotérisme et de la mystique, il appuie sa démonstration par des faits, des textes de la sagesse universelle et par des paroles de Monsieur Philippe.

Auteur: Allié Georges

Info:

[ biographie ] [ parcours ]

 
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