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architecture

Combien peu d'étrangers, combien peu de parisiens même, connaissent le splendide escalier du Palais-Royal, l'un des spécimens les plus parfaits de notre art décoratif ? Combien savent que la Banque de France possède une galerie de fêtes qui rivalise de splendeurs avec la galerie des Glaces de Versailles ou la galerie d'Apollon du Louvre ? Sont-ils nombreux ceux qui ont vu certain salon de Psyché qui se trouve aux Archives Nationales et qui n'a peut-être point d'égal en France ? Et l'on peut-être assuré que, dans la foule des plaideurs, d'avocats et de magistrats qui chaque jour emplit les galeries du Palais de Justice, beaucoup ne se doutent point que le sous-sol de ce même palais compose le plus important et le plus noble ensemble d'architecture gothique qui soit au monde. Ces choses ne sont pas interdites au public. On les visite à certaines époques, moyennant certaines autorisations et les fonctionnaires qui en ont la garde apportent à en faire les honneurs le plus affable empressement...

Auteur: Lenotre G. Louis Léon Théodore Gosselin

Info: Secrets du vieux Paris

[ à découvrir ]

 

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sensibilité

(...) l’émotion ne peut être captée et transcrite qu'à travers le langage parlé… le souvenir du langage parlé ! et qu'au prix de patiences infinies ! de toutes petites retranscriptions ! le cinéma y arrive pas !… c’est la revanche !… en dépit de tous les battages, des milliards de publicité, des milliers de plus en plus gros plans!… de soupirs, sourires, sanglots, qu'on peut pas rêver davantage, le cinéma reste tout au toc, mécanique, tout froid… il a que de l’émotion en toc !… il capte pas les ondes émotives… il est infirme de l’émotion… monstre infirme !… la masse non plus est pas émotive !… certes !… je vous l’accorde, Professeur Y… elle aime que la gesticulade ! elle est hystérique la masse !… mais que faiblement émotive ! bien faiblement !… Y a belle lurette qui y aurait plus de guerre, Monsieur le Professeur Y, si la masse était émotive !… plus de boucheries !… c’est pas pour demain !

Auteur: Céline Louis-Ferdinand

Info: entretien avec le professeur Y (1955, 128 p.)

[ arts ] [ populace ] [ tragédie ] [ inéluctabilité ] [ texte-image ]

 

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trickster

N’était-ce pas, en effet, un homme bien singulier que ce Socrate, vêtu du même manteau dans toutes les saisons, marchant nu-pieds sur la glace comme sur la terre échauffée par le soleil de la Grèce, dansant et sautant souvent seul, sans raison et comme par boutades ; ayant des manières singulières, une façon singulière de porter sa tête ; menant, aux yeux du vulgaire au moins, le genre de vie le plus bizarre ; n’ayant d’autre occupation que de pérorer sur les places publiques et jusque dans les boutiques des artisans ; poursuivant tout le monde de ses questions et de son ironie ; ne voulant rien recevoir de ses amis, ni de ses disciples [il ne faisait pas payer son enseignement, contrairement aux sophistes notamment] mais ne faisait pas difficulté de leur demander un habit quand il en avait besoin ; enfin s’étant fait par sa conduite et par ses manières une telle réputation d’excentricité, que Zénon l’Épicurien le surnomma plus tard le bouffon d’Athènes…

Auteur: Lelut Louis Francisque

Info: "Le démon de Socrate" in Analectes, page 95

[ philosophie ] [ déstabilisation ] [ fou ] [ étonnement ] [ décalage ] [ maïeutique ] [ historique ]

 
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Ajouté à la BD par Coli Masson

servitude volontaire

La machine c'est l'infection même. La défaite suprême ! Quel flanc ! Quel bidon ! La machine la mieux stylée n'a jamais délivré personne. Elle abrutit l'Homme plus cruellement et c'est tout ! J'ai été médecin chez Ford, je sais ce que je raconte. Tous les Fords se ressemblent, soviétiques ou non !... Se reposer sur la machine, c'est seulement une excuse de plus pour continuer les vacheries. C'est éluder la vraie question, la seule, l'intime, la suprême, celle qu'est tout au fond de tout bonhomme, dans sa viande même, dans son cassis et pas ailleurs !... Le véritable inconnu de toutes les sociétés possibles et impossibles... Personne de ça n'en parle jamais, c'est pas "politique" !.... C'est le tabou colossal !... La question "ultime" défendue ! Pourtant qu'il soit debout, à quatre pattes, couché, à l'envers, l'Homme n'a jamais eu, en l'air et sur terre, qu'un seul tyran : lui-même !... Il en aura jamais eu d'autres... C'est peut-être dommage d'ailleurs... Ça l'aurait peut-être dressé, rendu finalement social.

Auteur: Céline Louis-Ferdinand

Info: Mea culpa

[ inclination inconsciente ] [ paresse moteur ]

 
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Ajouté à la BD par Coli Masson

colonialisme

Claude Lévi-Strauss dans un chapitre de Tristes Tropiques, "La leçon d'écriture", explique à propos des Nambikwara* que, "en accédant au savoir entassé ans les bibliothèques, ces peuples se rendent vulnérables aux mensonges que les documents imprimés propagent en proportion encore plus grande(*)". Mais il est difficile de le suivre sur ce terrain et d'admettre avec lui que moins les hommes sauraient lire et écrire et mieux ils se porteraient. Jacques Derrida a porté sur ce passage un jugement sévère: "Dans ce texte, Lévi-Strauss ne fait aucune différence entre hiérarchisation et domination, entre autorité politique et exploitation. La note qui commande ces réflexions est celle d'un anarchisme confondant délibérément la loi et l'oppression(**)". Sans entrer dans la polémique, il nous faut bien admettre que si l'écriture a été et reste l'un des apanages du pouvoir, cela ne condamne pas son principe mais simplement certains de ces usages.

(*) C. Lévi-Strauss, Tristes Tropiques, Paris, Plon, 1955, page 345

(**) J. Derrida, De la grammatologie, Paris, 1967? page 191

Auteur: Calvet Louis-Jean

Info: Histoire de l'écriture. *peuple autochtone du Nord-Ouest du Mato Grosso au Brésil

[ langage ] [ influence ]

 
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Ajouté à la BD par miguel

pouvoir sémantique

Les politiques linguistiques d'aujourd'hui, lorsqu'elles s'appliquent à l'écriture, nous montrent aussi que derrière le problème apparemment technique de la transmission des langues se profilent des enjeux d'un tout autre ordre. Lorsqu'en Union soviétique, par exemple, on a transcrit, par paliers successifs (en passant par l'alphabet latin), toutes les langues en caractère cyrilliques, on lit, à ce niveau sémiologique, l'impérialisme russe. Lorsque la Chine populaire a mis en application une simplification certains caractères, il est évident que son but était de démocratiser l'accès à l'écriture. Lorsque enfin, en Afrique, on voit s'imposer partout l'alphabet latin comme s'imposent presque partout les anciennes langues coloniales en fonction officielles, on lit encore une fois la manifestation sémiotique de ce que j'ai appelé ailleurs la glottophagie (*). Ainsi, la forme des écritures se prête à une analyse historique, à laquelle était consacré se livre, mais aussi à une analyse sociale. L'écriture, née d'un besoin du pouvoir laïque ou du pouvoir religieux, est devenue ensuite un enjeu de pouvoir, et le demeure d'une certaine façon, aujourd'hui.

Auteur: Calvet Louis-Jean

Info: Histoire de l'écriture. *Une langue en mange une autre. Issu de Linguistique et Colonialisme, petit traité de glottophagie, Paris, Payot, 1974

[ langage ] [ simplification ] [ sociolinguistique ]

 

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littérature

- Ah, Monsieur le Professeur Y, je veux bien vous respecter et tout... mais je vous le déclare : je suis hostile !... j'ai pas d'idées moi ! Aucune ! Et je trouve rien de plus vulgaire, de plus commun, de plus dégoûtant que les idées ! Les bibliothèques en sont pleines ! Et les terrasses des cafés !... tous les impuissants regorgent d'idées !... et les philosophes !... c'est leur industrie les idées !... ils esbroufent la jeunesse avec ! Ils la maquereautent !... la jeunesse est prête vous le savez à avaler n'importe quoi... à trouver tout : formidââââble ! S'ils l'ont commode donc les maquereaux ! Le temps passionné de la jeunesse passe à bander et à se gargariser d' "idéaux " !... de philosophies, pour mieux dire !... oui, de philosophies, Monsieur !... la jeunesse aime l'imposture comme les jeunes chiens aiment les bouts de bois, soi-disant os, qu'on leur balance, qu'ils courent après ! Ils se précipitent, ils aboient, ils perdent leur temps, c'est le principal !...

Auteur: Céline Louis-Ferdinand

Info: Entretiens avec le professeur Y

[ révolte ] [ refus ]

 

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confession

Albert Zbinden : - Disons le mot, vous avez été antisémite ?

L.F. Céline : - Exactement. Dans la mesure où je supposais que les sémites nous poussaient dans la guerre. Sans ça je n'ai évidemment rien - je ne me trouve nulle part en conflit avec les sémites ; il n'y a pas de raison. Mais autant qu'ils constituaient une secte, comme les Templiers, ou les Jansénistes, j'étais aussi formel que Louis XIV. Il avait des raisons pour révoquer l'édit de Nantes, et Louis XV pour chasser les Jésuites... Alors voilà, n'est-ce pas : je me suis pris pour Louis XV ou pour Louis XIV, c'est évidemment une erreur profonde. Alors que je n'avais qu'à rester ce que je suis et tout simplement me taire. Là j'ai péché par orgueil, je l'avoue, par vanité, par bêtise. Je n'avais qu'à me taire... Ce sont des problèmes qui me dépassaient beaucoup. Je suis né à l'époque où on parlait encore de l'affaire Dreyfus. Tout ça c'est une vraie bêtise dont je fais les frais.

Auteur: Céline Louis-Ferdinand

Info: Entretien avec Albert Zbinden, 1957

[ aveu ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

non-voyant

J'ai perdu la vue à quatre ans et demi. De mes premières années, il ne me reste aucun souvenir visuel qui soit net, soit parce que l'insouciante enfance ne fixe guère son attention, soit plutôt parce que, dans la nuit complète où je vis désormais, aucune impression visuelle ne peut venir réveiller des souvenirs endormis. Dans une grande Histoire Sainte qu'on ouvrait devant moi, j'ai bien quelque idée d'un Abraham immolant son fils, tandis qu'un ange descend du ciel pour arrêter son bras. Peut-être les ailes de l'ange qui avaient frappé mon imagination d'enfant ont-elles laissé quelques traces dans ma mémoire? Mais tout cela est si vague que j'ose à peine y croire, et pour peu que je cherche à presser mon souvenir, tout s'évanouit aussitôt. C'est plutôt un souvenir de vision qu'une image visuelle. J'ai des idées assez précises des couleurs, mais, faute de pouvoir les contrôler, j'ignore si elles sont exactes. Quand mes yeux se sont fermés, je ne savais pas lire. Mon éducation a donc été entièrement une éducation d'aveugle.

Auteur: Villey Pierre Louis Joseph

Info: Le monde des aveugles: essai de psychologie

[ . ]

 

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sociologie

J'ai voulu restituer la violence de ce monde-là, qui est une violence très particulière, qui est une violence très forte, qui elle-même est due à la misère et à l'exclusion, qui est la violence partout, la violence de tous contre tous, des hommes sur les femmes, des hétérosexuels sur les gays, des ouvriers sur les Rmistes, des Rmistes sur les étrangers qu'ils voient à la télévision (puisqu'ils en croisent eux-mêmes assez peu). C'est des choses qui sont toujours très difficiles à dire parce que quand on parle de ces mondes-là, quand on parle de ces milieux-là dont on parle en fait quasiment jamais, parce que quand on parle des classes populaires, on parle en général des ouvriers, et on oublie ces gens-là, on n'en parle pas. Et si on parle de ces gens-là et de cette violence qui peut exister dans ce monde-là, on est toujours taxé de racisme de classe, voilà, ou de prolophobie, comme on dit. Alors que ça me semble absolument essentiel de montrer ces réalités-là si on veut les changer.

Auteur: Édouard Louis

Info: interview Librairie Mollat, https://www.youtube.com/watch?v=RsJznxDpCLA

[ Gaule ] [ classes sociales ]

 

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