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réflexion

Le premier caractère d'une idée générale qui résulte est qu'il s'agit d'un sentiment vivant. Un continuum de ce sentiment, d'une durée infinitésimale, mais qui embrasse d'innombrables parties, et aussi, quoique infinitésimal et illimité, est immédiatement présent. De plus, en l'absence de limites, une vague possibilité supérieure à ce qui est présent se fait directement sentir.

Deuxièmement, en présence de cette continuité de sentiment, les maximes nominalistes semblent futiles. Il ne fait aucun doute qu'une idée en affecte une autre, puisqu'on peut directement percevoir l'une qui se modifie en se transformant en l'autre. Il ne peut pas non plus y avoir de difficulté à ce qu'une idée ressemble à une autre, quand on peut passer du champ de qualité de l'une vers l'autre et revenir au point que l'on avait repéré.

Troisièmement, considérez l'insistance d'une idée. L'insistance d'une idée passée par rapport au présent est quantité moindre, plus cette idée passée est éloignée, et monte à l'infini alors que l'idée passée est amenée à coïncider avec le présent.

Ici, nous devons procéder à une de ces applications inductives de la loi de la continuité qui ont produit de si grands résultats dans toutes les sciences positives. Nous devons étendre la loi de l'insistance au futur. En clair, l'insistance d'une idée future par rapport au présent est une quantité affectée du signe moins ; car c'est le présent qui affecte le futur, s'il a un effet, pas le futur qui affecte le présent.

Auteur: Peirce Charles Sanders

Info: The Law of Mind (1892) First published in The Monist Vol. II, No. 4 (July 1892),

[ inspiration ] [ persévérance ] [ itération ] [ réfléchir ] [ causalité ]

 
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Ajouté à la BD par miguel

science-fiction

L'homme avait passé son temps à trouver des explications en étudiant les paramétrage de son univers : tel un drone biologique envoyé vers un "extérieur" connaissable seulement par son entremise (et celles des autres êtres vivants développés bien sûr).
Ce fut une fois encore Piel Essiarf et ses équipes qui, inversant totalement la perspective, parvinrent à des résultats vus comme extraordinaires alors. Ils usèrent de quelques astuces, comme de subtils détournements de l'attention directe forte (conditionnée par l'évolution), parfois aidé en cela par l'usage de produits psychotropes. Ou encore en s'aidant de techniques d'hypnose régressives (qui conduisirent ensuite vers la discipline maintenant très répandue de l'hyper introspection).
C'est donc en s'attaquant frontalement à l'exploration de cet autre bout de la lorgnette qu'est le monde intérieur humain que Piel Essiarf et consorts mirent au jour des ouverture vers ce qu'on nomma - justement - "Le Noma", trou noir infinitésimal dont nous sommes issus, qui ouvre vers nouvel univers dans lequel on avait mis tout et son contraire jusque là : ovnis, mémoire d'avant, inconscient, apparitions de la vierge, incarnations précédentes, mort imminente, fantômes, etc.
Il est à noter - ce fut démontré plus tard par les physiciens théoriciens - que ce "conduit frontière" génère une infime manifestation mesurable, au regard de laquelle une onde gravitationnelle fait figure d'étoile à neutron.
On découvrira ensuite que le flux du vivant utilise aussi, sous certaines conditions précises, ce passage, pour initialiser, ou ré-initialiser la vie.

Auteur: Mg

Info: 23 juillet 2019

[ fluide vital ] [ monde parallèle ]

 
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Ajouté à la BD par miguel

intuition

L’homme qui en est doué, par exemple, ne dira pas : ici s’est produite, va se produire, doit se produire telle ou telle chose ; mais il imaginera : ici pourrait, devrait se produire telle ou telle chose, et quand on lui dit d’une chose qu’elle est comme elle est, il pense qu’elle pourrait aussi bien être autre. Ainsi pourrait-on définir simplement le sens du possible comme la faculté de penser tout ce qui pourrait être "aussi bien" et de ne pas accorder plus d’importance à ce qui est qu’à ce qui n’est pas. On voit que les conséquences de cette disposition créatrice peuvent être remarquables ; malheureusement, il n’est pas rare qu’elles fassent apparaître faux ce que les hommes admirent et licite ce qu’ils interdisent, ou différents l’un et l’autre… Ces hommes du possible vivent, comme on dit ici, dans une trame plus fine, trame de fumée, d’imaginations, de rêveries et de subjonctifs ; quand on découvre des tendances de ce genre chez un enfant, on s’empresse de les lui faire passer, on lui dit que ces gens sont des rêveurs, des extravagants, des faibles, d’éternels mécontents qui savent tout mieux que les autres. […]

Un homme non-pratique […] reste, dans le commerce des hommes, peu sûr et indéchiffrable. Il commettra des actions qui auront pour lui un tout autre sens que pour les autres, mais il se consolera de n’importe quoi, pour peu que ce n’importe quoi puisse être résumé en une idée exceptionnelle.

Auteur: Musil Robert

Info: Dans "L'homme sans qualités", tome 1, trad. Philippe Jaccottet, éditions du Seuil, 1957, pages 26-28

[ type psychologique ] [ description ] [ rêveur ] [ extrapolateur ] [ imaginatif ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

peintre-sur-peintre

Rembrandt m'a profondément ému. Cette grande division entre lumière et obscurité, le mélange des tons secondaires dans les parties étendues, la fusion de leurs teintes, qui avait un effet d'antiphonie géante à toute distance, m'a immédiatement rappelé les trompettes de Wagner tout en me révélant des possibilités complètement nouvelles, pouvoirs surhumains de la couleur en tant que telle, particulièrement l'intensification de l'effet par les juxtapositions [Zusammenstellungen], c'est-à-dire les contrastes. J'ai constaté que chaque grande surface en soi ne présentait aucune qualité féerique, que chacune trahissait immédiatement sa dérivation de la palette, mais qu'elle acquérait de fait un effet féerique par l'intermédiaire de l'autre surface, contrastée, de sorte que son origine à partir de la palette semblait incroyable à première vue.

Cependant il n'était pas dans ma nature d'examiner un moyen observé sans autre forme de procès. Inconsciemment, j'approchais les images étranges comme j'approche maintenant la "nature" ; je les accueillais avec révérence et une joie profonde, mais je sentais néanmoins qu'il s'agissait d'un pouvoir qui m'était étranger. D'un autre côté, j'ai senti, un peu inconsciemment, que cette grande division donne aux tableaux de Rembrandt une qualité que je n'avais jamais vue auparavant. Je sentais que ses peintures "durent longtemps", et me dis à moi-même qu'il fallait d'abord épuiser une partie de manière suivie, puis l'autre. Plus tard, j'ai compris que cette division produit magiquement sur la toile un élément qui semble à l'origine étranger et inaccessible à la peinture : le temps.

Auteur: Kandinsky Vassili

Info: Réminiscences, 1913

[ analyse ] [ art pictural ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

personnalité

Une jeune fille a pris en toutes choses le contre-pied de sa mère, a cultivé toutes les qualités qu'elle ne trouvait pas en celle-ci et évité tout ce qui lui ressemblait. Ajoutons à cela que, comme toute autre petite fille, elle avait dans sa petite enfance commencé par s'identifier à sa mère, tandis que maintenant elle se révolte avec énergie contre cette identification. Une fois mariée cependant, devenue femme et mère, la même jeune personne, ne soyons pas surpris de le constater, ressemble de plus en plus à cette mère ennemie pour enfin s'identifier à elle, comme autrefois. Un fait analogue se produit chez les garçons et le grand Gœthe lui-même qui, dans sa jeunesse, avait certainement méprisé un père rigide et tatillon, développe, dans son vieil âge, certains traits de caractère de celui-ci. Ce résultat est plus frappant encore quand le contraste entre les deux personnes est plus marqué. Un jeune homme que le sort condamna à être élevé auprès d'un père indigne devint tout d'abord, par révolte contre lui, un garçon honnête, laborieux, plein de bonne foi. A l'âge adulte, son caractère se modifia et il se comporta dès lors comme s'il avait pris son père pour modèle. Afin de ne pas perdre de vue le lien qui unit ces faits à notre sujet, rappelons-nous qu'au début d'un pareil processus, il existe toujours une identification précoce avec le père. Cette identification se trouve ensuite abandonnée et même surcompensée pour finalement s'instaurer à nouveau.

Auteur: Freud Sigmund

Info: Dans "Moïse et le monothéisme", trad. Anne Berman, éditions Gallimard, 1948, page 168

[ retour du refoulé ] [ fatalité ] [ développement ] [ mimétisme ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

intrications

Un poète a dit un jour : "Tout l'univers est dans un verre de vin". Nous ne saurons probablement jamais dans quel sens il l'entendait, car les poètes n'écrivent pas pour être compris. Mais il est vrai que si nous regardons un verre de vin d'assez près, nous voyons l'univers entier. Il y a les choses de la physique : le liquide virevoltant qui s'évapore en fonction du vent et du temps, le reflet dans le verre ; et notre imagination y joint des atomes. Le verre est une distillation des roches de la terre, et dans sa composition nous percevons les secrets de l'âge de l'univers, et l'évolution des étoiles. Quel étrange ensemble de produits chimiques se trouve dans le vin ? Comment sont-ils apparus ? Il y a les ferments, les enzymes, les substrats et les résidus. C'est dans le vin que se trouve la grande généralisation : toute vie est fermentation. Personne ne peut appréhender la chimie du vin sans découvrir, comme l'a fait Louis Pasteur, la cause de beaucoup de maladies. Combien ce bordeaux est vivace, il imprime son existence à la conscience qui le regarde ! Si nos petits esprits, pour quelque convenance, décortiquent ce verre de vin, cet univers, en parties : physiques, biologiques, minérales, astronomiques, psychologique, et ainsi de suite - souvenons-nous que la nature ignore tout ça ! Remettons nous donc dans le bon sens et rappelons-nous l'essentiel. Qu'il nous procure un dernier plaisir ; buvons-le et oublions tout !

Auteur: Feynman Richard Phillips

Info:

[ terme univers ]

 
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gastronomie

Ce n'est que par le vécu qu'on est soi-même. Un vécu réel, pas reproduit ni singé, mais ressenti. Il est là, l'intérêt majeur du goût, qui vous rappelle que vous ne pouvez parler d'une sensation que ressentie. On finira par se rendre compte un jour que, si on ne se construit pas par cette voie sensorielle, si on n'associe pas son corps à sa propre évolution, il reste sur la touche. Il se déplace, il avale, il regarde la télé, mais il est dépourvu de perceptions et de références personnelles, exclu de la vraie vie. L'écoute des aliments est le premier apprentissage du goût. A force de manger des produits muets, un homme devient muet à son tour, il n'a rien à raconter. Consommant des produits faux et déguisés, il parle faux et déguise sa pensée. (...) La culture américaine est une culture (...) du passif, qui donne satisfaction à une société physique cherchant à se remplir la panse, à obtenir la satiété sans connaître d'émotion. C'est pourquoi l'obésité fait de tels dégâts outre-Atlantique et commence d'en faire chez nous. Tentez cette expérience, prenez un fromage sans caractère sensoriel précis: vous allez en manger la moitié sans pain et sans plaisir, jusqu'à vous être rempli la panse; mais s'il s'agit d'un munster, avec son passé et son caractère, vous en mangerez moins, vous y associerez le pain, peut-être le vin, et vous éprouverez une telle densité émotionnelle que vous vous arrêterez de manger à temps.

Auteur: Puisais Jacques

Info: entretien à Télérama, 27 décembre 2000

 

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oppression

Entre colonisateur et colonisé, il n'y a de place que pour la corvée, l'intimidation, la pression, la police, le vol, le viol, les cultures obligatoires, le mépris, la méfiance, la morgue, la suffisance, la muflerie, des élites décérébrées, des masses avilies. [...] J'entends la tempête. On me parle de progrès, de "réalisations", de maladies guéries, de niveaux de vie élevés au-dessus d'eux-mêmes. Moi, je parle de sociétés vidées d'elles-mêmes, des cultures piétinées, d'institutions minées, de terres confisquées, de religions assassinées, de magnificences artistiques anéanties, d'extraordinaires possibilités supprimées. On me lance à la tête des faits, des statistiques, des kilométrages de routes, de canaux, de chemin de fer. Moi, je parle de milliers d'hommes sacrifiés au Congo-Océan. Je parle de ceux qui, à l'heure où j'écris, sont en train de creuser à la main le port d'Abidjan. Je parle de millions d'hommes arrachés à leurs dieux, à leur terre, à leurs habitudes, à leur vie, à la danse, à la sagesse. Je parle de millions d'hommes à qui on a inculqué savamment la peur, le complexe d'infériorité, le tremblement, l'agenouillement, le désespoir, le larbinisme. On m'en donne plein la vue de tonnage de coton ou de cacao exporté, d'hectares d'oliviers ou de vignes plantés. Moi, je parle d'économies naturelles, d'économies harmonieuses et viables, d'économies à la mesure de l'homme indigène désorganisées, de cultures vivrières détruites, de sous-alimentation installée, de développement agricole orienté selon le seul bénéfice des métropoles, de rafles de produits, de rafles de matières premières.

Auteur: Césaire Aimé

Info: Discours sur le colonialisme

[ colonialisme ]

 

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spiritualité

Nous ne possédons rien au monde - car le hasard peut tout nous ôter - sinon le pouvoir de dire je. C'est cela qu'il faut donner à Dieu, c'est-à-dire détruire. Il n'y a absolument aucun autre acte libre qui nous soit permis, sinon la destruction du je.

Offrande : on ne peut pas offrir autre chose que le je, et tout ce qu'on nomme offrande n'est pas autre chose qu'une étiquette posée sur une revanche du je.

Rien au monde ne peut nous enlever le pouvoir de dire je. Rien, sauf l'extrême malheur. Rien n'est pire que l'extrême malheur qui du dehors détruit le je, puisque dès lors on ne peut plus le détruire soi-même. Qu'arrive-t-il à ceux dont le malheur a détruit du dehors le je ? On ne peut se représenter pour eux que l'anéantissement à la manière de la conception athée ou matérialiste.

Qu'ils aient perdu le je, cela ne veut pas dire qu'ils n'aient plus d'égoïsme. Au contraire. Certes, cela arrive quelquefois, quand il se produit un dévouement de chien. Mais d'autres fois l'être est au contraire réduit à l'égoïsme nu, végétatif. Un égoïsme sans je.

Pour peu qu'on ait commencé le processus de destruction du je, on peut empêcher qu'aucun malheur fasse du mal. Car le je n'est pas détruit par la pression extérieure sans une extrême révolte. Si on se refuse à cette révolte par amour pour Dieu, alors la destruction du je ne se produit pas du dehors, mais du dedans.

Auteur: Weil Simone

Info: La pesanteur et la grâce, p.35, Pocket-Agora no99

[ ego ] [ abandon ]

 
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classes sociales

Dostoïevski est particulièrement sensible à une caractéristique de sa nation. Depuis Pierre le Grand, qui a joué la carte de l’européanisation brutale, la structure de la société a été assez profondément modifiée. Certes il existe, probablement depuis toujours, une opposition entre deux grandes classes. Ce qui est relativement nouveau, depuis Pierre le Grand, tient en deux traits importants.

D’une part la noblesse recrute largement, s’enrichit de nouvelles ouailles, depuis que l’administration, dominée par la logique de la "table des rangs", confère la noblesse aux plus gradés, automatiquement, sans considérer les traditions familiales. Pouchkine n’est sans doute pas le seul à avoir signalé le phénomène, dont il estime avoir lui-même à souffrir. On assiste à des conflits à l’intérieur de la classe privilégiée. Certaines pages de L’Idiot peignent avec précision cet état de choses. Une fois de plus, la cohérence de l’objet dont on parle demanderait un examen sérieux.

D’autre part, la nouvelle aristocratie qui mêle ancienne noblesse et vilains savonnés, construit son unité de façade autour d’un style de vie qu’ignorait l’ancienne Russie. L’histoire de la barbe, qui peut faire rire, est hautement symbolique. Les gentilshommes, comme le disent Pouchkine et bien d’autres, sont rasés. Il est vrai qu’au début du XIXe siècle, une évolution s’est produite. Les perruques disparaissent. Les portraits exhibent des moustaches, des favoris voire des barbes entières. Cette évolution du système pileux dans l’aristocratie ne signifie pas un retour aux mœurs traditionnelles. C’est l’effet d’une mode venue de l’Occident.

Auteur: Backès Jean-Louis

Info: "Dostoïevski et la logique", YCMA-Press, Paris, 2021, pages 310-311

[ historique ] [ occidentalisation ]

 

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