Citation
Catégorie
Tag – étiquette
Auteur
Info



nb max de mots
nb min de mots
trier par
Dictionnaire analogique intriqué pour extraits. Recherche mots ou phrases tous azimuts. Aussi outil de précision sémantique et de réflexion communautaire. Voir la rubrique mode d'emploi. Jetez un oeil à la colonne "chaînes". ATTENTION, faire une REINITIALISATION après  une recherche complexe. Et utilisez le nuage de corrélats !!!!..... Lire la suite >>
Résultat(s): 131
Temps de recherche: 0.0577s

justifications colonisatrices

Vous vous étonnez que je dise que les hommes "civilisés" essaient toujours de justifier leurs exactions, pillages et massacres en déclarant qu’ils agissent dans l’intérêt de l’art, du progrès et de la culture. Que ce simple constat vous surprenne m’étonne et me surprend. Ceux qui se targuent d’appartenir à une civilisation supérieure ont toujours déguisé leur rapacité avec de tels arguments… Votre ami Mussolini en est un exemple frappant… Ce n’est pas, bien sûr, dans un quelconque but égoïste qu’il a envahi un pays sans défense, bombardant, brûlant et gazant sans distinction combattants et non combattants par milliers. Oh, que non ! […] Jamais au grand jamais les nations civilisées n’ont de motifs égoïstes pour massacrer, violer et piller ; il n’y a que les barbares pour faire cela. Lorsque les Belges ont mutilé plusieurs milliers de Nègres au Congo, c’était là aussi pour défendre la civilisation. Lorsque l’Allemagne a pénétré les frontières belges sans défense, c’était là aussi pour protéger la civilisation, dont ils étaient les représentants. Mais les Alliés eux aussi défendaient la civilisation. Dans ce carnage, chaque camp proclamait être le seul défenseur de la civilisation. Vous dites que "les fruits de la civilisation doivent être préservés à tout prix". Qui donc voudrait s’emparer de ces fruits ? Les Éthiopiens ?

Auteur: Howard Robert E.

Info: Lettre à Lovecraft

[ arguments impérialistes ]

 

Commentaires: 0

Ajouté à la BD par miguel

romantisme

Eté, j'ai cherché trop longtemps A lutter contre votre grâce ; Ce soir, mon coeur est consentant, Je suis voluptueuse et lasse. Je vais près des obscurs lilas, Dans l'ombre du marronnier tendre, Comme une âme qui dit "Voilà, Mon coeur ne veut plus se défendre." Tout m'ensorcelle, tout me nuit, La nue est légère et tremblante, Le désir, sur la douce nuit, Glisse comme une barque lente, Un train passe, brûlant plaisir, Sa voix transperce l'atmosphère, Les nerfs brisés l'on veut mourir, Pourtant l'on veut vivre. Que faire ? Ah ! Je voudrais qu'un jeune coeur Fût ce soir près de mon épaule, Il respirerait ma langueur Plus romantique que le saule. Je lui dirais : "Ce n'est pas vous, C'est toute la nuit qui me tente, C'est elle qui me fait le cou D'une colombe haletante. "Vous n'êtes qu'un adolescent, C'est à la nuit que je dévoile Mon coeur qui fond, l'or de mon sang, Et mon corps triste jusqu'aux moelles. "Tous les arbres sont sensuels, Toute la nuit est désarmée, Et ses sanglots continuels Montent dans le ciel de fumée... "Voyez comme l'air est fleuri. Ne dites rien, je ne réclame Que vous, que vos regards meurtris, Soyez une âme qui se pâme, Une bouche pleine de cris, Et pleurez, mon enfant chéri..."

Auteur: Noailles Anna de

Info:

[ poème ]

 
Commentaires: 1
Ajouté à la BD par GAIOTTINO

antipathie

Je la regardai, étonnée : l’espace d’une minute, j’avais complètement oublié la note désagréable sur laquelle l’apparition de l’inconnu en parka avait interrompu notre conversation. Il y a au moins une chose dont tu puisses être certaine, pensai-je, tu ne me plais ni de près ni de loin, ni telle que tu étais auparavant, avec ton large sourire censé dissimuler tes paroles aigres-douces, ni telle que tu es à présent, ne te donnant même plus la peine de sourire : tu as raison, je n’aime aucun d’entre vous, ni toi, ni ton mari, constipé et plein de morgue, qui en quatre jours n’est pas sorti deux fois de la maison tandis que Boris et Micha allaient explorer les alentours, mais qui reste néanmoins persuadé que nous devons partager nos provisions avec lui. Allez vous faire pendre tous les deux, combien de fois je vous ai rendu visite pour supporter tes sourires épineux, combien de fois j’ai dîné avec vous en caressant le rêve brûlant d’attraper quelque cristal précieux sur la table et de le balancer contre le mur, afin que ses éclats se dispersent de tous côtés et que tu cesses enfin de sourire. Mon Dieu, comme j’en ai marre de faire semblant ! Oui, c’est vrai, vous ne me plaisez pas. Je ne vous aime pas.

Auteur: Vagner Yana

Info: Vongozero

[ inimitié ] [ rapports humains ] [ gamberge ] [ agacement ]

 

Commentaires: 0

déclaration d'amour

Ton petit jeu de mains baladeuses m'a plu, ça m'a rendu chaud comme la braise... Tout ce que tu fais me rend chaud comme la braise... Quand tu jettes de l'argile au plafond... Toi la chienne, toi la mégère rouge et brûlante, toi la ravissante, ravissante femme... Tu as fait naître de nouveaux poèmes, de nouveaux espoirs, une joie nouvelle et de nouveaux tours chez un vieux chien, je t'aime, j'aime les poils de ta chatte que j'ai senti avec mes doigts, l'intérieur de ta chatte, mouillé, chaud, que j'ai senti avec mes doigts ; toi, debout contre le réfrigérateur - ton réfrigérateur est si merveilleux - tes cheveux lâchés, toi, là, sauvage, l'oiseau sauvage, la chose sauvage qu'il y a chez toi, brûlante, obscène, miraculeuse... Te tordre le cou, essayer d'attraper ta langue avec ma bouche, avec ma langue...
Nous étions à Burbank et j'étais amoureux, d'un amour d'outremer, ma bon dieu de maudite déesse, mon allumeuse, ma chienne, mon mon mon mon con de Paradis entouré de poils, battant, respirant, je t'aime... Et j'aime ton réfrigérateur - et quand on s'attrapait et qu'on luttait corps à corps, cette tête sculptée qui nous regardait avec son petit sourire lyrique, cynique, amoureux, ardent...
Je te veux,
Je te veux,
Je te veux TOI,
TOI TOI TOI TOI TOI TOI !

Auteur: Bukowski Charles

Info: lettre de 1972 à Linda King

[ sexe ] [ obsédé ] [ sincérité ]

 

Commentaires: 0

pensée-de-femme

J'ignore ce qu'il veut dire, jusqu'à ce que je sente quelque chose de chaud, humide et collant sur mes seins. Puis le doigt de Damien revient dans ma bouche et je lèche de nouveau le chocolat. Mais cette fois, il en fait autant. Sa bouche s'acharne sur mon sein enduit de chocolat. Il lèche, il suce, mon téton se raidit et mon aréole frissonne. Mon sexe se crispe aussi, brûlant et suppliant, cruellement stimulé par la cordelette avec laquelle Damien joue, tirant dessus au même rythme qu'il joue de ses lèvres sur mes seins. La cordelette glisse et frotte inlassablement, menaçant de me faire perdre la tête. Et tout aussi inlassablement, sa bouche m'agace et me taquine. Elle suce, tire et mordille délicatement, suffisamment pour que je la sente, assez pour que cette vive et suave sensation me parcoure de la tête aux pieds, jusqu'à la cordelette qui continue de me tourmenter si délicieusement.
Inlassablement, jusqu'à ce que les frissons qui me parcourent forment une vague qui me secoue tout entière.
Je me laisse emporter, ondulant des hanches pour glisser sur la cordelette tout en me concentrant sur la sensation de la bouche de Damien qui se referme sur mon sein. C'est une explosion brutale, et je pousse un cri avant de retomber, épuisée, quand l'orgasme décroît, me laissant hébétée et enivrée.

Auteur: Kenner Julie

Info: Possède-moi

[ sexe ] [ érotisme ]

 

Commentaires: 0

racisme

(Vers 1770 l’officier David-Philippe de Treytorrens ramène avec lui de Saint-Domingue une noire à Yverdon. Cette dernière donnera naissance à un garçon, dont le statut va créer la dispute) 

Quel est le statut de ce garçon? La question opposera la commune d'Yverdon à la famille Treytorrens lors d’un  litige qui va durer 44 ans. L’origine du différend tient à la promesse faite par la famille Treytorrens à Pauline Buisson, morte en 1826, d’accorder la bourgeoisie à son enfant. Mais l’héritier des Treytorrens, moins riche que ses aïeuls, refuse de s’acquitter des frais. Il défend que c’est à la municipalité de régulariser l’enfant. A défaut, ce serait reconnaître que l’esclavage existe toujours sur le territoire vaudois.

En 1826, illustrant les préjugés sur la sexualité débridée des Africains, l’avocat de la commune lance à la famille Treytorrens:

"Vous avez introduit dans la commune l’Africaine Pauline Buisson, cette négresse au sang ardent, véritable matière inflammable expédiée d’un climat brûlant. Vous l’avez mise en communication avec des hommes, et aussitôt la mèche s’est allumée, l’explosion s’en est suivie et la bombe, en éclatant, a vomi un petit négrillon dont vous ne savez pas comment vous défaire; voilà le dommage que vous devez réparer!" 

Le différend financier se terminera par un règlement à l’amiable en 1834. Hélas Samuel Buisson est mort deux ans plus tôt, apatride.

Auteur: Michaud Léon

Info: Rapporté en 1958 dans le Journal d'Yverdon

[ suisse ] [ préjugés ] [ femme-par-homme ]

 

Commentaires: 0

Ajouté à la BD par miguel

flatterie

Sterne, dans son Voyage sentimental, raconte qu'il voulut, une soirée, essayer jusqu'où on pouvait louer quelqu'un sans cesser de lui plaire. Il fit l'épreuve sur trois personnes qui n'étaient pas sans mérite ; il commença par les écouter, ce qui est une flatterie très agréable ; ensuite il en redemanda ; et enfin il les reconnus supérieurs comme ils voulaient l'être, sans restriction, disant par exemple au diplomate : "J'ai entendu souvent parler de politique extérieure ; mais je ne soupçonnais même pas cette solidité de doctrine, cette profondeur de vues, cette connaissance des hommes que vous venez de me montrer." Naturellement ces éloges furent savourés ; il essaya de les forcer ; mais plus il exagérait, plus l'autre y trouvait de plaisir. Le flatteur reçut en échange quelques compliments qu'il n'attendait point, qu'il s'efforça de mépriser, mais qui trouvèrent tout de même asile au plus profond de son coeur. Bref, pour avoir été trois fois flatteur dans cette soirée, et impudemment flatteur, il se fit trois amis, trois vrais et fidèles amis, qui ne l'oublièrent jamais et lui rendirent mille services sans qu'il le demandât. Voilà de ces terribles histoires, dont le sel est bien anglais ; cette froide plaisanterie glace comme une douche, et laisse une trace brûlante. Leurs clowns grands et petits sont comme leurs épices ; quand on en a goûté, tout le reste paraît fade.

Auteur: Alain

Info: Propos I, la Pléiade, nrf Gallimard 1956<15 novembre 1907 p.23>

[ malentendu ]

 

Commentaires: 0

question

- Je me suis trompé sur cet homme qui exerce ici l'office d'usurier sous le nom de Bernardo Boccetta, déclara messire Léonard d'une voix où perçait le regret. Il n'est rien d'autre qu'un misérable avare qui, dans sa maison, court derrière les souris avec un bâton pour s'épargner l'entretien d'un chat. Il aurait empoché les trente deniers et n'aurait pas trahi le Christ. Non, le péché de Judas n'est pas l'avarice, et ce n'est pas par cupidité qu'il a donné ce baiser au Seigneur dans les jardins de Gethsémani.

- C'est l'envie et la perfidie qui lui dictèrent ce geste, proclama Bellincioli. Deux sentiments qui dépassent la mesure humaine.

- Non, rétorqua messire Léonard. Car le Messie lui aurait pardonné et l'envie et la perfidie, qui sont innées chez l'homme. S'est-il jamais trouvé un grand qui n'ait connu l'envie et la perfidie des petits ? C'est ainsi que je veux représenter le Sauveur sur cette Cène : brûlant du désir d'expier, par le sacrifice de sa vie, tous les péchés du monde, y compris l'envie et la perfidie. Or le péché de Judas, il ne l'a pas pardonné.

- Parce que Judas, connaissant le Bien, a néanmoins suivi le Mal, proposa le More.

- Non, dit messire Léonard. Car qui peut vivre en ce monde et servir l'oeuvre de Dieu sans être amené à trahir et à commettre le Mal ?

Auteur: Perutz Leo

Info: Le Judas de Léonard

[ éthique ]

 

Commentaires: 0

Ajouté à la BD par miguel

violées

Vocable pour suggérer le viol, ou pour le contourner : après le passage des soldats près de la rivière, eux que la jeune femme, cachée durant des heures, n'a pu éviter. A rencontrés. A subis. "J'ai subi la France", aurait dit la bergère de treize ans, Chérifa, elle qui justement n'a rien subi, sinon, aujourd'hui, le présent étale.

Les soldats partis, une fois qu'elle s'est lavée, qu'elle a réparé son désordre, qu'elle a renoué sa natte sous le ruban écarlate, tous ces gestes reflétés dans l'eau saumâtre de l'oued, la femme, chaque femme, revient, une heure ou deux après, marche pour affronter le monde, pour éviter que le chancre ne s'ouvre davantage dans le cercle tribal - vieillard aveugle, gardiennes attentives, enfants silencieux avec des mouches sur les yeux, garçonnets déjà soupçonneux :

- Ma fille, y a-t-il eu "dommage" ?

L'une ou l'autre des aïeules posera la question, pour se saisir du silence et construire un barrage au malheur. La jeune femme, cheveux recoiffés, ses yeux dans les yeux sans éclat de la vieille, éparpille du sable brûlant sur toute parole : le viol, non dit, ne sera pas violé. Avalé. Jusqu'à la prochaine alerte.

Vingt ans après, puis-je prétendre habiter ces voix d'asphyxie ? Ne vais-je pas trouver tout au plus de l'eau évaporée ? Quels fantômes réveiller, alors que, dans le désert de l'expression d'amour (amour reçu, "amour" imposé), me sont renvoyées ma propre aridité et mon aphasie.

Auteur: Djebar Assia

Info: L'amour, la fantasia

[ guerre ] [ forcées ] [ colonialisme ]

 

Commentaires: 0

Ajouté à la BD par miguel

existence

Ainsi, la plus dure bataille, ce ne fut pas contre le monde que l’auteur dut la livrer ; mais ce fut le dévoilement progressif des mensonges, des faux semblants, des masques dont il s’était couvert ; puis, ce fut la découverte des mythes et croyances dégénérés dont était constitué son Moi. En ce temps-là encore il ne distinguait pas le Moi référentiel de la Personne. Il se crut "fait de vide" et renonça à vouloir.
Par cet ultime piège, nos sociétés s’emparent de ceux qui avaient su éviter tous les autres. "Si je ne suis rien, pourquoi combattre - et comment ? Pourquoi ne pas accorder le peu qu’on me demande, ne serait-ce qu’un faux semblant, et taire mes angoisses ? Si je ne suis rien, que me prendra la mort ? Pourquoi ne pas admettre que le Passé me pousse et que le Néant me guette, comme on me dit que cela est ?"
Mais il faut croire qu’au cœur de la pire lâcheté demeure (dans l’âme ou dans l’esprit) une évidence muette et brûlante comme un soleil. Cette voix silencieuse, un jour, s’exprima. Elle disait : "La vie t’a été donnée." Et cela voulait dire : "Tu n’es pas à l’origine de ta propre existence ; tu en ignores les fins. Tu ne l’as pas créée et tu es incapable de la prolonger une heure, une seconde, car tu ne sais même pas de quoi elle est faite. Tu ne dois donc pas craindre ; tu ne peux qu’espérer."

Auteur: Pichon Jean-Charles

Info: L'homme et les Dieux - l'univers secret des religions

[ mystère ]

 
Commentaires: 2
Ajouté à la BD par miguel