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souffrance

J’étais tranquille, et il m’a secoué,

Il m’a saisi par la nuque et m’a brisé,

Il a tiré sur moi comme à un but,

Ses traits m’environnent de toutes parts ;

Il me perce les reins sans pitié,

Il répand ma bile sur la terre.

Il me fait brèche sur brèche,

Il fond sur moi comme un guerrier.

J’ai cousu un sac sur ma peau ;

J’ai roulé ma tête dans la poussière.

Les pleurs ont altéré mon visage ;

L’ombre de la mort est sur mes paupières.

Je n’ai pourtant commis aucune violence.

Et ma prière fut toujours pure.

Auteur: La Bible

Info: La Sainte Bible, traduction Louis Segond, Job, 16, 12-17

[ incompréhension ] [ injustice ] [ créature-créateur ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

femmes-hommes

En passant devant un pommier, à la sortie de la ville, elle a voulu cueillir un fruit. Même dressée sur la pointe des pieds, elle n’était pas assez grande pour atteindre la pomme la plus basse. Alors, comme l’aurait fait n’importe quel gentleman, je l’ai aidée. Je lui ai enlacé la taille et je l’ai soulevée en étouffant un grognement. Quand je l’ai reposée, elle m’a donné un petit baiser sur la joue et m’a tendu la pomme.
— Tiens, tu l’as bien mérité.
— La pomme, ou le baiser ?
Elle a ri et filé rejoindre les autres. J’étais incapable de définir ce qui se passait entre nous, mais ça me plaisait. C’était à la fois idiot, fragile et agréable.

Auteur: Ransom Riggs

Info: Miss Peregrine et les Enfants Particuliers

[ adolescence ] [ rencontre ] [ contact ] [ amorce ]

 

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conversation

La fille de Mama, une belle fille, avait épousé un gros Italien. Tous deux se déclarèrent communistes. Lui travaillait de nuit pour une boîte branchée tandis qu’elle passait ses journées et ses nuits à lire et à masser ses jolies jambes. Ils me servirent du vin italien. Je le bus sans comprendre un traître mot de leur baratin. Je me sentis vite largué. Le communisme ne m’inspirait pas plus que la démocratie. Le temps passant, j’en arrivai à penser que j’étais un parfait imbécile. Ne le comprenaient-ils pas ? Pourquoi ne me parlaient-ils pas de ce vin ? C’était quoi, ce discours ? Ça ne m’intéressait pas. Ça n’éveillait rien en moi. Ne voyaient-ils pas que malgré mon apparence, je n’étais qu’un pas grand-chose ?

Auteur: Bukowski Charles

Info: Dans "Un carnet taché de vin", page 113

[ ennui ] [ indifférence ] [ auto-dénigrement ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

illumination

J’étais seul sous le soleil, seul dans un champ à ciel ouvert, seul avec la mort physique, celle qu’on ne peut méconnaître.
Ce n’était pas juste cette forme immobile au bord de la route, ni le sang séché sur sa fourrure : des choses comme ça, j’en avais déjà vu. C’était autre chose – une réalité nouvelle, qui tenait aux tons bleutés, luisants, inouïs de ces entrailles débraillées, arrachées du plus profond du corps, éparpillées dans une lumière qui ne leur était pas naturelle. Le regard fixe, pétrifié devant ça au grand jour, j’éprouvai, pour la première fois peut-être, une absolue solitude. Et moi qui adorais la solitude à cet âge, je sus que ça, c’était la mort, la solitude la plus radicale.

Auteur: Haines John Meade

Info: Vingt-cinq ans de solitude : Mémoires du Grand Nord

[ cadavre ]

 

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rédemption

Celian, dix-sept ans, a perdu un bras, très grand et maigre, il semble transfiguré de bonheur après le concert. “La musique peut changer le monde. Elle sort du cœur ! J’en avais un peu fait avant l’hôpital, mais ici elle a pris un nouveau sens. Je veux lui vouer ma vie. Cela peut paraître fou, en étant amputé, mais je sais que je peux m’exprimer comme percussionniste. Et pas seulement jouer. J’aime aussi réfléchir sur la musique, comprendre comment elle est écrite, qu’est-ce qu’elle veut nous dire. Essayer de déchiffrer cette harmonie qu’elle amène aux hommes”.

Je regarde Celian sans savoir que répondre. Si j’étais croyant, sans doute m’agenouillerais-je devant lui pour le remercier de continuer à donner un sens au destin aveugle.

Auteur: Agrech Vincent

Info: Un orchestre pour sauver le monde, Sistema, Venezuela

[ beaux-arts ]

 

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homme au foyer

Et puis Betty s’est trouvée un boulot de dactylo, et quand une de ces nénettes se mettent à bosser, vous voyez tout de suite la différence. On continuait à picoler toutes les nuits et elle partait avant moi le matin, la gueule en plomb. Ça lui montrait un peu ce que c’était. Moi je me levais vers 10h30, prenais un petit café peinard, un ou deux œufs, jouais avec le chien, flirtais avec la jeune femme d’un mécanicien qui habitait par-derrière, me liais d’amitié avec une strip-teaseuse qui habitait par-devant. A une heure j’étais sur le champ de courses, ensuite retour avec mon bénéf et j’allais à l’arrêt de bus avec le chien pour prendre Betty et la ramener. C’était la belle vie.

Auteur: Bukowski Charles

Info: Dans "Le Postier" page 61

[ journée type ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

expérience de mort imminente

J’étais conscience, de la grandeur d’une poussière, invisible mais bien là… L’impression d’être dans un endroit où je ne devais pas être m’a assaillie aussitôt, mais je ne voyais pas le chemin qui m’avait conduite là, et je ne savais quoi faire ni où aller… Il m’a semblé être emportée très vite par mon regard, comme un kaléidoscope, dans le bleu intersidéral, et traverser ainsi une multitude d’étoiles qui formaient des univers succédant les uns aux autres, avec le sentiment de la présence de vies que je n’avais pas le temps de percevoir. Mais il me semblait entendre une musique venant des nuées de planètes et j’entends encore le son des franchissements, comme les bornes des autoroutes. Comme si le temps s’était arrêté.

Auteur: Morisson Jocelin

Info: Dans "L'expérience de mort imminente", témoignage de Justine, 34 ans, page 35

[ dimensions ] [ atemporalité ]

 
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Ajouté à la BD par Coli Masson

subversion

Aujourd’hui, j’habite en Bretagne et je suis dans la culture des poireaux, avant, j’habitais Paris et j’étais dans la culture tout court. La culture avec un grand Cul. J’habitais Paris… Pour être précis, je cultivais des pauvres. Essentiellement. J’étais dans la culture des pauvres, et maintenant dans celle des poireaux et je connais beaucoup plus de succès dans la culture des poireaux que dans celle des pauvres ! j’ai considéré qu’il y avait assez de pauvres comme cela et que ça n’était plus la peine de les cultiver. J’avais compris que la culture, ça sert à reproduire les pauvres, pas à les supprimer. On dit aussi que la culture ça sert à reproduire les rapports sociaux. Moi j’en eu ai marre de les reproduire.

Auteur: Lepage Franck

Info:

[ éducation ]

 
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individuation

"Suivre sa pente au lieu de chercher son chemin".
Ce mot de Talleyrand me poursuit. Depuis des années, en contrecarrant ma "pente", je me tourne vers des formules de sagesse étrangères à ma nature, je m’emploie à neutraliser mes mauvais penchants au lieu de me laisser aller, de me vouer à … moi-même. C’est un séducteur, c’est le génie du salut qui m’a tenté, et, en y cédant, ne fût-ce que par moments, j’ai contribué de mon mieux à la débilitation de celui que j’étais et que j’aurais dû rester.
On n’est soi qu’en mobilisant tous ses travers, qu’en se solidarisant avec ses faiblesses, qu’en suivant sa "pente". Dès qu’on cherche son "chemin", et qu’on s’impose quelque modèle noble, on se sabote, on s’égare.

Auteur: Cioran Emil Michel

Info: Dans "Oeuvres, page 1492

[ naturelle ] [ simplicité ] [ accomplissement ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

rapports humains

Je n’ai jamais aimé les familles d’accueil. Tout le monde disait croire en moi, mais personne ne croyait ce que je disais. Un paradoxe parmi tant d’autres. Évidemment, je mentais, mais tout le monde ment. Tout le temps. À soi, aux autres, au gouvernement et à je ne sais qui encore. Tout le monde le fait mais quand tu es pris en charge par l’État et que tu dépasses un certain quota, c’est cuit, on ne laisse plus rien passer. C’est un engrenage. Une menterie doit couvrir un mensonge qui couvrait une menterie, et finalement tu te retrouves avec une collection de couvertures, mais tu dors assez mal. De toute manière, même quand je disais la vérité, on ne m’écoutait pas. J’étais un malentendu.

Auteur: Goudreault David

Info: La bête à sa mère, Stanké, p.19

[ inexistence ] [ jeu de mots ] [ DASS ]

 

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